vendredi 24 août 2012

Lance Armstrong et ses complices
Les amis du sport souhaitent être lucides mais ne jamais en souffrir
 
   Cette fois, c'est la bonne. L'homme qui gravissait les cols à la vitesse du son (avec ses équipiers, illustres inconnus qui le tiraient pendant des kilomètres) semble avoir enfin perdu la partie. Devant un tribunal civil, il aurait été condamné depuis longtemps.
   On entend déjà les défenseurs du coureur américain : "Il n'y a pas de preuve". C'est la phrase fétiche de tous les amoureux aveugles du sport. Comment prouver ? Pas simplement en trouvant de l'EPO ou un autre produit dans le sang ou dans les urines ; les modes de preuve sont multiples :  par exemple, les écrits documentés de personnalités comme le Docteur Jean-Pierre de Mondenard et le journaliste Pierre Ballester, les témoignages nombreux qui accablent le sextuple vainqueur du Tour, et bien sûr les présomptions c'est-à-dire toutes les conséquences qu'un magistrat tire d'un fait connu à un fait dont on veut démontrer l'existence et qui le rendent vraisemblable.
   Dans le cas d'Armstrong, les présomptions sont si fortes (ses performances, ses "amitiés", etc.) qu'un juge n'aurait pas eu de mal de tirer de ces faits connus un fait inconnu : le dopage indiscutable de l'homme chéri des médias pendant de longues années. Y compris lors de son retour en 2009, le directeur du Tour, Christian Prud'hommes, saluant alors le champion texan comme le fit la presse dans sa grande majorité. Le consultant de France Télévisions, Laurent Jalabert, qui connaît bien le sujet, soutient aujourd'hui encore le coureur américain : "Armstrong, c'est quelqu'un qui a toujours été controversé, c'est quelqu'un qui a toujours fait du bien au vélo. Je suis persuadé que c'est un immense champion. Il a rendu ce sport populaire au-delà de l'Europe. Il a eu beaucoup de succès, beaucoup de talent et aussi une façon de pratiquer son sport qui n'a pas plu à tout le monde". Visiblement, cette façon de pratiquer ne déplait pas à l'ex champion français...
   Armstrong a toujours trouvé beaucoup de complices dans les milieux sportif, médiatique et même politique, pour que soient associés à son nom les mots de responsabilité et d'exemplarité (l'ancien malade qui donne aux Autres). Depuis plusieurs années, le CACS a dénoncé cette complicité avec Armstrong et à  dénoncé l'hypocrisie de la lutte antidopage. Sans être écouté. 
    Tous les amis du sport souhaitent être lucides mais ne jamais en souffrir. Alors, ils ferment les yeux sur un monde jugé anodin et innocent  où grouillent l'argent, les violences physiques et morales,  les tricheries, le culte des plus forts, les nationalismes et...  le dopage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire