La défaite de la raison
Les Jeux Olympiques de Londres prouvent une fois encore que le sport, fait social de masse, échappe à la réflexion
Il faut
écouter les journalistes des radios et des télévisions privées et publiques -
France Télévision en tête – pour mieux comprendre l’une des fonctions premières
du sport : sa fonction idéologique.
Le
matraquage incessant de nouvelles insignifiantes et le chauvinisme sans frein
dans les commentaires – où l’essentiel est de voir un Français gagner –
devraient faire réfléchir.
Nous en
sommes loin. La surabondance d’informations étouffe la réflexion, la
massification des émotions tue le sens, le nationalisme débridé lamine la
raison.
Les
rares articles ou émissions traitant des fonctions politiques, économiques
et idéologiques de l’Olympisme sont des gouttes d’eau dans ce flot continu
d’images et de discours qui dépossèdent de toute puissance critique un bon
nombre d’individus. A quoi bon parler d’Histoire des Jeux, de connivence du CIO
avec les pires régimes, d’intégration totale de l’Olympisme à l’économie-monde,
de nationalisme, de racisme, de géopolitique, de démocratie, etc ? Comment tous
ces riches travaux ne se perdraient-ils pas au vu du peu qui en est retenu ?
A l’ère
du zapping permanent, le triomphe des passions sonne la défaite de la raison.
Les journalistes, ces “idéologues du direct” sont
comme l’avocat de Camus dans “La Chute”. Oubliant qu’ils ne croient plus à ce
qu’ils disent ils plaident bien la cause du sport et de l’Olympisme. Leurs voix
ou leurs plumes les entraînent et ils les suivent.
Michel Caillat
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