dimanche 26 août 2012

Dans la presse
. L'Express - 26 août
http://www.lexpress.fr/actualite/sport/armstrong-une-folle-logique-competitive_1152874.html

. Les Inrocks - 24 août
Dopage: “Lance Armstrong a été énormément soutenu”
http://www.lesinrocks.com/2012/08/24/actualite/lance-armstrong-a-ete-enormement-soutenu-11289714/

. Le Soir (journal belge) – 3 août
Les critiques des Jeux olympiques sont très peu audibles - lesoir.be
selv61.lesoir.be/...03/les-critiques-des-jeux-olympiques-sont-tres-peu... Rédaction en ligne. vendredi 03 août 2012, 18:02 ...

. Les Inrocks - 2 août
JO de Londres: “On les appelle ‘journalistes’, mais ce sont des supporters”
http://www.lesinrocks.com/2012/08/02/actualite/on-les-appelle-journalistes-mais-ce-sont-des-supporters-11283249/

Pour en savoir plus :

Le Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS) étudie les fonctions politiques, économiques, idéologiques, mythologiques et culturelles du sport entendu comme "fait social total". Sous la responsabilité de Michel Caillat, auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet, le CACS travaille sur 40 thèmes - de Sport et Aliénation à Sport et Violence - d'où l'appellation CACS 40
Pour tout renseignement :
Centre d'Analyse Critique du Sport:
E-Mail :lecacs@live.fr
Portable : 06 82 57 55 73 (laisser un message sur le répondeur)



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vendredi 24 août 2012

Lance Armstrong et ses complices
Les amis du sport souhaitent être lucides mais ne jamais en souffrir
 
   Cette fois, c'est la bonne. L'homme qui gravissait les cols à la vitesse du son (avec ses équipiers, illustres inconnus qui le tiraient pendant des kilomètres) semble avoir enfin perdu la partie. Devant un tribunal civil, il aurait été condamné depuis longtemps.
   On entend déjà les défenseurs du coureur américain : "Il n'y a pas de preuve". C'est la phrase fétiche de tous les amoureux aveugles du sport. Comment prouver ? Pas simplement en trouvant de l'EPO ou un autre produit dans le sang ou dans les urines ; les modes de preuve sont multiples :  par exemple, les écrits documentés de personnalités comme le Docteur Jean-Pierre de Mondenard et le journaliste Pierre Ballester, les témoignages nombreux qui accablent le sextuple vainqueur du Tour, et bien sûr les présomptions c'est-à-dire toutes les conséquences qu'un magistrat tire d'un fait connu à un fait dont on veut démontrer l'existence et qui le rendent vraisemblable.
   Dans le cas d'Armstrong, les présomptions sont si fortes (ses performances, ses "amitiés", etc.) qu'un juge n'aurait pas eu de mal de tirer de ces faits connus un fait inconnu : le dopage indiscutable de l'homme chéri des médias pendant de longues années. Y compris lors de son retour en 2009, le directeur du Tour, Christian Prud'hommes, saluant alors le champion texan comme le fit la presse dans sa grande majorité. Le consultant de France Télévisions, Laurent Jalabert, qui connaît bien le sujet, soutient aujourd'hui encore le coureur américain : "Armstrong, c'est quelqu'un qui a toujours été controversé, c'est quelqu'un qui a toujours fait du bien au vélo. Je suis persuadé que c'est un immense champion. Il a rendu ce sport populaire au-delà de l'Europe. Il a eu beaucoup de succès, beaucoup de talent et aussi une façon de pratiquer son sport qui n'a pas plu à tout le monde". Visiblement, cette façon de pratiquer ne déplait pas à l'ex champion français...
   Armstrong a toujours trouvé beaucoup de complices dans les milieux sportif, médiatique et même politique, pour que soient associés à son nom les mots de responsabilité et d'exemplarité (l'ancien malade qui donne aux Autres). Depuis plusieurs années, le CACS a dénoncé cette complicité avec Armstrong et à  dénoncé l'hypocrisie de la lutte antidopage. Sans être écouté. 
    Tous les amis du sport souhaitent être lucides mais ne jamais en souffrir. Alors, ils ferment les yeux sur un monde jugé anodin et innocent  où grouillent l'argent, les violences physiques et morales,  les tricheries, le culte des plus forts, les nationalismes et...  le dopage.

jeudi 23 août 2012

La mort de Saamiya Yusuf Omar
comme symbole de l'indifférence sportive

   Saamiya Yusuf Omar est morte dans une embarcation de fortune au mois d'avril dernier en mer Méditerranée. Âgée de 21 ans, l'athlète somalienne avait eu son moment de célébrité en 2008 aux Jeux de Pékin. Tout le monde saluait alors  son courage face aux fondamentalistes islamiques qui condamnaient le comportement "excentrique" de cette femme athlète.  Au terme du 200 m qu'elle avait terminé loin derrière les autres sous les applaudissements d’un public acquis à sa cause, les amoureux du sport (dirigeants, pratiquants, hommes politiques) se donnaient bonne conscience en avançant que le sport l'avait aidée à s’affranchir. 
   La course terminée plus personne n'entendit  parler de Saamiya Yusuf Omar. Et plus personne n'en parla pendant les quatre ans de l'Olympiade jusqu'à ce 22 août, date où l'on apprit sa disparition par la voix d'un ancien athlète du pays : "Elle est morte pour rejoindre  l'Occident. Elle était montée à bord d'une "charrette de la mer" qui, de Libye, devait la conduire en Italie. Mais elle n'y est jamais arrivée."
   Aujourd'hui encore, certaines voix osent affirmer que le sport lui a permis de "prendre une revanche sur la vie" !  Quelle vie ? Même dans la mort, le mythe du sport remède subsiste. Le sport fait croire qu’il libère alors qu’il maintient la domination.
   Depuis l’origine des Jeux olympiques dits modernes, le fossé est grand entre les discours proclamés et la réalité. Pour maintenir leur pouvoir, le CIO et ses relais (y compris médiatiques) sont prêts à tout, y compris à faire croire que la présence de femmes voilées aux derniers Jeux de Londres symbolise l’émancipation des femmes...

mardi 21 août 2012

                   

Le Centre d'Analyse Critique du Sport (CACS) étudie les fonctions politiques, économiques, idéologiques, mythologiques et culturelles du sport entendu comme "fait social total". Sous la responsabilité de Michel Caillat, auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet, le CACS travaille sur 40 thèmes - de Sport et Aliénation à Sport et Violence - d'où l'appellation CACS 40
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Pour comprendre ce qu'est le sport
Organisez une conférence
sur le phénomène social majeur de notre temps

(voir la page conférences)
  Un quatre pages de présentation des conférences vous sera envoyé par mail sur simple demande à l'adresse électronique du CACS ( Centre d’Analyse Critique du Sport) - E-Mail : lecacs@live.fr

 

mercredi 15 août 2012

                              Karabatic n'est pas Nasri

   Après avoir vu le saccage du studio de l'Equipe TV par certains handballeurs français au soir de leur victoire olympique, nous publions de nouveau l'article que nous avons mis en ligne le 30 juin. En ajoutant cette question : combien de colonnes et d'heures d'antenne ferait la presse si les saccageurs avaient pour noms Nasri, Ben Harfa, Menez  et Benzema ? Il est temps que Didier Deschamps aille mettre de l'ordre dans l'équipe dite des "experts". Ou des "barges"...

          Quand l’accessoire cherche à masquer l’essentiel
Faire des footballeurs français des boucs émissaires évite de s’attaquer aux racines du mal.

D’accord, Nasri, Ménez, Ben Harfa et M’Vila ont manqué de respect, d’éducation voire d’intelligence mais arrêtons le lynchage verbal contre des joueurs encensés régulièrement et démesurément par la presse, et admirés aveuglément par des foules de supporters qui s’identifient aux champions.
Même s’il condamne les propos injurieux et le comportement des « stars » (il ne s’agit pas de les excuser ou de les juger irresponsables), le Centre d’Analyse Critique du Sport pense qu’il est temps de s’interroger sur l’essentiel et non plus sur l’accessoire.
Les moralistes de tout poil doivent répondre aux quelques questions suivantes :
. Est-il plus immoral de dire « fils de pute » que de ne dire aucun mot en faveur de la libération de Ioula Imochenko et de tous les opposants politiques en Ukraine?
. Pourquoi les médias, tous les laudateurs du sport (hommes politiques, intellectuels, journalistes, etc.) mais aussi les non-sportifs ne s’interrogent-ils avec autant de zèle sur le poids de l’argent, les salaires mirobolants, l’endettement des clubs, les paris truqués, la violence, le dopage, le racisme, le chauvinisme, le nationalisme du sport en général et du football en particulier ?
. Peut-on encore faire croire que le sport est « hors sol », hors société alors qu’il est, à l’évidence, un phénomène majeur des temps modernes, un fait social total aux multiples implications politiques, économiques, idéologiques et culturelles ?
. L’attitude des footballeurs (et de beaucoup d’autres sportifs) ne doit-elle pas nous obliger à réfléchir sur le mythe de l’idéal sportif, le mythe du sport éducatif, le mythe de l’âge d’or ? En sport, on parle trop souvent de ce qui n’existe pas (la beauté, la pureté, la loyauté, l’élégance, l’amitié, le respect, etc.) pour éviter de parler de ce qui existe.
Où est l’esprit sportif dans cette compétition des égos (et non des égaux) ? Ne faut-il pas se rendre à l’évidence : le sport n’est ni « une éducation en soi », ni un « outil de citoyenneté ». Et puis, était-ce vraiment mieux avant ? A quelle date remonter pour trouver ce sport chevaleresque et désintéressé dont certains nous parlent aujourd’hui ? Que disait Cantona devenu icône à propos des « journaleux de L’Equipe » : « Je leur pisse à la raie ». Que disait le regretté Thierry Roland dans trop de ses commentaires : « M. Foot vous êtes un salaud ». Exemplaires les anciens ? Qui s’est insurgé, qui a sanctionné ?
Les footballeurs n’ont pas le monopole de la vulgarité et de l’injure (1). Les dirigeants ne sont jamais en reste y compris le « sympathique loulou Nicollin » (les rondeurs et la gouaille rendent sympathique !) affirmant après France-Espagne : « On n’a pas assez de couilles et onne les bouge pas comme il faut ». Quelle hauteur de vue !
Les quatre ou cinq joueurs visés sont les boucs émissaires d’un monde (le sport) qui prêche des valeurs qu’il ne porte pas (aujourd’hui comme hier). Que disait Coubertin si souvent cité et si peu lu ? Qu’il ne faut pas confondre la culture physique et la culture morale, que l'homme sportif n’est pas acquis à la vertu. Dans un article de 1910, il écrivait : «Tout cela repose sur une confusion entre le caractère et la vertu. Les qualités du caractère ne relèvent pas de la morale ; elles ne sont pas du domaine de la conscience. Ces qualités, ce sont le courage, l'énergie, la volonté, la persévérance, l'endurance. De grands criminels et même de franches canailles les ont possédées. Elles seront aussi bien employées à faire le mal qu'à faire le bien”.Il ajoutait en 1914 : «Méfiez-vous de la presse. Qui pourrait lui reprocher d'avoir cent voix puisque tel est son destin ? Mais quand il s'agit de l'athlète, les cent voix éveillent en lui de redoutables orgueils qui corrompent son idéal et abaissent son caractère».
En s’attaquant à quelques “petits merdeux” et “brebis galeuses”, beaucoup de monde cherche à se disculper et à innocenter l’institution. Les donneurs de leçons doivent, eux aussi, rendre des comptes.
                                                                                    Michel Caillat
________


 


(1) Les basketteurs d’Orléans battus par Chalon-sur-Saône (81-83), en demi-finale de Pro A n'ont pas digéré certaines décisions arbitrales et l'ont fait savoir sur Twitter après la rencontre. "Cinq majeur de Chalon ce soir: Viator en 1, Mateus en 2, Difallah en 3, Schilb (la baltringue) en 4, et Aminu en 5. MVP du match M. Viator !", a ainsi pesté le meneur orléanais Yohann Sangaré (M. Viator était l’arbitre). "J'ai l'impression de m'être fait violer" a lâché l'intérieur Georgi Joseph. Si Nasri ou Ménez avaient dit ça…

dimanche 12 août 2012

La plus grande victoire de la France à Londres 2012
est la défaite de Paris en 2005

Les Jeux Olympiques de Londres sont terminés.
Le bilan dit purement sportif est fait : nombre de médaillés, nombre de titres, nombre de finalistes.
Un autre bilan peut être établi ou du moins mis en débat au terme de deux semaines de sport-spectacle et d’invasion par le phénomène olympique des antennes de radio et de télévision, et des pages des journaux et des sites en ligne.
Voici le bilan en trois points que fait le CACS :
1. La victoire du chauvinisme et du nationalisme
2. La “défaite” de l’esprit olympique (les guillemets soulignent le caractère mythologique de l’idéal olympique)
3. Le culte de l’émotion alimenté largement par la presse radio-télévisée
Quant au peuple anglais, il peut s’attendre à payer longuement les lendemains de la “grande fête universelle de l’amitié et de la fraternité”.
La plus grande victoire de la France aux Jeux Olympiques de 2012 est sans doute de ne pas les avoir organisés. La défaite de Paris en 2005 doit être aujourd’hui saluée par la majorité des Français.
                                                                   Le CACS
 

dimanche 5 août 2012

La défaite de la raison
Les Jeux Olympiques de Londres  prouvent une fois encore que le sport, fait social de masse, échappe à la réflexion 
    Il faut écouter les journalistes des radios et des télévisions privées et publiques - France Télévision en tête – pour mieux comprendre l’une des fonctions premières du sport : sa fonction idéologique.
    Le matraquage incessant de nouvelles insignifiantes et le chauvinisme sans frein dans les commentaires – où l’essentiel est de voir un Français gagner – devraient faire réfléchir.
   Nous en sommes loin. La surabondance d’informations étouffe la réflexion, la massification des émotions tue le sens, le nationalisme débridé lamine la raison.
   Les rares articles ou émissions traitant des fonctions politiques, économiques et idéologiques de l’Olympisme sont des gouttes d’eau dans ce flot continu d’images et de discours qui dépossèdent de toute puissance critique un bon nombre d’individus. A quoi bon parler d’Histoire des Jeux, de connivence du CIO avec les pires régimes, d’intégration totale de l’Olympisme à l’économie-monde, de nationalisme, de racisme, de géopolitique, de démocratie, etc ? Comment tous ces riches travaux ne se perdraient-ils pas au vu du peu qui en est retenu ?
   A l’ère du zapping permanent, le triomphe des passions sonne la défaite de la raison. Les journalistes, ces “idéologues du direct” sont comme l’avocat de Camus dans “La Chute”. Oubliant qu’ils ne croient plus à ce qu’ils disent ils plaident bien la cause du sport et de l’Olympisme. Leurs voix ou leurs plumes les entraînent et ils les suivent.
                                                                             Michel Caillat

 
                                   Quelques brèves....

Vive la débacle ! - Nous écrivions récemment que JF Lamour préférait l'escrime à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, il préfère la déroute des escrimeurs français à la victoire. Il se désole en public des résultats mais l'ancien Ministre, le consultant - objectif nécessairement vu son statut- vise désormais la présidence de la fédération française d'escrime. Après les résultats catastrophiques des Jeux de Londres, ses chances sont réelles. En 2013, c'est sa femme Isabelle qui devrait être candidate. Chez les Lamour, rien n'est laissé au hasard pour occuper les places.

. L'amour.... de l'escrime. - Le Parlement français a terminé ses travaux ce 31 juillet. Depuis quelques jours, un député a déserté l'Assemblée nationale pour jouer le consultant de luxe sur France Télévision. Jean-François Lamour a préféré parler escrime à Londres que "petites affaires" à Paris. Il faut espérer tout de même que l'ancien ministre n'est pas payé en CDD pour commenter son sport favori. A l'heure des restrictions budgétaires, les chaînes publiques n'ont d'ailleurs pas lésiné sur les moyens humains. Nul doute que tous ces consultants et que "la star des chroniqueurs" Yannick Noah sur France Inter font tout ça par amitié pour des journalistes qui, serait-on tenté de croire, n'y connaissent rien.

. Sexisme.- Sur le site Orange.fr, on a tout compris à l'égalité des sexes. On trouve en effet les photos de dix femmes sous le titre suivant : Diapo - Les dix athlètes les plus sexy des JO. Avec le texte qui suit : "Parmi les 10 000 athlètes qui participent aux Jeux Olympiques, il y a forcément du beau linge et des sportives..." Décidément, le monde du sport (et du journalisme dit sportif) a du mal à se défaire des pires clichés.