lundi 6 juin 2011

Quand les indignés sont expulsés, les sportifs sont appelés à manifester
Pour l'homme, assiégé par la souffrance, l'opium se veut libérateur.
L’opium est la «plante de la joie»
Le sport est le «petit univers de la joie» avec ses «clubs de la joie»

Comme vous le savez sans doute le camp du Capitole a été évacué, et deux semaines d’expression populaire confisquées. Nous étions 200 à nous réunir ce soir, tous un peu secoués, et nous avons dû tirer les leçons de ce coup”. Voilà ce que les indignés de Toulouse écrivaient le 1er juin (le mardi 31 mai, le cabinet du maire avait enjoint aux contestataires de quitter la place du capitole) .
   Parallèlement, deux mille personnes ont assisté le samedi 4 juin au soir, place du Capitole, sur grand écran, à la finale du championnat de France de rugby et la mairie a appelé à un rassemblement de la “population toulousaine” le dimanche 5 juin dans l'après-midi pour fêter l’équipe de rugby dans la joie et la bonne humeur. Des milliers de personnes se sont déplacées. Les démunis, les délaissés, les perdants ont pu ainsi s’identifier aux champions et avoir le sentiment de vaincre, de goûter enfin à la victoire.
   La vie par procuration est-elle une vie ?
   D’un côté la révolte contre l’ordre établi ; de l’autre, le soutien aveugle à l’ordre établi.
   Le sport a toujours été du côté des pouvoirs en place (pas seulement à Berlin en 1936 et dans l’Argentine de Videla en 1978).
   Malheureusement, y compris chez les militants progressistes, le sport reste un sujet tabou, consensuel, intouchable et impensable.
   Il est peut-être temps d’ouvrir les yeux et d’en discuter.
   Il est peut-être temps de penser le sport en le pensant
___________
A noter.- Ce qui vaut pour Toulouse vaut évidemment pour beaucoup d'autres villes et en premier pour Barcelone. Le 27 mai, les indignés barcelonais ont été évacués manu militari de la place de Catalogne par la police pour laisser la place libre à une éventuelle célébration d'un titre en Ligue des Champions du FC Barcelone. Comme l'a écrit un observateur : "Les "indignés" veulent y croire, mais à Barcelone, le football est tout puissant. La révolution peut bien attendre quelques jours". Messi et ses camarades ont été "dignement" fêtés par près d'un million de supporters...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire