jeudi 10 novembre 2016

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10 novembre.- Le quinquennat de François Hollande et les programmes de la droite font redouter le pire en France. A force de défendre l'Europe anti sociale, de juger indispensables l’allongement du temps de travail et de l’âge de la retraite, les contrats précaires, la stagnation des retraites et des salaires (pas seulement ceux des fonctionnaires), à force de prôner la rigueur et la flexibilité, à force d’encourager la mort des services publics et la privatisation de beaucoup de secteurs, à force de tenir des discours de sens commun pour faire plaisir au plus grand nombre, de se moquer des intellectuels et des élites (sauf en sport !), bref à force de mépriser le peuple (de l’extrême droite à l’extrême gauche) en ne s’attaquant pas aux causes des maux (inégalités en hausse, chômage, dégradation terrible des conditions de travail, ghettoïsation des quartiers, etc.), les porte-voix et hauts-parleurs du pays (personnel politique et médias dans leur grande majorité) préparent la trumpérisation de la France et, pire encore, sa lepénisation. Quand l’ignorance est revendiquée, quand la vulgarité, le niveau zéro de la réflexion, la libération des instincts les plus bas et de la pire des paroles (racistes, misogynes, homophobes) et l’appel au peuple censé avoir toujours raison deviennent la règle, la catastrophe est devant nous. Que tous les jeunes parents et grands parents ouvrent les yeux et se rendent compte que, sans force collective rapidement organisée, on leur prépare et on prépare à leurs enfants des années noires. Banaliser le mal c'est l'accepter.
PS1. Après la victoire de Trump, le Front national se frotte les mains et les radios s'empressent de lui donner la parole. Le pire scénario se prépare dans l'aveuglement et l'indifférence
PS2. "Les Bourses dévissent" a t-on pu entendre hier matin mais les milieux financiers se sont vite rendu compte que Trump n'était pas un danger mais une aubaine. Il est à noter encore que beaucoup de pauvres et de délaissés ont voté pour un milliardaire. Qu'en conclure ?


9 novembre.- Les jours bien sombres annoncés hier arrivent sur les Etats-Unis. Sans grande surprise pour qui voit l'état du monde. A force de rigoler de tout y compris du racisme et de la misogynie de Trump, le candidat américain jugé grotesque a séduit la majorité des Américains ! Il est vrai que son adversaire usée, impopulaire, au parcours très imparfait et au désir de pouvoir sans limite, lui offrait un boulevard. Le peuple ayant toujours raison selon les belles voix "démocrates", saluons la victoire du milliardaire. Encore un effort dans le dénigrement systématique du personnel politique, dans le rejet de tout intellectualisme (et donc de tout intellectuel) et dans le soutien aveugle à tous les petits corporatismes et nous ouvrirons sans mal les portes de l'enfer. Par exemple, tous les "sinistrés"  veulent des aides de l'Etat mais personne ne veut payer d'impôts. Tous veulent maitenir la Sécurité sociale mais tous veulent supprimer les "charges" (les cotisations en réalité) qui financent en partie le régime de la "Sécu". Tout le monde veut l'égalité mais peu de citoyens se révoltent contre  les écarts invraisemblables de revenus. Prenez les sportifs et même les anciens sportifs cumulards millionnaires du genre Courbis, Dugarry et autres. Ils  déversent quotidiennement avec leurs amis populistes de RMC, plusieurs heures par jour,  des discours d'une démagogie absolue. A force de jouer la vulgarité, l'instinct, l'émotion et l'inculture contre la réflexion et la raison, le pire gagne du terrain. Aujourd'hui aux Etats-Unis, demain en France ? Méfions nous.
PS1. Il est à noter que les milieux d'affaires (et leurs relais médiatiques) qui ne cessent de nous dire qu'il faut un Président du terrain, un président chef de l'entreprise France se déclarent ce matin très inquiets devant l'élection d'un entrepreneur milliardaire. Le discours démago a visiblement ses limites.
PS2. Depuis des semaines, la presse et les sondages affirmaient que Clinton l'emporterait malgré son "déficit d'image". Une fois encore, médias et instituts se sont trompés mais soyons sûrs que rien ne changera. Les sondages ce n'est pas une histoire de crédibilité c'est une histoire de fric.
8 novembre.- Les suicides de policiers font l'objet de reportages multiples. La démonstration de force passe bien à l'image. Les suicides des personnels médicaux (infirmiers, infirmières et autres) et les suicides d'enseignants chahutés, humiliés quotidiennement dans beaucoup de classes ne font pas la "une". Manifester avec sa blouse blanche ou son livre scolaire dans la main n'est pas sérieux. Les morts et les malades des hôpitaux, des cliniques, des écoles, collèges et lycées sont le résultat du mépris, de la démagogie, et de l'aveuglement de trop de citoyens endoctrinés par les fabriquants de la prétendue "opinion publique". "Compter c'est pas soigner" crie le personnel hospitalier. C'est vrai mais dans notre système une seule chose compte justement : compter, rentabiliser, faire du profit. La Poste est presque morte, la SNCF se meurt, bref, tous les services dits encore publics sont progressivement privatisés. Demain ce sera la Santé et après-demain l'Education. Dans tous les domaines - droit social et droit du travail - la régression est terrible. Trop de citoyens qui veulent le beurre et l'argent du beurre (une bonne couverture sociale sans payer de cotisations, un hôpital, une école, des services culturels et une police qui fonctionnent parfaitement sans payer d'impôts) participent à l'actuel démantèlement qui prépare des jours bien sombres sur tous les plans.
7 novembre.- Entendu ce matin sur France Inter : "la primaire écologiste se déroule dans la totale indifférence".  Dans la mesure où la radio dite de service public participe au silence sur le sujet et "en fait des tonnes" sur le "Vendée Globe", c'est qu'elle juge une course de bateaux plus importante qu'un débat (même rigoureux voire ennuyeux) sur les problèmes de société et l'avenir de la planète. Les journalistes ne semblent pas se remettre en question. La victoire de Murray et la défaite de Nice ont fait plus de minutes d'antenne que les thèses écologistes (même les plus discutables). Ne pas parler d'un événement c'est encourager l'indifférence.  Le choix de l'information n'est jamais neutre. L'objectivité n'existe pas.
PS. Il est intéressant de noter que Radio France juge indispensable d'envoyer une foule de journalistes aux Etats-Unis pour "être sur le terrain". Comme s'il fallait voir pour savoir. Dans le même temps, Radio France fait des économies par tous les moyens. Par exemple, on vous invite dans une émission mais c'est à vous de payer l'essence ou le billet de train (même un Orléans-Paris) ! Conclusion : à ce tarif là,  seuls les Parisiens peuvent "parler dans le poste".
5 novembre.- Le "Vendée Globe" va partir dimanche. Les reportages se multiplient, la course sera suivie quotidiennement. Les valeurs véhiculées ne sont pas celles prolamées mais la presse s'en moque :  il faut faire rêver les masses. Les faux aventuriers vont fuir la société pendant trois mois pour un parcours purement individualiste. Ils seront jugés sur leur rendement ou plus exactement sur le rendement d'un bateau "technologisé" à l'extrême qui a coûté les yeux de la tête. Un engin qui a demandé des mois de travail (pour quelle utilité sociale ?) le plus souvent parrainé par des entreprises qui font ainsi leur publicité (publicité payée au bout du compte par les consommateurs). Quant aux femmes et aux enfants, ils restent à la maison. Le "Vendée Globe" est vraiment une belle course exemplaire !
PS. Vous avez remarqué le nombre de reportages et d'interventions de sociologues, philosophes, etc. à propos de la souffrance des animaux. Sur la souffrance physique et psychique des jeunes sportifs parqués dans les sections sportives scolaires (sport-études jusqu'en 1996) et les pôles Espoirs et France, silence total.  On ne touche pas au sport. Un rapport de l'Académie nationale de médecine dénonçait la casse en 1983 ! Les lanceurs d'alerte sont utiles dans les abattoirs mais indésirables et dangereux  dans les enceintes sportives où l'on "achève bien les chevaux".
4 novembre.- Le voile, les migrants, la religion, le burkini, l'évacuation des campements, Daech, la Turquie, le Bataclan, les hommages et les inévitables documentaires pour se donner bonne conscience, la compassion, les médias donneurs de leçons, le froid et la pluie, la primaire de la droite (et demain celle de la gauche-deuxième droite) avec tous ses mensonges, ses hypocrisies, sa mauvaise foi, un livre où il est dit ce qui ne doit pas être dit, des projets économiques suicidaires, des journalistes majoritairement satisfaits d'eux-mêmes incapables de remettre leurs pratiques en question, un milliardaire inculte et dangereux à la tête du plus grand pays du monde, et un peuple prêt à élire, en France comme ailleurs, le plus corrompu, le plus faux-jeton et/ou le plus dictateur. Que ça, que ça, que ça. Avec bien sûr le sport, ses débats dérisoires, ses silences étouffants, ses complicités multiples, son immunité devant l'aveuglement total et le refus de savoir du plus grand nombre(1). L'air est irrespirable. Ecouter de la musique en continu reste le seul moyen de survivre.
(1). Dernière honte en date, la situation du joueur du PSG Presnel Kimpembe, 21 ans, encore "illustre inconnu" qui ne joue pas avec son club contre Bâle mardi dernier parce que le club lui offre 130 000 euros par mois et qu'il en veut 150 000 dans un premier temps puis 250 000 dans un second temps. Honte et écoeurement devant une telle demande. Mélenchon, Besancenot et leurs amis dits progressites aiment trop le foot pour ouvrir les yeux et dénoncer les terribles inégalités et les folies d'un sport plus capitaliste que populaire. Honte à eux aussi.
1er novembre.- L'arrivée des migrants, l'augmentation de la pauvreté, le manque de logements, la désolation quotidienne que l'on dit nouvelle (!) appellent à la solidarité. Aimer son prochain,  c'est le nouveau leitmotiv.  Les médias qui ne sont pas à une contradiction près se lamentent devant l'état si inégalitaire de nos sociétés mais s'enthousiasment devant le record battu par  Rudy Gobert. Vous ne le connaissez pas bande d'ingorants ? C'est un basketteur qui vient de battre le record du salaire le plus élevé pour un Français : 102 millions de dollars sur 4 ans soit près de 2 millions d'euros par mois !  Magnifique réussite, extraordinaire promotion sociale (le miroir aux alouettes pour des milliers de jeunes) et parfaite illustration du fonctionnement de notre système économique. En permanence, on nous inonde aujourd'hui de bons sentiments sans chercher à comprendre les causes du mal. Nous vivons le temps de la solidarité visqueuse et de l' humanisme gluant.
31 octobre.- Dans son livre, « La face cachée d'Halloween », le philosophe Damien Le Guay montre que la fête d’Holloween a perdu en France son aspect familial et «bon enfant» pour ne devenir qu'un prétexte commercial. Sur cette fête et beaucoup d’autres, il faut lire en premier les ouvrages de l'essayiste Philippe Muray (Après l’Histoire, Homo Festivus) dans lesquels il montre que dans la fête d'Halloween par exemple «la question du contenu n'a qu'un caractère accessoire» car celle-ci ne répond qu'à un impératif festif. Pour Muray, ce «bougisme», loin du silence nécessaire et de la solitude salutaire, pousse «l'homo festivus» a faire la fête sans raison. Avant il s'agissait de se réjouir de quelque chose, de célébrer un moment particulier, d'accompagner par des danses et des chansons la fin d'un cycle et le début d'un autre. La fête avait une raison d'être. Maintenant, la fête n'a plus à se justifier pour trouver sa justification en elle-même. Nous faisons désormais la fête pour tromper notre ennui, occuper nos loisirs et tuer le temps mort. En faisant croire, que nous nous amusons. La fête est triste.

























28 octobre.- François Hollande a toujours été un social démocrate. On l'a fait passer pour un anticapitaliste depuis 2012 et son discours enflammé et flou sur la finance. Depuis, le "Hollande bashing" (ou plus clairement l'éreintement du président) est devenu un jeu (dangereux) pour ses adversaires et ses "amis". La moindre de ses déclarations et le plus petit de ses gestes sont interprétés de façon négative. Même les rares bonnes nouvelles sont jugées mauvaises. Pôle emploi annonce une hausse du chômage, tout le monde y croit. Pôle emploi annonce une baisse du chômage, tout le monde (ou presque) doute. Hollande pourrait dire que la neige est blanche et le charbon est noir que de nombreuses voix s'èleveraient pour mettre sa parole en doute. Tout devient absurde au terme d'un quinquennat où le président "transparent" et dit de gauche a fait économiquement une politique de droite. La démagogie actuelle veut nous faire croire que les assemblées de citoyens sont la solution comme si le peuple avait toujours raison. Il suffit de consulter les "réseaux asociaux" et de voir ce qui se passe dans certains pays europées pour craindre le pire.
24-27 octobre.-



























Le Prix Nobel, Olli Mäki et l’interdiction de la boxe
Etes-vous pour ou contre  le « noble art » ?
(réponse à adresser à  lecacs@live.fr)
   Des centaines de boxeurs sont morts sur les rings depuis 1945 (dont deux très récemment). Au cinéma vient de sortir le film Olli Mäki de Juho Kuosmanen qui décrit le parcours de ce boxeur finlandais battu en 1962 lors d'un championnat du monde contre Davey Moore. Olli Mäki avait finalement préféré l'amour de Raïja à l'argent et à la gloire.
   L'histoire est un peu romancée mais le film est une critique assez forte de l'idéologie de la compétition, de la gagne et du dépassement de soi. Olli Mäki a boxé jusqu'en 1973. Son combat contre le monde de la boxe aurait été plus beau s'il avait arrêté le 21 mars 1963 quand Davey Moore est tombé sous les coups de Sugar Ramos.
   Davey Moore est mort deux jours plus tard, le 23 mars. Bob Dylan, dernier Prix Nobel de littérature, avait très vite dénoncé les dangers et l’absurdité de la boxe dans sa chanson "Who killed Davey Moore ?" (chanson adaptée en Français par Graeme Allwright).
   Cinquante trois ans  plus tard, il faut en finir avec les oxymores du genre « boxe éducative », « boxe école de la vie »
   Cinquante trois ans plus tard, il est grand temps d’exiger l’interdiction de la boxe et de tous les combats de MMA (arts martiaux mixtes) appelés combats libres ou free fight. Qui osera le proposer ? Qui osera en parler ?
   Que celles et ceux qui sont pour l’interdiction nous le disent à l’adresse électronique du CACS.

Pour voir ce qu'est le "noble art" taper :
https://www.youtube.com/watch?v=IssR_J0QWr4

Qui a tué Davy Moore ?
Qui est responsable et pourquoi est-il mort ?
C'n'est pas moi, dit l'arbitre, pas moi
Ne me montrez pas du doigt !
Bien sûr, j'aurais peut-être pu l'sauver
Si au huitième j'avais dit "assez !"
Mais la foule aurait sifflé
Ils en voulaient pour leur argent, tu sais
C'est bien dommage, mais c'est comme ça
(pour écouter la suite chantée par Graeme Allwright taper: https://www.youtube.com/watch?v=R1q1WHqg9l4)
22 octobre.- 100 policiers qui défilent pour défendre leurs conditions de travail ça fait la "une" de la presse. 100 "profs" qui manifestent devant le rectorat pour défendre leurs conditions de travail (classes surchargées, agressions verbales permanentes, manque de reconnaissance) ça ne fait même pas une brève. Il est vrai que, majoritairement, les enseignants ne sont pas d'extrême droite...
   . Pierre Arnaud est parti. -J'apprends seulement ce jour la mort (qui date du 9 septembre) de l'historien du sport Pierre Arnaud. Sa disparition comme ses travaux  importants passeront inaperçus pour le plus grand nombre. Ses carrefours de l'Histoire du sport étaient souvent très riches. En 2000, à Lyon, Pierre Arnaud avait invité Robert Paxton pour le Carrefour consacré au sport sous l'Occupation. L'échange avec l'historien américain,  spécialiste de la seconde guerre mondiale, reste gravé dans toutes les mémoires. Pierre Arnaud était peu connu parce qu'il travaillait sur un sujet tabou, consensuel et méprisé y compris chez les intellectuels. Il faut lire ses ouvrages. Il n'était pas "médiatique" comme d'autres auteurs insignifiants et faussaires. Sa dernière interview en août dernier dans Le Figaro aurait dû être largement relayée. "Le sport divise plus souvent qu'il unit". Il avait tort d'avoir raison. On l'a réduit au silence bien avant sa mort.
19 octobre.- On nous dit que  globalement les jeunes français ne se sentent pas bien dans la société d'aujourd'hui. Ce qu'on leur propose pour demain a de quoi les... effrayer et les faire fuir dans l'alcool, la drogue ou pire encore. Il suffit de regarder les mesures  proposées par les candidats de la droite aux primaires : augmenter le temps de travail, allonger l'âge de départ à la retraite, accélérer la précarité, faire exploser le droit du travail, alléger fortement les cotisations des entreprises (ce qui signifie la mort à terme de la Sécurité sociale), supprimer un grand nombre de fonctionnaires voire le  statut lui-même *, fermer des services encore dits publics (la Poste est un bel exemple), etc. Et on nous parle de la dette qu'on laissera aux futures générations. La dette est dérisoire quand on voit ce qui se prépare sur le plan social. On a du mal à croire que ça pourra durer encore longtemps sans explosion. Et on ne voit ni à gauche (elle est où?) ni à l'extrême gauche, de quoi faire un peu rêver. La mode du référendum participatif (on discute de quoi avec quels arguments ?) ne fait pas une  politique et le populisme (parler au nom du peuple et croire que le peuple a raison) est la pire de toutes.
* Sans chercher évidemment à comprendre pourquoi le statut de fonctionnaire a été créé en 1946, la culture historique - et la culture en général - n'étant pas leur point fort. On sait ce qu'étaient les services dits publics privatisés avant la seconde guerre (népotisme, favoritisme).
18 octobre.- Finalement, ce qu'on lit, qu'on entend, qu'on voit incite au défoulement réfléchi ! Le blog renaît la veille de vacances qui posent problème. Pas les vacances mais leurs dates. Comment vont faire les parents avec des vacances commençant le mercredi soir se demandent en boucle les médias. Le mieux est de ne pas avoir d'enfants si le fait d'en avoir emmerde les parents. Dans le même temps, la Ministre présente un plan pour résorber les absences des enseignants. On ne cherche pas à savoir  pourquoi les "profs" soumis chaque jour à certains éléves "fous furieux"et parfois à des classes entières impossibles à maîtriser sont absents, mais à savoir comment faire pour que les parents ne soient pas... emmerdés (pour leur organisation pas pour les savoirs momentanément perdus). Les solutions sont simples : les enseignants devront programmer leur maladie (!) ou les enseignants en forme devront savoir jouer les gardes d'enfants. Dans un monde où les compétences remplacent les connaissances, on peut bien dire et faire n'importe quoi.
PS. Quand on entend les discours de Sarkozy et compagnie sur les enseignants, il ne faut pas s'étonner que le manque de respect envers le personnel de l'Education nationale soit largement partagé. Honte à ces candidats à la primaire de droite qui ne cessent de taper aveuglément pour de basses raisons sur les fonctionnaires en général et sur les "profs" en particulier. Qu'ils la ferment ! Je laisse volontiers mes classes pendant une semaine voire un mois à l'ancien Président de la République. On verra combien de temps ce fort en gueule tiendra à ne rien foutre devant un troupeau de 30 ou 35 élèves.
1er septembre.- C'est la rentrée pour beaucoup de monde et la sortie pour ce blog. A quoi bon continuer. Le refus de savoir, l'ignorance, l'indifférence, la censure, la mauvaise foi, l'hypocrisie et plus encore le silence de la droite mais aussi de la gauche, de l'extrême gauche et de tous les soi-disant progressistes sur le sport ont eu raison de ma volonté de continuer de mettre en question ici un phénomène social majeur de notre temps qui mobilise des millions de personnes. J'en veux évidemment à tous les militants dits progressistes et à tous ces "intellos" enfermés dans leurs préjugés populistes, plus prompts à parler pendant des heures du burkini qui touche "trois pelés et un tondu" que du sport  outil indiscutable  de domination idéologique. Tous ces militants et "intellos" ne veulent pas se désolidariser de pratiques dites populaires. Souvent, ils les méprisent sans vouloir en mesurer l'importance dans l'incorporation des valeurs d'une société que par ailleurs ils combattent. Ils n'ont pas compris (et ne veulent surtout pas comprendre) que le sport sert l'extrême droite parce qu'il est un "phénomène d'imprégnation fasciste". Les militants et intellos se bouchent les yeux et se réfugient dans le silence. Ils sont pour la liberté d'expression à la seule condition qu'on pense comme eux. "Mesdames et messieurs les censeurs, bonsoir ! "

   « Le ralliement à l’idéologie sportive dominante est la règle. Les rares personnes encore capables d’esprit critique n’ont plus voix au chapitre »

« Les débats sur le sport expriment le besoin de se vautrer dans l’insignifiance »









































« L’anti intellectualisme du monde du sport s’exprime dans la communion avec le peuple des stades, avec la « vérité » populaire. Notre tort est de combattre par la raison les porte-parole de l’âme du peuple »
« L’universalité d’une opinion n’est pas une preuve ni même une raison suffisante de croire en la probabilité qu’elle serait juste »
« En ignorant nos thèses nos adversaires ont raison et ce en ayant objectivement tort »
(d’après Cioran, Schopenhauer, etc.)

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31 août.- Deux mots sur E. Macron : d'une part, une règle de méthodologie élémentaire qu'on devrait lui rappeler : ce n'est pas parce qu'on se dit quelque chose qu'on l'est. Il est le plus mal placé pour se dire de gauche (mot à définir). D'autre part, être moderne, ce n'est pas libéraliser à outrance, étouffer les services publics, démanteler le droit du travail et le droit social, etc. Et si être moderne c'est multiplier les réformes régressives alors soyons anciens et continuons à nous battre pour un autre type de société. Bien sûr, comme disait "l'autre",  on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en criant réforme, réforme, réforme puis moderne, moderne, moderne mais cela n'aboutit à rien, ne signifie rien. Enfin si, ça signifie qu'on peut être jeune et prôner de vieilles recettes.

30 août.- Un Américain milliardaire veut racheter l'OM. Les supporters sont aux anges, les journalistes et le personnel politique (surtout ceux qui gueulent qu'il y a trop d'argent dans le sport) se félicite du nouveau projet, et le maire Jean-Claude Gaudin s'étouffe de bonheur avec cette formule absurde : "Quand l'OM va bien, la ville est rassemblée".  Mettez un homme d'affaires (pas très clair dans ses comptes) à la tête du club et la cité phocéenne se porte bien, les problèmes des quartiers difficiles disparaissent. En réalité, rien ne change sauf que les problèmes économiques et sociaux sont masqués par les bons résultats de l''équipe de football. Le sport diversion, le sport opium ? Non jamais !
PS. A Orléans, le maire veut une grande salle de 8000 places pour l'élite et le sport spectacle avec un club résident. A Orléans et dans toute l'agglomération, il n'y a pas de piscine extérieure ouverte à tous. C'est un choix politique. Et c'est un bon exemple pour comprendre enfin que la définition des mots est essentiel.le Le sport n'est pas l'activité physique. C'est une activité physique particulière mais toute activité physique n'est pas du sport. Et c'est elle qui est bonne pour la santé. Pour l'heure une seule élue a répondu vite et clairement à notre interrogation sur ce choix. Le CACS attend d'autres réactions.
29 août.- C'est la rentrée nous dit-on et une chose est sûre : rien ne changera. L'accessoire prendra le pas sur l'essentiel et les petites phrases plus que les idées rempliront l'espace et le temps. La compréhension des phénomènes politiques, sociaux et économiques est remise à plus tard. Les médias vont au plus simple et la majorité des citoyens ne demandent pas davantage. Le burkini - mot que 99% des Français ne connaissaient pas il y a deux mois - alimente les conversations tandis que les projets d'une autre vie, d'une autre société font rigoler les journalistes toujours avares de leurs efforts pour comprendre notre monde. "C'est ce que veulent les gens" nous  disent-ils. Ce raisonnement de dealer est suicidaire mais peu importe. L'essentiel c'est de vendre du papier et des images. Eteignons nos postes de radio et de télévision au moment des journaux d'information et jetons nos journaux papier (avec leur site).  En ce jour de rentrée, écoutons tranquillement de la musique en relisant  "Sur la télévision" de Pierre Bourdieu.
PS. L'interview ce matin sur France Inter de Philippe Coquerel, porte-parole de Mélenchon, me conduit sans tarder à mettre en pratique ce que j'écris : éteindre le poste. Coquerel confirme la brève du 28 et ne parle pas au nom du peuple mais à la place du peuple.
28 août.- Pierre Laurent, Jean Luc Mélenchon, Benoit Hamon, Gérard Filoche, Arnaud Montebourg, Philippe Poutou et quelques autres sont d'accord pour dire qu'il faut éviter la dispersion des candidatures. Et chacun est d'accord pour se qualifier de meilleur candidat de "la gauche de la gauche" ! Cherchez l'erreur.
27 août.- Le Conseil d'Etat suspend l'arrêté burkini. Les maires de droite affirment ne pas vouloir respecter la décision de justice. Ce sont les mêmes qui s'étouffent quand un condamné à 5 ans de prison sort au bout de 4. La justice c'est pour les Autres. Pitoyable exemple, attitude  toujours plus écoeurante et affligeante d'un personnel politique prêt à tout et même au pire. Oui la bêtise humaine gagne chaque jour du terrain.
26 août.- Nous sommes plus que jamais dans une affolante société anxiogène. La masse d'informations qui tombent en permanence nous effraient : la pluie qui tue, la chaleur qui frappe, le burkini qui menace, le terroriste à chaque coin de rue (et même dans les écoles), la hausse du prix des fruits et légumes, la rentrée scolaire plus chère, la guerre ici, le tremblement de terra là. La société de la peur est en place. Elle se double d'une société de l'assistanat : pas celle dénoncée par les partisans de la fin de l'Etat Providence et du chacun pour soi, mais celle où l'on vous guide continuellement dans vos actes de la vie courante. "Attention, il fait chaud, il faut boire, mettre un chapeau, rester à l'ombre" ! Pendant ce temps là, environ 4000 personnes meurent chaque année sur les routes de France parce qu'ils roulent trop vite et parce que la débilité sans limites (et l'outil lui-même) conduit toujours plus d'automobilistes à utiliser leur portable au volant. Oui nous avançons toujours plus vers la société de l'effroi et de la bêtise humaine.
25 août.- La presse et la classe politique passent des heures à parler du sport et du burkini mais demandez autour de vous comment on mesure le chômage. Le travail pédagogique aurait pu être fait dernièrement avec les chiffres de l'INSEE. Nos citoyens auraient peut-être compris pourquoi on parle de hausse  ici et de baisse là. En une phrase, les médias ont évoqué le nombre de chômeurs comptabilisés (trimestriellement) par l'Institut national de la statistique. Sa méthode dite PSERE (population sans emploi à la recherche d'un emploi) est jugée plus juste que la méthode DEFM (demandeurs d'emploi en fin de mois) utilisée par Pôle emploi (les chiffres publiés mensuellement comme hier). Malheureusement, le travail n'est pas fait. Il est plus facile de parler du transfert de Pogba ou des médaillés olympiques que de la réalité économique. Tenez, demandez autour de vous combien de personnes savent comment on calcule l'impôt sur le revenu (et combien cet impôt représente dans les recettes fiscales de de la France).
24 août.- Le discours de François Hollande devant les athlètes français hier à L'Elysée valait son pesant d'idées reçues et était un modèle de discours d'évidences sur le sport. Le rêve de la France victorieuse, unie, travailleuse masque la réalité : les souffrances, les maladies, les violences physiques et morales endurées depuis des années par les sportifs de haut niveau. Contre le sport et le spectacle de champions surentrainés et surmédiatisés, appelons les citoyens à faire de l'activité physique sans record ni médaille mais bien meilleure pour la santé du pays que la course folle à la performance.
23 août.-  Le Ministre Patrick Kanner trouve que le bilan français est bon quantitativement mais  moyen qualitativement. Pas assez de médailles d'or et une 7ème place  alors qu'il voulait la 5ème. Kanner n'a jamais lu la Charte olympique (interdiction du classement des pays par médailles) mais nous bassine avec le mythique esprit olympique. A part ça, on va encore nous faire croire que le sport permet de s'en sortir (combien de citoyens s'en sortent ?). Et puis, mettez des rings de boxe et les problèmes des banlieues seront résolus. C'est ce que pensait déjà le PS au début du premier septennat de François Mitterrand en 1982 (opération contre l'été chaud).
PS. Deux brèves réflexions. Il faut désormais attendre 2026 pour connaître les résultats officiels des compétitions de Rio. Y compris pour savoir si Usain Bolt n'est pas le Armstrong de l'athlétisme. Quant à Yohann Diniz, il paye cher l'idéologie sportive du "toujours plus dur, toujours plus douloureux, toujours plus absurde". C'était beau, admirable (quelle souffrance) nous a dit la presse mais seule sa mort aurait fait de lui un véritable héros !


14-15 août.-Appel à la presse et aux partis politiques
 pour mettre enfin en débat le sport entendu comme fait social
Comprendre pourquoi l’Olympisme est une pure construction idéologique  (à demander à l'adresse du CACS - lecacs@live.fr)














13 août.- Il ne faut pas compter sur les journalistes de France Télévision pour avoir le moindre regard critique sur le sport et l'Olympisme. Il suffit d'écouter la bateleuse de foire Céline Géraud pour comprendre ce qu'est une courroie de transmission d'une fédération. Elle commente le judo (spectacle souvent totalement inintéressant pour le néophyte y compris avec Riner) comme si elle était devant sa "télé" au café du village. L'ancienne championne est devenue l'une des "stars" de l'équipe des journalistes dits sportifs de la télévision publique dont on peut mesurer ainsi les ambitions éducatives !
12 août.- Premier bilan des Jeux de Rio : le débat sur les prétendues valeurs de l'Olympisme, sur le mythe de l'idéal, sur la vision de la société qui nous est servie quotidiennement et inlassablement depuis le Brésil est plus que jamais ignoré et censuré par toute la presse (écrite, radio et télévisée) et par tous les partis (de l'extrême droite à l'extrême gauche).  L'échange de points de vue  limité mais possible dans les années 1980-90 est inexistant. Les seules rares critiques ne touchent jamais à l'essentiel : la nature du sport. Que faire ?...
11 août.- Au Brésil c'est une star, une idole. La gymnaste Flavia Lopes Saraiva n'a pas encore 17 ans et elle participe à des compétitions internationales depuis 2013. Elle mesure aujourd'hui 1m37 et pèse 38 kg. Elle virevolte aux agrès et au sol et tout le monde s'enthousiasme. Elle fait penser à la France Emilie Le Pennec médaillée d'or à 17 ans et retraitée à 19. Son corps ne répondait plus. Nul doute que Flavia Saraiva suivra le même chemin. La souffrance et la casse toujours et encore. Jusqu'à quand ?
PS. Pitoyables, lamentables, misérables ces échanges d'hommes et femmes politiques sur Twitter. Le degré zéro de la réflexion. Des sommets écoeurants d'ignorance et d'injures. Jusqu'à quand ? Quel mépris du travail sérieux d'analyse mais aussi du peuple encouragé ainsi aux déchaînements des pires instincts.
10 août.- Changement de ton dans la presse. La moisson de médailles a commencé pour les Français. Mais attention ne nous emballons pas ! Hier, le CIO a disqualifié voire privé de médailles certains athlètes des Jeux de Pékin (2008) et de Londres (2012) pour dopage. Tous les résultats actuels ne sont donc que provisoires. Il faut maintenant attendre dix ans pour connaître le classement officiel des épreuves. La logique serait de supprimer dès aujourd'hui les podiums et les hymnes. Il est vrai que les Français, eux, ne se dopent pas. Quand Camille Lacour était devant les dopés c'était logique; quand il est derrière c'est scandaleux.
9 août.- Comme annoncé dans la brève du 4, le concert de lamentations de la presse et des amoureux du sport a commencé : "Toujours qu'une médaille", "Attention au fiasco". Ceux qui nous rebattent les oreilles avec la beauté, la pureté, l'amitié, le désintéressement olympiques ne veulent en fait qu'une chose : voir les Français sur les podiums, faire jouer la fibre nationaliste et montrer qu'on n'est pas des "mauviettes". Si ça continue ainsi, on ne devrait pas tarder à entendre tous les "déclinistes" s'alarmer de la faiblesse de notre beau pays, de son rayonnement perdu. En réalité, la France - très loin dans le classement interdit par le CIO - a enfin compris que l'essentiel n'est pas de gagner. Ouf !
8 août.- On se pose la question aujourd'hui de savoir sur le parcours de l'épreuve de cyclisme sur route était trop dangereux ou pas. Un peu comme avec les platanes au bord de la route que certains élus suppriment pour éliminer les accidents graves, il faudrait donc supprimer les descentes. Ce qui est dangereux et nous le disons depuis longtemps, ce n'est pas le parcours, c'est la logique infernale de la compétition et de la performance. Pour un titre olympique, Nibali, Henao en tête chez les garçons et Van Vleuten en tête chez les filles ont pris des risques insensés et ont terminé la course à l'hôpital. L'Américaine Mara Abbott, "trop sage" a été rejointe à 150 m de l'arrivée. Elle n'est pas championne olympique mais sa 4ème place et sa santé valent plus que l'or de Rio.
7 août.- RMC a décidé de consacrer 20 h sur 24 h aux Jeux de Rio. Bavardages, commentaires insipides, questions dérisoires, interventions pitoyables d'auditeurs, insignifiance revendiquée. Le bourrage de crâne sur les prétendues valeurs du sport et de l'Olympisme pendant des heures et des heures. Le degré zéro du journalisme et de la réflexion. "Intello" est l'injure suprême des journalistes de la radio. On comprend pourquoi.
6 août.- La lecture de l'interview d'Eric-Emmanuel Schmitt dans Le Monde du 5 août est un monument de suffisance  ("moi qui ait traduit Pindare, moi qui ait fait de hautes études, moi qui suis juré du Goncourt, etc.) l'illustration d'une volonté de ne rien savoir sur le sport et sur l'Olympisme. Seuls comptent l'émotion et le "beau". La passion irrationnelle n'est guère surprenante chez un romancier. Elle l'est plus chez le faussaire Pascal Boniface qui court les plateaux de radios et de télévisions pour faire croire qu'il est le seul à pouvoir parler de la "géopolitique" du sport.
5 août.- La brève du 4 reste plus que jamais d'actualité. Nous attendons vos réactions. Ce soir, France 2 va vanter les mérites des grands champions en parlant du corps humain performant. On imagine le documentaire "Le revers de la médaille" (voir brève du 28 juillet) présenté par Adriana Karembeu et Michel Cymes. Pour en savoir plus, nous demander notre réflexion : "Le sport, la souffrance et la mort".
4 août.- Français si vous saviez…
A l’heure où François Hollande, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse se rendent à Rio pour défendre la candidature française, n’attendez pas huit ans pour ouvrir les yeux  et manifester votre mécontentement.

Dès aujourd’hui, dites


NON aux Jeux de Paris 2024,
OUI au débat argumenté sur l’Olympisme



(Toute précision sur demande au CACS - lecacs@live.fr)






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En attendant les premières retombées du voyage du représentant de commerce François Hollande parti hier soir à Rio, cette brève remarque :
. Charte Olympique -  Règle 57 - "Le CIO et le COJO n’établiront aucun classement global par pays"

. Site du Ministère de la Jeunesse et des Sports : « L’ambition sportive de la France à Rio : une cinquième place au classement des Nations ambitieuse mais réaliste »

   Cherchez l’erreur. Chaque jour, n’en doutons pas, la presse nous donnera le classement des médailles par pays et principalement celui de la France. Sans chauvinisme et sans nationalisme évidemment. Mais en défendant, l’esprit, les règles et l’idéal olympiques ! 

3 août.- Existe t-il formule plus ridicule  et plus fausse que celle qui consiste à dire : "D'accord, à Rio on parle  en ce moment du travail illégal pour terminer les équipements, de la dramatique situation économique et sociale, de la sombre réalité politique mais vendredi le sport reprendra ses droits". Le sous-entendu n'est pas neutre : le sport serait donc ni de la politique, ni du juridique,  ni de l'économie, ni du social ! Le sport est hors sol, hors société vont laisser entendre une fois encore, sans le dire ouvertement, tous les sportifs (pratiquants, dirigeants, journalistes et... hommes politiques). Que les citoyens ouvrent enfin les yeux sur la réalité sportive et sur le mythe de l'idéal olympique.

1er août.- A un journaliste qui lui posait la question : "A quoi sert une minute de silence", un intellectuel répondit ce matin : "D'abord à réfléchir". On comprend mieux pourquoi dans les stades, les minutes de silence, impossibles à faire respecter, ont été remplacées par des minutes d'applaudissements (et de bruits).
31 juillet. - Tous les pays convoqués aux Jeux de Rio se serrent les coudes pour condamner la Russie. La théorie du bouc émissaire fonctionne à plein régime. Pratiquants, dirigeants, journalistes, sponsors, ont intérêt à montrer du doigt les seuls athlètes russes. Les vilaines "brebis galeuses" permettent à la communauté (d'intérêts) de survivre (voir nos précédentes brèves et principalement celle du 8 juin).
29-30 juillet.- Est-ce politiquement voire humainement incorrect de dire que la formule souvent entendue à propos des attentats : "Ca peut se produire partout" m'exaspère. Quand l'irrationnel domine à ce point, la société est en danger. Car tout peut se passer près de vous : l'avion qui s'écroule, le forcené qui tire sur tout ce qui bouge, le barbare qui assassine et la route qui tue. Malheureusement, les accidents de voiture qui font 4000 morts par an et brisent quotidiennement des familles n'ont pas les mêmes "retombées médiatiques" que l'odieux meurtre du prêtre Jacques Hamel. Il y a pourtant plus de risques d'être tué dans sa voiture que dans une église. Affirmer à longueur de journée qu'on n'est plus tranquille "chez soi", y compris dans sa petite ville de province, c'est faire croire qu'un terroriste se cache à chaque coin de rue. La peur de l'Autre devient la règle quand la raison s'effondre et que la réflexion laisse toute la place à l'émotion trop savamment alimentée par beaucoup d'hommes et de femmes politiques, et de journalistes.
PS. Pascal Dupraz, l'entraîneur de Toulouse, a la solution pour assurer la sécurité du pays : "Moins de laxisme".  Il a sauvé le TFC de la descente en ligue 2, il pense désormais sauver la France. Que Bernard Cazeneuve lui laisse sa place et vite !

Le sport, la souffrance et la mort*
 
28 juillet.- Le 7 juin Arte diffusait un très bon documentaire sur le dopage. Hier soir, LCP a diffusé un film documentaire accablant « Sport : le revers de la médaille ». Tout ce qui est dit est su par ceux qui travaillent sur le sport comme fait social mais dont le discours est ignoré et  censuré; il l'est aussi par ceux qui vivent dans le milieu du sport de haut niveau et qui sont complices d'un macabre système.  L'enquête est ainsi présentée : "Comment le culte et le marché de la performance sportive condamnent les athlètes de haut niveau à une escalade néfaste, avec des dommages souvent irréversibles pour leur santé". Des champion à la retraite (chez les sportifs seuls les retraités s'expriment) ont accepté de parler ouvertement des maux que taisent la plupart de leurs pairs. Car ce qu'ils ont enduré ou endurent encore, tant physiquement que moralement, est le lot de très nombreux sportifs : dopage,  dépressions,  surmédicalisation et maladies professionnelles. Autant de thèmes tabous que les fédérations sportives et les médias rechignent à évoquer pour préserver l'image lisse de la "grande fête du sport". Les morts dans le football italien sont évoqués. Avez-vous entendu parler de dopage pendant l'Euro 2016 ? L'omerta est terrible dans le milieu. Les champions sont, nous dit-on, solidaires des pires calamités. Sauf quand elles frappent quotidiennement leur milieu.
* Pour en savoir plus demander au CACS le communiqué complet "Le sport, la souffrance et la mort"

Qu'ils la ferment !
27 juillet.- Rien de nouveau ou presque depuis le 16. Un nouvel attentat et toujours les propos indignes des Le Pen, Sarkozy et quelques autres. Rien de nouveau non plus du côté de l'hypocrisie sportive. Les beaux parleurs qui nous bassinent avec "les valeurs de l'Olympisme" (on nous bassine avec ça depuis plus de cent ans) appelaient le CIO a interdire la Russie de JO. Les mêmes nous affirmaient hier qu'il ne fallait pas pénaliser les athlètes en appelant au boycott des Jeux de Moscou ou de Pékin. Là, ils étaient prêts à pénaliser tous les champions d'un pays qu'ils soient dopés ou pas. Bernard Amsalem et ses amis veulent encore nous faire croire que les Français (souvent meilleurs que les Russes) ne sont pas dopés. Et le pire, c'est que la majorité des amoureux de sport dans notre beau pays les suivent et alimentent constamment - les journalistes en tête - le discours mythique sur l'idéal olympique et sportif.
16 juillet.- LA HONTE ET LE DESHONNEUR. Les beaux discours sur les Français solidaires, sur le recueillement nécessaire, sur le respect des victimes après l'attentat de Nice ne peuvent  pas étouffer les paroles honteuses, écoeurantes de certains hommes politiques trop préoccupés par leur campagne électorale pour rester dignes. Sarkozy court à la messe à Nice avec Marion Maréchal Le Pen dans sa foulée. Estrosi semble dire que si le camion était sur la promenade des Anglais c'est de  la faute... du gouvernement. Guaino et Myard  font de la surenchère dégueulasse trop peu combattue. Quant à Juppé,  il ose affirmer sans s'attirer les foudres d'une presse bienveillante qu'avec d'autres moyens, l'attentat aurait été évité. Jusqu'où iront-ils dans l'odieux, le mensonge, l'hypocrisie, la mauvaise foi pour de simples intérêts personnels ? "Avec moi plus d'attentats, plus d'impôts, plus de déficit, plus de dette, plus de chômage,  mais de la croissance et le bonheur pour tous" vont marteler les candidats à la présidentielle "C'est le jeu politique" nous dit la majorité des médias visiblement peu choquée par des propos aussi insensés et malsains. Il y a une semaine, la classe politique nous parlait de communion et d'union nationales, de la France réconciliée  derrière les "Bleus, "ses" footballeurs. Politiquement c'était bon. Le drame de Nice est moins rentable si l'on joue la même partition de la France unie. Les petits calculs politiciens prennent le pas sur le respect des morts et la douleur des victimes. Le crédo de cette racaille est simple : mai 2017 approche, n'ayons pas peur pour gagner des voix d'utiliser les pires moyens : la bassesse, l'abjection et le déshonneur. Nul doute que tous ces fourbes s'associeront lundi a la minute de silence. Que leur minute durent des heures, des jours, des semaines...
PS. Le gouvernement s'était félicité dans la semaine du succès de l'Euro de football sur tous les plans y compris celui de la sécurité. On entendait hier (est-ce juste ?) que 50 policiers (hors policiers municipaux) encadraient le feu d'artifice de Nice qui a attiré au moins 30 000 personnes (100 000 selon certaines sources !). Pour chaque match de l'Euro, 2000 policiers en moyenne  étaient mobilisés. Sans commentaires.
15 juillet.- Silence. Les mots sont impuissants pour exprimer l'horreur.
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"Une chape de foot est tombée sur notre société de plomb"-             Philippe Muray
Ouf, le dimanche 10 juillet est passé, on en a fini très momentanément avec la propagande footballistique, le matraquage incessant sur les prétendues valeurs du sport, et la dangereuse hystérie collective qui a envahi le pays !
Juillet 1998 a préparé avril 2002
Juillet 2016 prépare mai 2017...

14 juillet.- Ne pas oublier les brèves des 2 et 5- La grande salle est de retour à Orléans !
Un coiffeur qui gagne 9000 euros par mois c'est une honte. Un footballeur qui gagne un million d'euros par mois c'est normal, c'est la loi du marché ! A part ça, l'Euro 2016 a fait l'objet le mercredi 13 à l'Assemblée  de questions au gouvernement. Les réponses de Patrick Kanner comme les commentaires alimentant les deux dernières questions posées sont à montrer dans toutes les écoles du parler faux et de l'aveuglement sportif.
13 juillet.- "La fête est finie, l'ordre règne". C'est le titre d'un article que nous avions  écrit et qui fut censuré au lendemain de la victoire de la France en juillet 1998. Aujourd'hui, nous pouvons utiliser les même termes en qualifiant précisément cette idée inlassablement répétée de "fête" : le sport en général (et le football en particulier) est un monde des émotions unanimes et une fête de l'ordre. L'Euro 2016 fut une merveilleuse "fête"  des barrières : barrières à l'entrée des stades, barrières à l'entrée des fans zones mais surtout barrières dans les têtes. Bref, ce fut une impressionnante mise au pas général.  Pourquoi juillet 2016 prépare t-il mai 2017 comme juillet 1998 a préparé mai 2002 ? Parce que le sport, comme l'extrême droite, aime les mouvements de foule, le goût des élans collectifs et  selon les mots de Pierre Milza, historien des fascismes, "les rapports de communion magique".
11 juillet. Ouf, c'est fini ! Comme nous le disions il y a deux ou trois semaines : les supporters (la majorité des journalistes compris) préfèrent toujours voir "leur équipe" qui joue mal mais qui gagne à leur équipe séduisante mais qui perd. Ceux qui s'enthousiasmaient d'un onze tricolore décevant mais vainqueur s'étouffent ce lundi devant ce football ennuyeux des Portugais, "l'anti pub au foot". Les commentaires ce matin sont habituels et d'une affligeante médiocrité : "Toute la France est déçue car elle était tout entière derrière son équipe" nous martèlent les médias qui font de leur invraisemblable leitmotiv une affirmation indiscutable.  Beaucoup de citoyens s'en foutent du foot malheureusement et ne voient pas derrière ce délire nationaliste et fanatique une marche vers le pire. A travers  les radios (des heures et des heures d'antenne et plus encore le 10 juillet !) et les télévisions, le football est devenu un rouleau compresseur impressionnant annihilant toute prise de conscience sur la réalité du football et plus globalement sur la réalité du sport (ses fonctions politiques, idéologiques, économiques et culturelles). Pour la première fois lors d'une grande compétition, la censure a frappé fort au sein de la radio publique. Partenaire officiel de l'Euro 2016, Radio France n'a pas invité une seule fois (sauf oubli de ma part - Mc) un représentant de la sociologie dite critique. Pas de discours discordant mais de petites histoires, des souvenirs d'enfance, des anecdotes insignifiantes, la désolation devant l'occasion de la dernière minute (!), et finalementun mépris du peuple (en refusant de lui faire comprendre les enjeux) parfaitement illustré par l'émission  consternante de Philippe Collin sur France Inter, "L'oeil du Tigre".
   Le regretté Charb avait tout compris en 1998 dans une chronique intitulée "La dictature du foot".
"Le ballon rond, Staline moderne" disait-il avant de conclure justement ; " On a un peu l'impression de vivre un régime footballistique totalitaire".  Charb a été assassiné mais la promotion du ballon rond continue et  étouffe plus que jamais tout débat argumenté. Pire, on a de plus en plus l'impression de vivre un régime sportiste totalitaire*. Rien d'étonnant. Le sport a toujours fait bon ménage avec les régimes totalitaires. Il y en a une qui ne dit pas un mot mais qui se frotte les mains...
   * Il est toujours temps de demander à l'adresse du CACS, l'article "Les dangers du sportisme" sous- titré : "Le sport est-il un phénomène d'imprégnation fasciste ?".
(suite des brèves ci-dessous)

L’amour du sport autorise t-il l’absence de pensée ?
Sans une définition précise du mot SPORT, toute réflexion sur le sujet est impossible. Voilà qui arrange beaucoup de monde
                                « Toute activité physique n’est pas du sport »
   Dans un texte sur « La Prière », le sociologue et ethnologue Marcel Mauss (1873-1950) montre l’importance de la définition préalable ;  grâce à elle, dit-il, « on échappe à l’arbitraire (…) La critique peut alors se faire d’après des règles précises ». Il s’agit donc de savoir d’entrée quels sont les faits qui méritent d’être appelés « sport » et de ne considérer qu'eux.
   Relever les idées reçues, s’interroger sur l’idéal sportif proclamé, ce n’est évidemment pas rejeter l’exercice physique source de mieux-être. C’est même tout le contraire. Avec le sport, nous ne sommes pas dans le simple jeu, dans l’amour du mouvement, la mise en forme avec l’épanouissement comme principal source de motivation ; nous sommes dans le domaine de l’affrontement, de la performance, de la course aux points et aux records avec pour objectif premier le succès. Ce sont deux mondes différents voire opposés qui sont malheureusement désignés par le même nom.
   Sport est l’un de ces mots d’usage courant qui rendent la pensée imprécise, chacun mettant sous ce terme ce qu’il veut bien entendre, ce qui correspond à son expérience, à ses croyances, à ses préjugés. Si l’on conseille aux personnes âgées de « faire du sport », si l’on admet que toute personne qui joue au pied avec un ballon pratique le football, et si l’on pense qu’il suffit de monter sur un vélo pour être coureur cycliste, alors le sport est partout, indiscutable et indiscuté. Aller faire une balade au bord de l’eau, taper dans une balle sur une plage ou skier entre amis, bref marcher, courir, sauter, grimper, exécuter des mouvements dans le milieu naturel, c’est s’adonner à une activité physique de détente ; ce n’est pas faire du sport. En employant indifféremment le même mot pour exprimer deux réalités distinctes, on rend la réflexion sur l’institution sportive impossible, ce qui arrange, à coup sûr, beaucoup de monde
Extrait de Michel Caillat, « Sport : l’imposture absolue », Editions Le Cavalier Bleu, 2014
Tout travail intellectuel ne sert à rien
Pourquoi ce titre ? Parce que le bilan est évident et terrible : tout ce qu'ont pu écrire les grands philosophes, sociologues et économistes depuis 1960  (et avant) a été oublié, négligé, ignoré. André Gorz, Herbert Marcuse, Jean Baudrillard, Pierre Bourdieu, Vladimir Jankélévitch, François Châtelet, Jacques Ellul, René Dumont et des dizaines d'autres intellectuels ont été salués pour leurs travaux qui n'ont eu finalement aucun effet sur la société. Il suffit d'écouter et de lire  la plupart des médias pour voir à quel point la superficialité, la vitesse, l'anecdotique balaient toute réflexion sérieuse et argumentée. C'est dans cet esprit que s'inscrivent les phrases et brèves pensées quotidiennes qui suivent.
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Les amoureux du sport ne veulent pas voir, et les ennemis du sport et les indifférents ne veulent pas savoir
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Toutes les réactions sur les brèves réflexions qui suivent sont à adresser à : lecacs@live.fr
10 juillet.- Sortez les boules "Quiès". Les  radios et télévisions vont nous inonder de petites nouvelles  (le car des Bleus qui vient de partir, le car qui vient d'arriver, les joueurs qui descendent du car, les joueurs qui ont fait un sourire - c'est dans leur contrat !). Pire encore, près de chez vous, ce soir, Français et Portugais se retrouveront unis  dans un vacarme assourdissant et insupportable pour célébrer la  victoire des uns et la défaite des autres. Il faut être bégueule et rabat-joie pour ne pas applaudir à ce délire effrayant, à ce magnifique  irrespect de tout voisinage, à ces fouilles et palpations multiples, bref à cette  grande fête populaire encadrée par des milliers de policiers. "On a gagné, on a gagné... On a gagné le droit d'aller bosser demain matin dans la joie et la bonne humeur, tous heureux, tous solidaires, patrons et salariés main dans la main !"
9 juillet.- Ne pas oublier les brèves des 2 et 5- La grande salle est de retour à Orléans !
   Si vous avez un peu de temps et que vous voulez comprendre un aspect important du sport, l'aspect juridique (du licenciement d'un entraîneur à la législation anti violence en passant par le contrat des sportifs) plongez-vous dans Légisport, le Bulletin d'informations juridiques sportives. Le dernier numéro de juillet-août (n°120) vient de sortir avec pour thème la sécurité. L'éditorial de Maître Michel Pautot, docteur en droit, avocat au barreau de Marseille et directeur  de la publication, est titré : "Un été de sport : Euro, Tour, J.O. confronté à l’exigence de sécurité". Un numéro comme toujours très instructif à commander à Légisport  8 Rue d’Arcole, 13006 Marseille - Tél 06 71 50 73 16 / Fax 04 91 57 11 60 /e-mail : legisport@wanadoo.fr
   Si vous avez du temps à perdre, écoutez la triste et affligeante chronique de Daniel Picouly diffusée ce matin dans "fan de foot" sur France Inter.
   Si vous prenez du temps pour réfléchir, écoutez ce qui a suivi l'intervention pseudo intellectuelle et faussement-populaire du professeur Picouly : l'entretien avec Pascal Lokiec, juriste en droit social, sur la loi travail. Beaucoup de clarté et d'arguments qui méritent d'être développés et débattus

 8 juillet.- Ne pas oublier les brèves des 2 et 5- La grande salle est de retour à Orléans !
Premiers commentaires au lendemain de la victoire de la France sur l’Allemagne : il est plus facile de défiler en hurlant en pleine nuit son admiration à des millionnaires du ballon rond que de revendiquer en plein jour  contre un projet de loi qui s'attaque au travail des "salariés de base" souvent très modestes. Le sport en général et le foot en particulier semblent avoir  un statut "d'extra territorialité" et grâce à ça, jouir de tous les droits : ne pas payer d'impôts,  vociférer sans mesure dans les rues à 23 h et plus  à travers ses bandes de supporters sans tenir compte du voisinage, provoquer bien sûr quelques débordements (feux de poubelles, bagarres et autres) qui sont, nous dit-on, "raisonnables et festifs" (rien à voir avec les vilains casseurs  !), etc. Le pire est attendu dimanche. D'ici là, ne faut pas surtout pas gâcher ce qu'il est bon d'appeler "la fête populaire". On peut pourtant  avoir une autre idée de la fête et du peuple...
PS. Passons sur les titres modérés et “objectifs” de la majorité de la presse écrite et parlée  ce 8 juillet : l’extase, le pied, etc... Grâce à elle, les citoyens peuvent penser sans arrêt  au sport sans le penser
7 juillet.- Ne pas oublier les brèves des 2 et 5 - La grande salle est de retour à Orléans !
La presse est ultra cocardière avant le match France-Allemagne nous dit... une presse en transe. 850 000 Marseillais (toute la ville, rien que ça) seront derrière les Bleus écrit La Provence. Ce chauvinisme/nationalisme insupportable est pris  à la rigolade (et pire comme une nécessité) par la majorité des dirigeants, pratiquants, hommes politiques, "intellos" et citoyens parfaitement endoctrinés depuis plusieurs mois et beaucoup plus encore. Personne dans son enfance n'échappe au pli du sport vu comme un simple jeu sympa et fédérateur. Un seul journal français n'est pas cocardier ai-je entendu ce matin  "Que n'importe qui gagne du moment que l'esprit sportif l'emporte". Ah, la merveilleuse référence mythique à l'esprit sportif, cette pure construction idéologique. L'esprit sportif c'est comme Dieu, personne ne l'a jamais rencontré.
5-6 juillet.- Ne pas oublier la brève du 2 - La grande salle est de retour à Orléans !
  Le Conseil municipal  d'Orléans a adopté soir le projet de grande salle. L'opposition semble avoir modestement dénoncé le coût de l'ensemble sans mettre en cause la philosophie d'un tel équipement.  Un membre du PCF a refait le coup de "la grande salle pour tous" en demandant si le nouveau bâtiment serait ouvert à tout le monde. Comme la salle de Bercy ou le Stade de France ! L'élu chargé des sports lui a répondu oui évidemment sans faire rire l'assemblée. Le même élu a crû bon également de dire que l'investissement d'un tel projet ne retirait aucun autre investissement de proximité. Lui et ses amis se plaignent pourtant en permanence du manque d'argent dû au désengagement de l'Etat. Passons. Il faut relire ce qui s'est dit au moment du projet de l'Arena pour savoir à quel point les citoyens peuvent croire en ces discours davantage faits pour servir les intérêts particuliers que l'intérêt général.
PS. Harald Schumacher est de retour ! Certains osent parler dans la presse de revanche de la demi finale de la Coupe du monde de 1982 entre la France et l'Allemagne. Les moins de 35-40 ans ne savent de quoi ces journalistes parlent mais nul doute qu'on les mettra au courant avant jeudi soir pour que l'hystérie nationaliste fonctionne à plein régime. Je sais : se désolidariser d'un tel moment de fête et de communion nationale est intolérable. Que ceux qui, comme moi, ne veulent pas succomber à cette injonction dite festive et populaire le fassent savoir à l'adresse du CACS.
4 juillet.- Ne pas oublier la brève du 2 - La grande salle est de retour à Orléans !
   La France a largement battu l'Islande.  Comme en Coupe de France, le "petit poucet" a fait un exploit puis s'est écroulé. L'essentiel en sport est de tout faire croire y compris que le modeste et le pauvre peut se hisser au niveau du grand et du riche. Comme dans la vie ! LUS Orléans peut se hisser au niveau du FC Barcelone comme l'ouvrier de l'atelier peut espérer devenir Carlos Ghosn. En parlant du patron de Renault, notons que sa rémunération (7,25 millions d'euros en 2015) a fait scandale il y a quelques semaines. En fin de semaine dernière, nous apprenions que le basketteur Nicolas Batum devenait le sportif français le plus payé au monde. Il a signé un accord avec son club de Charlotte de 120 millions de dollars (108 millions d'euros) sur cinq ans soit plus de 20 millions d'euros par an. Trois fois plus que Carlos Ghosn ! Personne ne s'est ému de ce contrat édifiant et de la misérable réaction du joueur : "Je ne l'ai pas volé". Populaires, les sportifs sont intouchables.  L'absence de réactions à gauche et à gauche de la gauche prouve bien que, dans ces partis comme dans les autres,  l'indignation est sélective. L'omniprésence  du  sport dans la vie quotidienne tue la réflexion chez les citoyens les plus progressistes, incapables de le penser, de le discuter, de le mettre en question. Inconsciemment... ou pas.
3 juillet.- Ne pas oublier la brève du 2 - La grande salle est de retour à Orléans !
   . Vous ne l'avez sans doute pas entendu sur les antennes de beaucoup de radios dont France Inter ni vu sur certaines chaînes de télévision,  des pétards ont créé un "impressionnant mouvement de panique" dans la fan zone du Champs de Mars hier soir à la fin du match Allemagne-Italie. Des spectateurs se sont mis à courir dans tous les sens et sont sortis apeurés. Les secours sont vite arrivés sur place. Quelques foulures et entorses  ne méritaient sans doute pas d'être mentionnées par une presse qui "ne veut pas gâcher la fête". L'information attendra la fin de l'Euro.
  . Il était moderne, réformateur, s'appuyait sur la réalité pour la modifier, il était pragmatique, fidèle à ses idées, il avait une vision du monde, bref, il était pour l'allongement de l'âge de la retraite, pour le social à condition d'assurer la compétitivité des entreprises après avoir été un farouche partisan de l'autogestion lors de la création du PSU (parti socialiste unifié). Bref, plus proche de Juppé que de Marx ! Le refrain est connu : ce n'est pas lui qui a changé, c'est le réel. Et quand les hommes sont morts, tous les reniements sont oubliés.
PS. L'Allemagne ou la honte. Tel est, paraît-il, l'enjeu du match France-Islande ce soir. Si les tricolores ne rencontrent pas les Allemands en demi-finale ça voudra dire qu'ils ont perdu contre les modestes Islandais. L'Islande, un petit pays avec des supporters qualifiés d'admirables. Louer un avion pour assister à un match de football et encourager "ses joueurs" est en effet remarquable et indiscutable. Chaque supporter islandais a dépensé environ 1200 euros... pour vivre par procuration !
2 juillet.-   LA GRANDE SALLE EST DE RETOUR A ORLEANS !
Il y a trois ou quatre ans, la ville d'Orléans avait décidé de construire une grande salle Arena de 10 000 places (vous en trouverez des éléments dans la rubrique Arena du présent blog). Le projet fut enterré pour de simples raisons d'emplacement et, au dernier moment, pour un problème de financement (toutes les sommes engagées dans les études ont été perdues sans soulever beaucoup d'indignation). Le Maire qui a changé (Serge Grouard a cédé sa place à son ami Olivier Carré) et son équipe viennent de relancer un nouveau projet de grande salle de 8000 places totalement réservée au sport. La philosophie dudit projet ne change pas : vive le sport d'élite, vive le sport fric, vive les champions exemplaires. La salle aura son club résident l'OLB (Orléans Loiret Basket) avec ses joueurs majoritairement américains qui ne passent souvent pas plus d'une ou deux saisons dans la ville. L'idée de la municipalité est toujours d'attirer de grands événements : un championnat d'Europe de handball ou de basket, un match de Coupe Davis, etc. Tout ça pour prétendument faire parler d'elle et concurrencer sa rivale, Tours (toujours la compétition !). C'est un choix politique. Soit on réhabilite ou on construit des petites salles et des terrains et espaces verts ouverts à tous pour une activité  physique mesuré (pas du sport) source de bonne santé, soit on édifie un bâtiment pour l'élite, pour le sport spectacle et commercial où le public aura pour mission de poser ses fesses dans des gradins et d'encourager "son" équipe. La réaction de l'opposition municipale est attendue sur ce projet dont il faut, plus encore que le coût (100 millions au total initialement), dénoncer la philosophie. On peut douter malheureusement qu'un vrai débat ait lieu. Tout semble déjà ficelé sans discussion. Les présupposés ne sont pas discutés et on les connaît : le sport c'est beau, pur, loyal, fraternel, facteur de cohésion et autres balivernes. L'idéologie du sport et ses valeurs réelles restent toujours impensées. On le voit bien en ce moment avec l'Euro.
PS. Ceux qui voudraient réagir à l'annonce de ce projet peuvent le faire en adressant leur courriel à lecacs@live.fr.
1er juillet.- L'actualité fourmille de nouvelles qui poussent au questionnement. Prenez le compte pénibilité. A première vue c'est un compte accepté par les syndicats mais fait pour diviser les salariés. Veut-on faire croire qu'on peut hiérarchiser les emplois selon leur pénibilité ? Caissière dans une grande surface moins pénible que laveur de vitres à la Défense ? Infirmière moins pénible que déménageur ?  Enseignant dans des classes agitées moins pénible que métallurgiste ? Et être salarié soumis en permanence à la pression et au harcèlement moral dans son bureau est-ce de tout repos ? On semble avoir oublié que la pénibilité ne touche pas que le physique. Autre nouvelle : les lanceurs d'alerte ont été condamnés. On nous dit qu'ils ont servi l'intérêt général, que leurs actions étaient utiles mais qu'ils n'étaient pas juridiquement protégés. Les salariés sont aujourd'hui juridiquement protégés par la loi et les conventions collectives.  Mais comme ces textes juridiques sont très souvent bafoués (sur le temps de travail, les HS, les congés, etc),  il a été décidé que les patrons décideront souverainement ou presque. C'est le progrès social !  Il est curieux de voir que certains de ceux qui veulent plus de protections pour les lanceurs d'alerte sont les premiers à en vouloir moins pour les travailleurs.
30 juin.- Le NPA cité dans la brève de 29 mais aussi beaucoup de militants dits progressistes feraient bien de méditer la phrase suivante en mesurant le temps et l'espace consacrés en ce moment au sport en général et au football en particulier dans la presse parlée (radio et télévisée) et écrite : "Si on emploie des minutes si précieuses pour dire des choses si futiles c'est que ces choses futiles sont en fait très importantes dans le mesure où elles se substituent aux informations pertinentes que devrait posséder le citoyen «lambda» pour exercer ses droits démocratiques". Il est plus facile de bavarder des heures durant pour savoir qui va remplacer Rami et Kante que d'expliquer avec clarté ce que contient le projet de loi travail.
29 juin.- Petites nouvelles du Front politique. Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste qui n'a plus rien de nouveau et rien d'anticapitaliste quand ses dirigeants regardent et admirent l'Euro capitaliste de football) s'est insurgé mardi soir en publiant le communiqué suivant : " La manifestation Bastille-Place d’Italie qui devait finalement être autorisée, est dans les faits quasiment interdite. Un déploiement considérable de policiers bloque tout, empêchant de nombreux manifestants de pénétrer dans le périmètre autorisé par de longues fouilles bloquant même les voitures chargées d’apporter le matériel militants". Besancenot et ses amis trouvent en revanche tout à fait normal le déploiement considérable de policiers et les fouilles à l'entrée des stades et des fans zones dans la mesure où l'Euro est pour eux une "grande fête populaire" (c'est une certaine idée de la fête). Un mot aussi sur l'insupportable Valérie Pécresse. Elle a inscrit dans son programme des régionales et a répété à plusieurs reprises que le pass navigo ne serait pas augmenté pour ne pas affaiblir le pouvoir d'achat des Franciliens. Elle vient de décider de le faire passer de 70 à 73 euros. Ce n'est pas une augmentation et si c'en est une c'est de la faute du gouvernement. Pécresse voudrait bien tenir les promesses qu'elle a faites il y a quelques semaines mais elle en est empêchée !
28 juin.- Casse tête anglais pour Hollande. On ne parle pas football et c'est là l'essentiel. L'Angleterre s'est mise hors jeu face aux "magnifiques Islandais", une Islande qui "apporte de la fraîcheur dans le football" (première nouvelle). En dehors du mauvais jeu de mots, on cherche vainement dans le football islandais de quoi s'amuser sauf à considérer - ce qui est le cas - le résultat comme la seule chose qui vaille. "On s'en fout de la manière du moment qu'on gagne" disait Platini quand il était joueur. Bien vu. Le casse-tête porte sur l'après-sortie du Royaume Uni de l'Union européenne (pourquoi dire "Brexit" mot dont le sens est ignoré par 50% des Français selon un sondage du CACS fait auprès d'un échantillon représentatif de deux personnes !). Merkel et Hollande n'ont pas de projet nous dit Le Figaro qui en a un bien évidemment.  Pourquoi appeler les Français à voter par référendum quand il suffit de donner le pouvoir aux journalistes influents et aux éditorialistes  omniscients qui ont des solutions à tous nos problèmes. Mais qu'attend-on ?
27 juin.- "Je suis pour le référendum à condition que son résultat soit conforme à ce que je vote".  Tel est le bilan classique des référendums de la dernière semaine. Au Royaume Uni comme à Notre Dame des Landes, les perdants se rendent compte qu'un référendum est toujours moins populaire que populiste. Si l'on fait demain un référendum sur la peine de mort, les cotisations sociales, le service public, l'immigration, le droit du travail, le pire est assuré. Les Français sont majoritairement contre les impôts et pour tout ce que l'impôt peut financer. Le référendum c'est "la tyrannie de la majorité' (Tocqueville) mais plus encore aujourd'hui la tyrannie des médias et des réseaux sociaux qui domestiquent les peuples
PS. Griezman est redevenu la star après ses deux buts hier devant une Irlande réduite à dix joueurs. C'est le mythe du sauveur. Il semble que le Belge Eden Hazard a beaucoup plus porté son équipe, qu'il été 100 fois supérieur à notre "Grizou national" (on n'a pas trouvé de diminutif plus ridicule pour s'assurer un jeu de mots facile). Au classement des attaquants du jour, il serait loin devant. Sauf en France  évidemment ! Pire, le journal de France 2 ce midi ne commence ni par le référendum nantais ni par le Brexit mais par la "Grizoumania après la Zizoumania". Griezman vient de Macon. C'est la nouvelle du jour. Que dire sur cette absurde, inquiétante et démagogique hiérarchie de l'information ?


26 juin.- Les éditorialistes et une grande partie des journalistes continuent avec jubilation à la destruction du politique. Ils ouvrent la voie au pire populisme et à l'extrême droite à force de taper comme des inconscients sur ces "hommes qui ne sont pas près du peuple". Comme si les Joffrin, Barbier and Co l'étaient !  Au lieu de combattre les politiques conduites (qu'en réalité ils défendent), tous ces plumitifs omniprésents s'attaquent aux hommes pour se sentir plus près des citoyens*. "Ils n'ont jamais mis un pied dans une entreprise" éructait hier encore un entrepreneur en parlant des "politiques" mais aussi des avocats, des enseignants, etc. Quel mépris ! Dans le même registre, on pourrait demander si ce monsieur qui dirige une "boite"a mis un jour les pieds à l'école ou au lycée. Quelle ignorance, quelle inculture. Son raisonnement  est non seulement faux mais absurde. Il faut donc être entrepreneur pour parler entreprise, homosexuelle pour parler homosexualité, sportifs pour parler de l'Euro, migrant pour parler de l'immigration et mort pour parler de la peine de mort. Un sondage (un de plus) affirme que plus de la moitié des Français sont favorables à la torture. Comment peuvent-ils en parler de manière aussi sotte et irresponsable s'ils n'ont pas encore été torturés ? Qu'ils gardent confiance, ils ne devraient pas tarder à placer à la tête du pays une personne qui ne reculera pas devant tant de cruauté. Effrayant !
*Leur mot préféré pour attaquer Hollande, Valls et ses ministres (je ne dis pas attaquer la politique conduite) est le mot gestion : "Ils ont mal géré la loi travail, mal géré les "manifs", mal géré le référendum sur l'aéroport, etc." J'imagine bien tous ces donneurs de leçons faire passer leurs idées libérales sans la moindre grève et mettre au pas les casseurs lors des manifestations. Leurs discours circulaires est plus dangereux qu'un défilé en boucle (qu'ils sortent de leurs bureaux et ils apprendront enfin que faire le tour du pâté de maisons est la règle des manifestations provinciales).
25 juin.- "Moi aussi j'ai joué au football". Combien de fois avons-nous déjà entendu cette phrase depuis le début de l'Euro. (chez des supporters mais plus encore chez les "intellos" passionnés) ?Tout ça pour dire qu'on aime l'Euro, les footballeurs, cette passion chauvine parce qu'on est "de la famille". Comment montrer que c'est absurde (la nécessité de la définition du mot sport évoqué ci-dessus semble volontairement ignorée). Moi aussi j'ai joué au foot en 2-2 sur une pelouse  ou un terrain de basket avec des pulls en guise de buts d'un mètre de large. Moi aussi j'ai fait du vélo (on ne dirait pas du cyclisme) quand j'étais facteur pendant les vacances universitaires. Mieux encore, je connais quelqu'un qui jouait à la maîtresse avec ses poupées et on ne l'a jamais prise pour une "instit" ou une "prof des écoles". Plus fort encore : j'en connais certains qui jouaient au docteur dans leur enfance. Les confond-on aujourd'hui avec les médecins et les chirurgiens des hôpitaux et cliniques ? Le sport autorise tous les délires, toutes les ignorances. Pire, il semble les revendiquer.
24 juin.- Les manifestants ont ressenti hier un sentiment d'étouffement sur le circuit en boucle finalement autorisé. Les "Parisiens" (généralisation abusive) se croient seuls au monde (en France). Ils oublient que dans la plupart des villes - surtout les petites - les trajets des manifestations sont des boucles. A Orléans, le plus souvent, on part de la cathédrale et on revient à la cathédrale. Plus surprenant encore, les manifestants anti-loi travail supporters de football ne semblent pas ressentir d'étouffement dans le cadre pourtant étouffant des stades. Ils nous disent même que le stade est un lieu neutre de fraternité, de mixité sociale. Les milliers de policiers, les fouilles et les palpations sont jugés nécessaires au  Stade de France et honteux à Bastille.  Les discours et comportements  changent au gré des passions et des intérêts particuliers. Ces supporters sont prêts à trouver scandaleux qu'un homme politique gagne 10 000 ou 20 000 euros par mois mais normal qu'un entraîneur de football soit viré d'un club en empochant 22 millions d'euros (ça fait combien de SMIC mensuel ?). Il est vrai que dans ce dernier cas, ce sont des indemnités de licenciement... non plafonnées. Une grande victoire pour les syndicats !
22 juin.- Le dopage chez les Russes (suite). Bernard Amsalem, le Président de la Fédération françaises d'athlétisme déclare : "Si les athlètes russes donnent des garanties absolues, par exemple s'ils ont eu six contrôles négatifs, ils pourront aller aux Jeux". Lance Armstrong a toujours donné des garanties absolues pendant sa carrière ! Et tous les Français athlètes, nageurs, footballeurs, etc. aussi à l'exception de quelques "brebis galeuses".  Amsalem comme tous les dirigeants et leurs courroies de transmission médiatiques défend lamentablement sa boutique avec des arguments de bazar. Il sait qu'il ment honteusement en oubliant le postulat de base : les laboratoires cherchent des produits que les sportifs ne prennent plus et  les champions prennent des produits que les labos ne savent pas encore détecter. A quoi bon encore parler dopage puisqu'on en parle toujours en masquant la vérité première ?
PS. La "manif" parisienne prévue demain est interdite. Quels dirigeants syndicaux, quels syndiqués et quels "anti loi travail" sont prêts à préférer la "manif" à l'Euro de football ? Les milliers de policiers occupés par la sécurité des stades et des fans zones ne manquent-ils pas pour assurer la sécurité d'une manifestation sociale ? Qui posera ouvertement la question ?

21 juin.- Le 12 mai, les dirigeants du CIO déclaraient : « Les préparatifs des Jeux olympiques sont entrés dans une phase opérationnelle dans laquelle ce type de problème politique (NDLR - la crise sociale) a beaucoup moins d’influence qu’à d’autres stades de l’organisation des Jeux. Durant notre visite la semaine dernière à Rio de Janeiro, nous avons constaté les grands progrès réalisés et nous restons confiants sur le succès des Jeux olympiques en août"
   Hier, beaucoup moins optimiste, le gouverneur de l’Etat de Rio a décrété l’état de calamité  et justifié cette mesure inédite au Brésil par le risque de ne pas parvenir à financer les JO et les services publics. Il a expliqué craindre un « effondrement imminent » de « la santé, l’éducation, la mobilité, la sécurité publique et la gestion environnementale ». Le gouvernement de l’Etat de Rio a prévu un déficit de 19 milliards de reais (près de 5 milliards d’euros) pour 2016. Pour les sportifs, l’essentiel c’est d’avoir de très beaux Jeux. Après « la fête olympique universelle », advienne que pourra pour la population
20 juin.- Entendu ce matin : "Le tourisme fuit Paris en raison des violences pendant les manifestations !" Est-ce si sûr ?  A notre connaissance, il n'y a pas encore eu de victimes civiles lors des défilés syndicaux qui ont en plus un parcours bien défini. Et si c'était l'Euro 2016 qui faisait fuir les touristes ? Pourquoi plus l'un que l'autre ? Peut-être parce que c'est plus politiquement correct de dire qu'une "manif" par semaine (au maximum) et une grève sans aucun gréviste ou presque maintenant, ça fait plus de dégâts qu'une grande compétition sportive dont on veut nous faire croire qu'elle aura des retombées positives (comme les Jeux de 2024  à Paris!)
PS. Ca n'a rien à voir mais la chronique de Caroline Fourest ce matin sur France Culture (dans l'émission de Guillaume Erner) avait tout l'air d'un nouveau règlement de comptes avec beaucoup de sociologues qui contestent ses thèses  mais surtout avec l'un d'eux  qu'elle n'a jamais cité ! Raphaël Lioger était une nouvelle fois dans le viseur de la chroniqueuse qui nous ferait presque croire qu'elle n'est pas assez médiatisée. Un débat argumenté serait tellement plus utile que ces attaques ad hominem (enfin "à la personne" mais en gardant piteusement son anonymat).

19 juin.-La chaîne BeiIN Sports a choisi de ne pas diffuser le geste de Paul Pogba en avançant que  ledit geste   «qui ressemble effectivement à un bras d’honneur ne doit pas créer de polémique ». Florent Houzot, le directeur de la rédaction, a présenté un argument affligeant : « Nous sommes supporteurs des Bleus… Je préfère rester positifComme la grande majorité des journalistes de sport sont d’abord des supporters, on comprend mieux pourquoi le sport, fait social majeur, reste une terre inconnue, le monde de l’idéal et du rêve, intouchable et impensé.  Didier Deschamps est sur la même ligne. Il fait confiance à Pogba qui lui a dit que son geste exprimait la joie ! Le même Deschamps est celui qui fait croire (surtout depuis son passage à la Juventus) qu’il n’y a pas de dopage dans le football. Il refuse d'en parler pour rester positif ! 
PS. Philippe Collin sur « France Inter » et Daniel Cohn Bendit sur « Europe 1 » font de la publicité pour leurs émissions en les présentant comme « une autre manière de parler du sport ». Voilà qui confirme ce que disait  le sociologue François Brune  en 1981 dans son livre « Le bonheur conforme » : « Toute publicité est mensongère ».
18 juin.- La théorie du bouc émissaire fonctionne à merveille. Les athlètes russes trop dopés sont suspendus et donc interdits de Jeux Olympiques à Rio. Ca ne fait pas de mal se disent les dirigeants du monde sportif et leurs relais de s'attaquer aux scandaleuses méthodes déjà chères à l'URSS stalinienne. Voilà qui permet aux autres pays mais aussi aux autres sports de se faire (ou refaire) une virginité. Les athlètes russes qui prouveront qu'ils sont propres (sous-entendu comme nous) pourront aller à Rio affirme Bernard Amsalem, le Président de la Fédération française, toujours aussi aveugle. Quelle hypocrisie relayée par des médias complices ! Le documentaire du 7 juin (voir notre brève du 8) et les dizaines d'enquêtes et de travaux effectués depuis des dizaines d'années sont ignorés, balayés au nom de la raison sportive et du mariage d'intérêts entre l'institution sportive, la presse et le monde économique. Faire croire par exemple qu'il n'y a pas de dopage dans le football (et pas de dopage chez les sportifs français évidemment) c'est plus honteux et révoltant que le bras d'honneur de Pogba qui lui aussi trouve des soutiens dans la presse. On y reviendra demain
17 juin.- Hier, à Lens, pour le match Angleterre-Pays de Galles, 2400 policiers étaient mobilisés pour éviter les dégâts des supporters et hooligans. Les écoles avaient été fermées pour une autre raison nous dit-on : il fallait transporter les supporters et il n'y avait plus de cars pour les écoliers ! Mais attention, il faut être sérieux : la journée sera rattrapée (quand, comment, à quelle date mais est-ce important ?). Pour la  "fête" où dominent les hurlements, les beuglements et la bière (sans oublier les démonstrations de joie à la Pogba), on fait et on dit tout et n'importe quoi avec une impunité totale. Tant que la France gagne, tout le monde s'en fout.
PS. Philippe Martinez qui se croit représentant de tous les salariés français (alors que la CGT  représente entre 2,5% - taux- et 24% - élections - selon les modes de calcul !) est reçu ce jour au Ministère. Les deux parties seront au moins d'accord sur un point. Tant que les matches de l'Euro peuvent se dérouler avec des foules de supporters et de touristes que la grève des transports, du ramassage des ordures, des raffineries ne gêne pas, l'essentiel est assuré.
16 juin.- Quelques courtes remarques en ce lendemain de match contre l'Albanie :
. Vous avez sans doute remarqué que dans les stades, les minutes de silence sont devenues des minutes d'applaudissements. Pourquoi ? Parce que trop de supporters ne peuvent pas s'empêcher de crier, conspuer, hurler. Une minute c'est trop long. "On n'est pas là pour rendre hommage mais pour soutenir notre équipe"
.Antoine Griezmann  est l'une des trois stars de l'Euro (avec Ronaldo et Ibrahimovic) selon une partie de la presse. Certains gonflent le petit joueur de l'Atlético Madrid avec la démesure chère au sport. On apprend de bon matin qu'il a même sauvé l'équipe de France contre l'Albanie. Vous avez noté à quel point un sport dit collectif se résume le plus souvent au "génie d'une seule individualité"( Griezmann-Einstein même combat !). Et le génie, le sauveur, c'est toujours le buteur. Les autres ne sont que des grégarios, des domestiques. Ibrahimovic l'a bien compris
. Un mot sur le comptage de la manifestation du 14 juin relative au projet de loi travail. 125000 selon la police et 1,3 million selon la CGT. Qui dit n'importe quoi sans doute volontairement ? On peut craindre que le syndicat soit le plus loin de la vérité. Il a affrété 600 cars dans toute la France ce qui fait environ 30 000 personnes (50 personnes par car).  A force de vouloir parler au nom de la grande majorité des Français, bref au nom du peuple, Philippe Martinez risque de tomber dans le populisme. Si ce n'est déjà fait.
15 juin.- Dans beaucoup de domaines, le Président et le gouvernement sont qualifiés d'incapables. Les donneurs de leçons sont nombreux et on pourrait facilement leur donner le pouvoir. En matière de sécurité, Sarkozy et ses amis veulent changer de braquet et lutter  pêle-mêle contre le terrorisme et le hooliganisme. Le problème est que Sarkozy ministre de l'Intérieur puis Président a crié à maintes reprises depuis 2003  : "Avec moi, tolérance zéro, les hooligans dehors". Avec cette phrase d'anthologie prononcée en janvier 2004 : "Je vous promets de mettre fin au hooliganisme". N'aurait-il pas tenu ses promesses ?... En matière d'économie générale, la Cour des Comptes semble avoir la solution à la plupart des problèmes : de la fiscalité à la consommation d'alcool, rien n'échappe aux magistrats de l'institution. Il serait sans doute plus simple de nommer dès maintenant Didier Migaud Président de la République qui lui même nommerait son gouvernement élargi à 735 membres (le nombre de magistrats de la Cour). En matière sociale, culturelle, sportive, nationale et internationale,  les grands journalistes (Barbier, Joffrin en tête) et beaucoup de rédactions pourraient faire l'affaire tant ils brillent avec modestie sur tous les sujets.
14 juin.- On nous dit depuis des années que le syndicalisme est mort et que la CGT est enterrée. Subitement, Philippe Martinez, le Claude Bez des travailleurs (pour qui a connu le président de Bordeaux) fait croire qu'il est à la tête d'une grande armée et que la mobilisation de force ce 14 juin sera "hénaurme". Et tout le monde le croit. Les supporters de la CGT vont "monter à Paris" en cars (l'écologie n'est pas leur truc) faute, il est vrai,  de pouvoir prendre le train (les cheminots sont en grève !). Ils seront moins nombreux que les supporters de l'équipe de France de football mais il suffit de dire comme pour les Bleus que "toute la France est derrière nous" pour attirer la presse et faire trembler les pouvoirs en place. Un dernier sondage nous dirait sans doute que le taux de syndicalisme étant de 7 à 8%,  la CGT ne représente pas grand monde (même si le syndicat est dit représentatif).  Le même sondage nous apprendrait encore que sur 100 français salariés et employeurs, 3 au maximum ont lu le projet de loi travail et 2 n'ont lu que l'article 2. Il en reste 95 qui n'en connaissent pas un mot mais qui, selon Martinez, sont contre. La CGT ne va pas  se plaindre cette fois d'une certaine complaisance médiatique. Un peu comme "Nuit Debout". Samedi après midi, Place de Jaude à Clermont, ils étaient 14  militants à discuter de la révolution en marche. Ils seront des milliers pour soutenir le Stade Clermontois en demi-finale du championnat de France de rugby. Cela dit, une chose est sûre : une très forte majorité de Français, toujours plus soumis à la pression de leur petits et grands chefs, s'ennuient au travail et s'usent dans des transports interminables et dans des tâches répétitives, banales et secondaires.
13 juin.- L’institution sportive a la mémoire courte. Sur l’argent, le dopage, le racisme mais aussi sur la violence dans le sport.
   Voici quelques titres de la presse lors de “la Coupe du Monde totalement réussie” de 1998 :
16 juin 1998 -  “Neuf heures de violence dans les rues de Marseille”

20 juin 1998 -  “Toulouse en état de siège”
23 juin 1998 - “Le gendarme blessé à Lens restait hier soir dans un état critique”

   Et le 24 juin 1998  Daniel Cohn Bendit, l’amoureux fou de foot,  toujours aveuglé par sa passion,  parlait déjà de “La dérive des hooligans” pour conclure :  ”L’important  c’est de dédramatiser le football”. Aujourd’hui encore et plus que jamais (il a son émission sur une radio privée) il alimente le discours de sens commun qui veut faire croire au peuple qu’on peut avoir les roses sans les épines.

  Demain, le sport sera beau, pur, loyal, vertueux, fraternel, facteur d’éducation et d’intégration. Demain on rase gratis...
12 juin.- L'Euro a parfaitement commencé. Un but de Payet à la dernière minute a transformé  une équipe crispée et décevante en une équipe "qui a du caractère,  a montré de belles choses mais a encore du travail à faire" (sic). Ce coup franc "génial" de l'ultime seconde a également transformé  des supporters abattus par la médiocrité de certains joueurs en des amoureux ivres de joie. Mais surtout ne dites pas que la foule sportive est la plus versatile de toutes les foules, qu'elle est une "foule à l'état brut". En parlant de brutes, de beaux spécimens venus de Russie et d'Angleterre ont livré un combat de "mecs" dans les rues de Marseille. "C'est pas ça le sport" a commenté avec une pertinence désarmante le Ministre Patrick Kanner. Vieille antienne déjà entendue... en 1998. Et peut-être même dès 1898, date de la naissance du mot hooligan ("jeune voyou") ! Car tout le monde l'a oublié,  des incidents violents ont eu lieu pendant la Coupe du monde en France (avec le drame du gendarme Nivel). Tout le monde sauf ceux qui travaillent sur le sujet depuis des années dans l'ombre des grandes stars, des grandes plumes et des grandes voix de la radio et de la télévision qui ont toujours quelque chose à dire sur tout. Même Marcel Gauchet se croit qualifié pour parler sport ! Une fois encore l'essentiel est de faire croire que le sport en général et le football en particulier n'ont rien à voir avec ça. "Le football a partie liée avec la violence dès son origine" affirme John Williams, sociologue au centre de recherche anti hooligans de Leicester. Qu'il  s'occupe de son équipe championne d'Angleterre et qu'il nous laisse rêver tranquilles à un sport facteur de paix et de fraternité !
PS. Plus préoccupé par son "look" (son paraître) que par ce qu'il dit, le journaliste Laurent Delahousse a ouvert ce midi le journal de France 2 ainsi : "Comment faire que des supporters ne prennent pas en otage l'Euro et la fête". Voilà une ouverture qui en dit beaucoup et qui mériterait d'être sérieusement analysée.

                  Je ne soutiens pas la loi travail
                  mais je ne soutiens pas les Bleus
                                  car je ne soutiens pas
            la “vision du monde” que nous  impose le sport
         et l’impérialiste et redoutable “philosophie” du football
 Contre cette pétition initiée par  Caroline De Haas et le journal Fakir de François Ruffin 



10 juin.- L'article de Michel Caillat et Marc Perelman   "La France à l'heure de l'Euro - La propagande silencieuse" écrit pour Le Monde Diplomatique et refusé par le journal au dernier moment, est à lire sur trois sites qui l'ont très courtoisement accepté  :  sur le site d'ATTAC https://france.attac.org  et sur le site Alencontre http://alencontre.org/societe/a-lheure-de-leuro-2016-la-propagande-silencieuse.html et le site Bellacio http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article150793
   "En gâchant l'Euro on gâche l'image de la France" a déclaré le Ministre Patrick Kanner. En écho, P. Martinez, le responsable de la CGT a affirmé :  "La CGT souhaite que l’Euro se déroule comme une vraie fête populaire dans les stades comme dans les fan zones ». Deux discours d'évidence (l'Euro serait donc une fête sans même discuter le sens du mot) qui permettent d'assurer un peu plus encore la domestication du peuple par le sport.
PS. Le lien se faisant mal avec les sites, il suffit de faire un copier-coller dans un moteur de recherche pour trouver l'article.

9 juin.- Le Monde qui se veut journal de réflexion a fait une analyse très fine du football, du sport et même de la société en général en donnant la parole au philosophe, sociologue et économiste Zlatan Ibrahimovic. L'homme modeste travailleur de l'ombre a énoncé quelques vérités  (des fulgurances) reprises avec gourmandise par la presse. Dites n'importe quoi, gagnez des  dizaines de millions, donnez l'exemple d'un monde où domine la loi du plus fort, du plus hautain et du plus égoïste (certains voient de l'humour dans cette attitude!) et vous serez encensé. "Ibra" - que dis-je, Zlatan mon ami -  fait la joie des petits et des grands, des Sarkozy et des Besancenot. Vive le foot, jeu neutre et innocent !
Dernière minute.- La chronique de Renaud Dély ce matin sur France Inter confirme parfaitement l'aveuglement dénoncé ci-dessus. "Moi aussi j'ai joué au foot et même avec Philippe de Villiers. Et j'ai interviewé Zlatan". Quand on parle sport, on rigole, on  raconte de petites histoires avec un seul mot d'ordre : ne pas réfléchir.
8 juin.- Bon documentaire hier soir sur Arte "Plus vite, plus haut, plus dopés" consacré au dopage. Une fois encore des preuves accablantes prouvant que le mal touche tous les sports même si certains d'entre-eux, pour des raisons économiques (le football, le golf, le tennis, l'automobilisme), échappent à tout contrôle au presque. Cela dit, ça ne change pas grand chose tant il fut justement dit que "les laboratoires cherchent des produits que les sportifs ne prennent plus et que les champions prennent des produits que les labos ne savent pas encore détecter". Nous aurons le classement des épreuves des Jeux de Rio de 2016 en... 2026 nous a dit un officiel de l'Agence mondiale ! L'économiste Jean-François Bourg est intervenu intelligemment pour dire ce que nous affirmons depuis longtemps : le dopage est consubstantiel au sport. Le système compétitif (avec sa hiérarchie, ses classements et ses honneurs) appelle nécessairement le dopage. Le combat est perdu d'avance. Il n'empêchera pas le public de s'enthousiasmer. Les amoureux de sport ne cherchent pas la vérité mais l'image de la vérité.
3 juin.- Dans le cadre de la propagande gouvernementale pour l'Euro 2016, François Hollande sera l'invité dimanche de France Inter, la radio officielle de la compétition, dans l'émission sportive (contrairement à ce qu'elle fait croire en prétendant voir le sport autrement) L'Œil du Tigre de Philippe Collin. Parfait, les vraies questions seront posées. Comme elles le furent par le très sportif (disons supporter de sport) Guy Carlier dans "On n'est pas couché" de Laurent Ruquier. "Nouveau rebondissement, révélation incroyable" avancent certains journaux. Une incroyable révélation sur... la sextape de Valbuena. « Oui, je sais ce qu'il y a dedans, je sais avec qui il est » a déclaré sans retenue le chroniqueur. Et de préciser : « Il n'est pas avec sa femme ». Carlier se met au niveau. On comprend pourquoi tous ces amoureux de sport haïssent ceux qui analysent les fonctions politiques, économiques, idéologiques et mythologiques du sport. Qui méprise le peuple : les Carlier et Collin ou ceux qui pensent que le peuple a le droit de comprendre ce qu'est le sport entendu comme fait social majeur de notre temps.
2 juin.- Cantona s'exprime de nouveau dans Libération et, selon un principe bien connu, toute la presse se précipite pour relayer le discours de ce comédien (il le fut toujours y compris sur le terrain !), retraité du football depuis près de 20 ans. Au nom de quoi la moindre déclaration de Cantona mérite t-elle plus de place que l'analyse d'un historien ou d'un sociologue sur le racisme dans le sport et la prétendue intégration par le sport ? Au nom du NOM. Cantona a souvent été violent sur les pelouses et en dehors dans ses propos, et il a souvent dit n'importe quoi : il y a quelques années, il voulait même que tous les Français retirent leur argent des banques ! Il réussit toujours à faire le buzz (le ramdam) et surtout à faire parler de lui. La grande gueule Cantona fait vendre du papier et la presse l'a bien compris : elle lui donne le beau rôle.
1er juin.- La brève du 27 mai n'a entraîné aucune réaction. Un prochain colloque sur l'égalité hommes-femmes dans le sport ou un amendement sur la place du sport féminin à la télévision suffiront pour faire croire que l'on a pris conscience du problème. Quant à l'intégration par le sport n'en parlons pas. Le mythe de l'équipe de France black-blanc-beur de 1998 (que certains entretiennent contre vents et marées lepénistes) se transforment en France black-blanc sous la plume de François Bégaudeau, le premier à alimenter depuis des années (jusqu'à l'éviction de Benzema et de Ben Arfa) le mythe de la France réconciliée et  du sport intégrateur, et en déclarations tapageuses de l'insupportable Cantona et de l'inévitable Djamel Debbouze. Même Benoit Hamon s'en mêle lui qui n'avait jamais dit (et même vu) que le sport remplissait des fonctions politiques, économiques et idéologiques. Il aurait pu s'inspirer d'un "nul en foot" entendu hier sur une radio nationale. "Que pensez-vous de la non titularisation de Ben Arfa ?" Et l'homme de répondre : "Bernard Fa, je ne connais pas". Sûr que Bernard Fa aurait été sélectionné !
27 mai.- Dernière nouvelle : la finale de la Ligue des champions de football entre le Real de Madrid et l'Atlético de  Madrid aura lieu le jeudi 2 juin à 18h. La décision a été prise pour respecter l'égalité hommes-femmes. Vous ne le saviez pas ? La finale "dames" Lyon-Wolfsburg c'était hier en fin d'après-midi. Décidément, en sport, il y a toujours le  beau discours et la triste réalité.
26 mai.- Bernard Cazeneuve a présenté hier le plan de sécurité pour l'Euro 2016. Environ 100 000 hommes seront mobilisés pour ce que la majorité d'observateurs appellent honteusement une "fête". A propos des fans zones (voir notre article " Halte à l'entêtement" du  29 mars sur le site du Monde), il est de bon ton chez les élus d'avancer l'argument suivant : mieux vaut que les supporters soient regroupés en un lieu qu'éparpillés dans les villes. Deux remarques : 1.  Si les supporters veulent voir les matchs, ils ne seront pas dans la rue mais chez eux ou dans les bars. 2. Une fois les matches terminés, les supporters agglutinés dans les fans zones vont sortir (il faut l'espérer pour eux !) et seront donc éparpillés dans la rue. Et les violences que l'on voulait éviter à 20 ou 21 h se dérouleront à 23 h.
24 mai.- Confirmation de bon matin. La majorité de la presse* a relégué l'élection pourtant inattendue d'un Président écologiste au 2ème, 3ème rang voire en brève. Une victoire d'un Vert n'a pas le même poids commercial qu'un succès "fasciste". Ce traitement de l'information qui parle plus de la défaite que du succès fait vomir. Heureusement, il y a le football et la franche rigolade quand certains journalistes et autres (très nombreux) nous parlent de glorieuse incertitude du sport avec la formule bien sentie : "Tout peut arriver". Regardez le bilan : en France, doublé Coupe-Championnat pour le PSG, en Italie même doublé pour la Juventus, en Allemagne même doublé pour le Bayern, en Espagne, même doublé pour Barcelone. L'essentiel dans toutes ces informations n'est pas d'évaluer leur importance et leur qualité,  l'essentiel c'est de "faire mousser", de créer un suspense vrai ou faux, pire de jouer honteusement avec la vérité.
* La matinale de France Culture animée par Guillaume Erner sauve encore l'honneur en mettant ce mardi l'Autriche au centre du débat.
23 mai.- Vous avez vu comme la presse écrite mais plus encore audio-visuelle alimente le catastrophisme en assurant qu'elle vous informe. Elle se plaint du désintérêt des citoyens pour les élections après avoir tapé en permanence sur le personnel politique sans pouvoir dire comment le supprimer (et sans s'interroger sur le personnel médiatique, ses cumulards et ses "recasés"). Elle nous dit qu'il n'y a pas de crainte de pénurie d'essence mais ne cesse d'entretenir la psychose en interrogeant constamment tous ces automobilistes prêts à attendre 30 minutes pour prendre 10 litres alors que les mêmes ne supportent pas 5 minutes de retard quand ils prennent le train. La presse attend aujourd'hui la victoire de l'extrême droite en Autriche pour en faire des tonnes sur ce qui se prépare ailleurs. Médiatiquement parlant, une victoire du candidat vert serait une grosse déception. Ainsi va le monde où l'hypocrisie, la mauvaise foi et les doubles discours nous étouffent. Plus qu'une chose à faire : éteignez vos postes de radio et de télévision.
Dernière minute.- Le candidat écologiste l'emporte en Autriche avec 50,3% des voix. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la presse qui en fera malheureusement beaucoup moins sur le Président victorieux même si les Verts étaient pour la première fois au second tour de la présidentielle. Mais c'est une bonne nouvelle pour la démocratie. Il faut espérer que la France ne cherche pas maintenant à devenir le premier pays à laisser les clés à l'extrême droite.
22 mai.- Hier soir, la Coupe de France a servi de répétition à l'Euro 2016 en matière de sécurité : 1000 policiers, 1000 stadiers et un double contrôle. Pour la compétition qui commence le 10 juin, on fera mieux ! 1000 policiers, 1300 stadiers et un triple contrôle. Pour passer les différents portiques, les spectateurs pourront venir  quatre heures avant le début des rencontres. De quoi consommer quelques substances vendues dans l'enceinte par les partenaires officiels. "C'était bon enfant" pour PSG-OM nous a dit le fin expert (y compris en matière de fraude fiscale), Guy Roux. Nul doute que le gouvernement, les organisateurs de l'Euro 2016 et tous leurs relais médiatiques nous parleront d'une belle fête. En oubliant de préciser sa nature : une fête de l'ordre établi. 
19 mai. Les étudiants en sciences économiques apprenaient dans les années 70 que le plein emploi correspondait à un taux de chômage de 2 à 3% maximum (le chômage frictionnel occasionné par les changements d'emplois). Dans les années 80-90, certains (Philippe Seguin le premier) estimèrent que le plein emploi pouvait se satisfaire de 5 à 6 % de chômeurs. Aujourd'hui, les fins observateurs qui ne voient que par l'Allemagne jugent que notre voisin est au plein emploi. Son taux de chômage est actuellement  de 6,4% et le nombre de chômeurs de 2,8 millions. On a le plein emploi qu'on peut. En France, où c'est catastrophique selon les mêmes experts, on compte aujourd'hui 2,85 millions de chômeurs en métropole. On peut donc parler de plein emploi si on n'évoque ni le taux de chômage, ni l'Outre Mer. Nul doute qu'une bonne campagne de "pub" bien relayée par les médias permettra demain de parler de plein emploi avec un taux de chômage à 10%. Et dans ce cas, François Hollande aura réussi son pari et pourra se représenter !
18 mai.- Vous dites n'importe quelle connerie voire saloperie sur les réseaux asociaux et vous êtes sûr de faire le buzz (le ramdam) avec le relais de médias outrés mais complices. Pire, vous posez comme sujet de droit  la question suivante "A quoi sert Hollande ?" et vous faites la "une" de la presse. L'Université est en émoi et les journalistes se plaisent à dire que, finalement, le professeur qui n'avait pas soupçonné un tel vacarme, ne sera pas sanctionné. Personnellement, professeur de droit, il m'est arrivé assez souvent de demander aux élèves et étudiants à quoi sert le Président de la République, quelles sont ses fonctions. Bref, "A quoi sert Jacques Chirac", "A quoi sert Nicolas Sarkozy", ces questions formulées ainsi ont été posées des centaines de fois dans des classes ? La honte n'est pas la question. La honte c'est d'en faire une information. La honte c'est d'avoir supprimé des programmes de terminale et de BTS le chapitre sur les institutions de notre pays.
17mai.- Il reste moins de quatre semaines aux organisations syndicales pour "bloquer l'économie du pays et construire la grève générale" (Solidaires). Dès le 10 juin, la plupart des "mobilisés" rentreront chez eux pour regarder le match d'ouverture de l'Euro 2016 et soutenir la France comme tout "bon' supporter. Pendant un mois, il ne faudra pas gâcher la "fête" (on appelle ça une fête !). La grève générale attendra. On dit même qu'une victoire de l'équipe "black, blanc, beur" de Didier Deschamps pourrait sauver le gouvernement...
PS. Question : les routiers nous disent aujourd'hui que leur salaire ce sont les "heures sup". Ils craignent donc la baisse du montant de ces HS mais si c'est vrai ne faut-il pas alors se demander, s'il est normal que les "heures sup" représentent une grande partie du salaire.
15 mai.- Tout y est avec le départ d'Ibrahimovic. L'obsession du record imbécile (le meilleur buteur de l'histoire du PSG !). Et pourquoi pas le nombre de passes qu'il a manquées depuis le début de saison, le nombre de passes oubliés vers son ennemi Cavanni, le nombre de coups et d'injures adressés à ses adversaires ? Il ne faut pas ternir l'image...  Oui tout  est ridicule dans ces hommages des médias au Suédois plus hautain que jamais.  Pour être un grand champion il faut être comme ça nous dit-on ? "C'est un modèle pour nous" affirmaient hier de jeunes Parisiens qui tapaient dans un ballon dans leur quartier. Qui s'interroge devant un tel modèle, devant tant de médiocrité ? Pour montrer qu'il est un bon et modeste père, le joueur avait même "affublé" ses très jeunes enfants (qu'il avait dans ses bras alors qu'eux n'avaient pas  demandé à être sur la pelouse) d'un maillot "King" pour l'un et "Legend" pour l'autre.  Hommage absurde encore avec l'arrêt du match à la 10ème minute pour ... saluer le numéro 10. La dernière fois qu'un match fut arrêté, c'était pour Johan Cruyff. Nul doute que les fins experts commenteront longuement cette ultime et grotesque initiative.

13 mai.- Zlatan Ibrahimovic s'en va. Enfin ! 
Quand l'arrogance, le narcissisme et finalement une certaine bêtise encensés de manière absurde par la plupart des médias et les amoureux aveugles du ballon rond quittent le terrain, on ne va pas se plaindre. Les journalistes de connivence se plaisaient et se plaisent encore ce vendredi à répéter les phrases dites "culte" du milliardaire suédois. Phrases d'un orgueil et d'un mépris inégalables (il n'y a pas de second degré chez Ibrahimovic). Ces journalistes-supporters se croient proches de lui en l'appelant Zlatan, comme si c'était leur pote !  Zlatan se fout d'eux comme il se fout des petits et des modestes. Le donner en exemple à la jeunesse est symbolique d'une société "obscène" (au sens du philosophe Marcuse).
12 mai.- Ce jeudi à 20h, la France va s'arrêter ! Sur TF1, Didier Deschamps va dévoiler la liste des 23 noms de joueurs qui disputeront l'Euro chez eux dans un mois. Cet évènement mérite bien de faire la "une" tant il symbolise - on nous le dit - une France joyeuse, festive, dynamique et réconciliée (surtout si l'équipe gagne !). Curieusement on n'entend pas les farouches apôtres de la démocratie et du référendum, en appeler au peuple pour faire la liste. C'est tout de même moins dur de mettre 23 noms sur un papier que de lire et comprendre la loi travail ! Aveuglément, ils se satisfont de voir une personne décider pour tout le monde.  Deschamps est le grand chef et personne ne va discuter (discuter sérieusement tant on sait bien que les commentaires insipides sur qui manque et qui aurait pu ne pas  être choisi va alimenter les conversations dans les prochains jours). Bref, le sport donne le bel exemple du choix imposé sans discussion par un seul homme. Voilà qui doit faire rêver certains hommes politiques !
10 mai.- Malgré ses 40 millions de fidèles (dont 15 millions de pratiquants), la religion sportive ne se discute pas. Et pourquoi pas elle ?...
Plus que jamais la censure fait rage à un mois de l'ouverture de l'Euro de football. Tout discours critique sur le sport en général et le football en particulier est étouffé par les amoureux du sport, la presse qui préfère aller "dans le sens du poil", les "intellos" toujours prêts à satisfaire leur passion, les hommes politiques qui voient là un moyen de maintenir l'ordre social, etc.
   On parle beaucoup, tous les jours et même plusieurs fois par jour de Nuit Debout et de nos amis musulmans. A Orléans, Nuit Debout regroupe 40 personnes, quand un match de Nationale de football (la 3ème division) en rassemble 5000. En France, Nuit Debout regroupe quelques milliers de personnes quand les championnats nationaux de football et de rugby en rassemblent des dizaines de milliers. Nos amis musulmans sont environ 4 millions en France quand les licenciés sportifs sont 15 millions (évidemment certains d'entre eux sont musulmans et peu importe comme diraient ceux qui insistent sur la religion du nouveau maire de Londres !).
  Mais voilà, on ne discute pas de l'idéologie du sport, de ses valeurs réelles. On ne discute pas de la religion sportive. On parle de fête et de plaisir alors qu'il s'agit de compétition, de souffrance, de violence, de culte des chefs, d'idolâtrie, d'identification aux héros, de masses en fusion, d'anti intellectualisme primaire. Le sport est devenu une seconde nature. La grande majorité des défenseurs de la liberté d'expression, la plupart des militants dits progressistes, la presse écrite et parlée (à de rares exceptions) cautionnent l'aveuglement, l'ignorance et la censure sur ce "fait social total" qui mobilise pourtant des millions de personnes. Vrai ou pas vrai ?
6 mai.- Michel Delpech, Michel Galabru, Pierre Boulez, Johan Cruyff, Jean-Pierre Coffe, sont morts depuis le début de l'année. A chaque fois, les hommages se multiplient. Le Président de la République, des responsables du gouvernement et les principaux dirigeants politiques  sont les premiers à saluer le grand homme disparu. Siné est mort hier, jour de l'Ascension. Sauf erreur, à l'exception de Gérard Filoche, les silences des "politiques" se multiplient. Mort aux cons et aux hypocrites !
28 avril.- Comme prévu, Léa Salamé n'a rien dit. Elle aura permis d'alimenter, comme tant d'autres, le discours de sens commun : ceux qui produisent sont ceux qui mouillent leurs chemises, ce sont les entrepreneurs, les commerçants, les artisans, les ouvriers qui travaillent physiquement. Or, sans la production non marchande, ils n'existeraient pas. Sans elle, la société serait à l'arrêt. Est-ce si dur à comprendre et à faire comprendre ?
27 avril 2016.- Il y a trop de choses agaçantes pour ne pas se défouler de temps en temps en restant rigoureux. Le blog ouvre de nouveau. Ce mercredi, Léa Salamé recevait Hervé Guillou le PDG des chantiers navals (DCNS). Le plan social prévu va-il être supprimé après ce contrat extraordinaire avec l'Australie ? "Non pas du tout. Je crée 1000 emplois productifs et je supprime 1000 emplois administratifs (sous-entendu non productifs)". La meilleure "intervieweuse de France" (c'est tout dire) ne relève pas.  Elle cautionne volontairement ou pas le discours d'évidence. Elle ne sait sans doute pas que le PIB c'est la production marchande et la production non marchande (au moins 20% du total). Le patron le sait et il sait qu'il ment. Demain, Léa Salamé pourrait rectifier, dire qu'elle a laissé passé une énormité, alimenté une idée reçue. On peut parier qu'elle ne le fera pas.
1er janvier-26 avril. -A quoi bon s'entêter ? Le blog ferme ce 1er janvier 2016. Ceux qui veulent contacter le CACS peuvent le faire à l'adresse mail ci-dessous. Le jour où la presse, les militants progressistes et les intellectuels considèreront qu'il faut enfin sortir le sport de son ghetto et ne plus  laisser ce "fait social total" hors du champ de la réflexion, le blog renaîtra et le débat s'engagera. Réfléchir politiquement très  sérieusement sur un phénomène de cette ampleur n'a jamais été, n'est pas, et ne sera pas demain dans l'air du temps. S'informer fatigue. "Laissez nous jouer, gueuler, admirer, injurier, conspuer, applaudir, vivre par procuration et ne nous emmerdez plus" nous disent les amoureux du sport de l'extrême droite à l'extrême gauche, de Fillon à Cohn Bendit, de Sarkozy à Besancenot qui croient tous parler au nom du peuple. C'est chose faite.
Pour en savoir plus :
. Lire les ouvrages et travaux de Michel Caillat et du CACS
. Inviter le CACS à une conférence-débat (renseignements sur simple demande à l'adresse du CACS)
. Ecouter l'émission Objections de Médiapart de juin 2015 au cours de laquelle Michel Caillat expose son analyse du sport entendu comme phénomène majeur de notre temps :
https://www.youtube.com/watch?v=dYW-P267Drs



1er janvier 2016. - Je forme le vœu que le sport phénomène social de notre temps entre enfin dans le champ de la réflexion et fasse l'objet d'un vrai débat public. Pour l'heure et depuis longtemps, de la droite à l'extrême gauche, le sport n'est pas au programme. Au mieux, on s'en fout, au pire on alimente le discours de sens commun (et réciproquement). Le PS comme le PC parlent sport juste pour saluer les médailles des champions français et de temps à autre pour dénoncer quelques "brebis galeuses" nécessaires pour innocenter l'institution. Le Front de gauche comme le NPA et autres mini-groupuscules ne veulent pas mécontenter leur maigre public (électeurs) en faisant croire aux citoyens que tout ce qui est populaire est sacré, et que toute analyse critique est un mépris du peuple. Ils devraient être rouges de honte en avançant encore de telles bêtises. Quant aux militants dits progressistes et à beaucoup d'intellectuels, ils se réfugient dans le silence complice. Leur volonté de ne rien savoir sur le sujet est terrible.
   Oui, je forme le vœu que le sport soit vu comme un "fait social total" aux multiples implications politiques, idéologiques, économiques et culturelles, et non comme une simple somme de performances, de résultats, de commentaires et de bavardages insipides.
   Je forme le voeu que les médias qui ont une responsabilité énorme (avec les librairies et les médiathèques) dans la ghettoîsation du sport veuillent enfin en faire un thème digne de réflexion.
   Mon vœu est un rêve. A Orléans, le test sera réel : le nouveau maire a décidé comme son prédécesseur de construire une grande salle de 8000 places réservée à un club d'élite pour la modique somme, tous travaux confondus, de 100 millions d'euros (avant augmentation). De la gauche à l'extrême gauche, on attend les réactions sur ce projet qui a non seulement un coût mais aussi un sens politique et idéologique. Que leurs représentants nous disent enfin que leurs partis qualifiés hier d'avant-garde (!)  préfèrent l'activité physique pour tous au sport pour quelques-uns. Qu'ils préfèrent voir les gens marcher, bouger plutôt que de les voir déguisés en supporters chauvins assis dans les gradins des salles et des stades.
   Décidément, je crois de plus en plus que mes vœux sont des rêves.... Mc.
1er janvier (suite et fin) - Le Dakar part d'Argentine. C'est absurde  mais dans notre monde obscène le "Dakar" est devenue une marque. L'épreuve elle-même est obscène. Il fut un temps où elle était régulièrement dénoncée. Albert Jacquard, Théodore Monod et d'autres furent même en première ligne de la contestation. A l'heure de la COP 21, la course donne une belle image de notre monde, le monde où la vitesse, la bagnole et la compétition sont reines. A l'heure de la COP 21, on utilise aussi les canons à neige en se lamentant de la météo trop douce dans les stations de ski. La défense de l'emploi passe par la défense de l'or blanc nous dit-on très sérieusement.  Absurde mais peu importe. Toute contestation est étouffée. Toute analyse est censurée. Confirmation que tout travail intellectuel ne sert à rien. A quoi bon encore s'interroger ? A quoi bon encore se poser des questions ? "Le monde est comme il est et vous n'y pouvez rien mon brave gars". Victoire de la résignation. Triomphe de la société obscène. Défaite totale. Fermons le ban. Et le blog.
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1986 – La mort de Thierry Sabine le créateur de l’épreuve n’arrête pas le « rallye de la honte » que nous avons combattu sans relâche  (et sans succès) dès l’origine en 1978. Aujourd’hui encore, en Amérique du Sud, le Dakar reste le « rallye de la honte ». Nous ne sommes plus que quelques-uns à le dénoncer pour une foule de raisons politiques, idéologiques, économiques et environnementales. Dans un article paru dans Le Monde en 1985, « Les riches et les fauchés », nous  disions l’essentiel. Trente ans plus tard, le silence des militants dits progressistes est terrible. Argumenter, avoir raison n’a pas suffi. Preuve une fois encore que le travail intellectuel ne sert à rien quand le rouleau compresseur de l’idéologie dominante  (du complexe médiatico-politico-économico-sportif) dévaste tout sur son passage et d’abord et avant tout la réflexion.   _____________________FIN______________________
30-31 décembre.- Pensez à un arc-en-ciel. Vous voyez le bleu, le rouge, le vert, l'orange, le jaune, le violet, l'indigo, vous vous dites que c'est beau et puis... écoutez Albert Jacquard : "On ne voit qu'au moyen de concepts. C'est une évidence rarement exprimée. Un sens sans concept permet de réagir immédiatement, pas de comprendre"
   Pensez à la terre qui tourne autour du soleil et puis... écoutez Albert Jacquard : "Il est absurde de dire : je ne crois que ce que je vois".
29 décembre.- D'Umberto Eco :
   "Quand les médias triomphent, l'homme meurt"
   "Le fascisme ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire"
28 décembre.- L'émission "Prodiges' sur FR2 a permis d'écouter du Verdi, du Rodrigo,  du Vivaldi à une heure de grande écoute. Le drame est qu'il est impossible dans notre système de concurrence de demander à des jeunes artistes (trop jeunes ?) de jouer, chanter ou danser... sans classement, sans hiérarchie. Alors, on mesure et on classe. Une joueuse de harpe est ainsi désignée meilleure qu'un joueur de piano ou de violon mais moins bonne... qu'un danseur. Bref, le commentaire sportif reprend ses droits : Beethoven  en bonne forme s'est montré plus fort que Stravinsky lui même battu par Pablo Picasso. Ce dernier s'est incliné au tour suivant devant le danseur Rudolf Noureev qui a laissé finalement le dernier mot (et la dernière note) au violoniste Zino Francescatti. De son côté Nathalie Dessay n'a rien pu faire contre la pianiste Martha Argerich qui a dominé Léonard de Vinci pour terminer tout en haut du classement. Marcel Proust, Voltaire, Kant et Hegel n'ont pas passé le premier tour. On voit toute l'absurdité de cette obsession de la quantophrénie. On rêve d'une émission où chant, musique et danse classiques s'enchaîneraient sans esprit de compétition mais simplement pour que les téléspectateurs puissent découvrir,  voir et écouter des œuvres d'une grande richesse, sans jouer les supporters et sans attendre un résultat. Les jeunes talents gagneraient aussi à recevoir des conseils et non des titres.
25-26-27 décembre.- Cadeau en guise d'avertissement à tous les lecteurs et plus encore aux amoureux du sport : "Moins tu comprends, plus tu es disposé à admirer" (Wilhelm Reich)
24 décembre.- Quand j’écoute la radio, j’écoute une radio de service public : France Inter, France Culture ou France Musique. Et j’entends la différence. La première accueille beaucoup de journalistes et animateurs "m’as-tu-vu" principalement dans le domaine dit de l’information. Cohen, Salamé, Trapenard donnent de leur session d’information l’image de tout ce qu’on peut contester voire détester. Tous les trois sont des cumulards (ils sont aussi à la télévision, comme Nagui) et chacun a un côté insupportable. Patrick Cohen passe les plats aux chroniqueurs sans trop en faire et interroge son invité quotidien en axant l’interview sur l’accessoire, le superficiel. Augustin Trapenard arrive on ne sait trop pourquoi dans le 7-9 pour poser une question à l’invité  avec la suffisance qui le caractérise. Son émission “Boomerang” confirme le style d’un homme qui donne la fâcheuse impression de mépriser le bas-monde et les sujets qui ne sont pas selon lui, de haut vol (lui c’est la Culture avec un C majuscule !). Quant à Léa Salamé, elle continue inlassablement son travail tauromachique. “Vous êtes inaudible” a t-elle lancé mardi matin à l’avocat Jean Pierre Mignard qui avait le tort de vouloir expliquer au plus grand nombre les questions juridiques de l’état d’urgence et de la déchéance de la nationalité. Pour Salamé  tout est inaudible parce qu’elle coupe sans cesse ses invités et n’écoute rien. Elle fonce tel un taureau dans l’arêne avec ses préjugés. A la même heure, Guillaume Erner qui a travaillé ses sujets interroge ses invités sur France Culture en les laissant parler, en les écoutant et en ayant la culture nécessaire pour approfondir les thèmes comme ce mercredi matin avec l’historien Patrick Boucheron où furent évoqués Michel Foucault,Pierre Bourdieu, Georges Duby. D’autres, comme Hervé Gardette dans “Du Grain à moudre” se montrent aussi à la hauteur. Et il faut écouter en fin de semaine (le samedi à 18h) l’émission de Julie Gacon, “Sur la route” pour comprendre ce qu’est l’intelligence journalistique. Avec elle, un sujet aussi méconnu et ténu pour le commun des mortels que le Pont de Dieppe devient passionnant.  On va me dire que la matinale de France Inter est celle qui a le plus d’auditeurs. On peut répondre que ce n’est pas le meilleur livre qui a le plus de lecteurs ou le meilleur film qui fait le plus d’entrées. On sait même qu’un film porno programmé à 21 h sur TF1 exploserait tous les records d’audience !
PS – Sur France Inter, les émissions de l’après-midi de Mathieu Vidard, Fabrice Drouelle, Charline et son équipe, Kathleen Even savent heureusement mêler l’intelligence et l’humour sans l’épate.
23 décembre.- Une fois encore la presse s'emballe. Au lendemain des attentats, François Hollande avait lancé qu'il serait peut-être bon de constitutionnaliser la déchéance de nationalité. La mesure ne serait pas intégrée dans le texte. Reculade, promesse non tenue, la droite va s'étouffer par calculs politiques et beaucoup de médias  vont donner la parole à leurs lecteurs et auditeurs pour dénoncer l'absence de volonté du Président. Après étude, il a semblé à beaucoup de juristes déjà très partagés sur la constitutionnalisation de l'état d'urgence que la mesure sur la déchéance - qui est déjà dans la loi - ne la rendrait pas plus efficace si elle était inscrite dans le texte suprême. Le but de la presse écrite (quelques journaux le font) et audiovisuelle devrait être de comprendre et de faire comprendre le pourquoi de ce qu'elle adore appeler "le nouveau recul". En simplifiant à outrance alors qu'elle sait bien (est-ce si sûr ?) qu'il faut une majorité des 3/5 du Parlement pour modifier la Constitution, elle refuse de faire le travail d'explication nécessaire. Elle préfère entretenir le climat malsain d'ignorance et de dénigrement systématique pour faire plaisir à "son public". Et alimenter le vote FN.   Qu'elle s'auto-analyse enfin pour  mesurer sa part de responsabilité dans la montée de la peur, de l'anxiété, de l'inculture et... de l'extrême  droite.
PS. Finalement, la déchéance fait partie du texte ! La vraie "gauche" parle d'infamie, la droite souligne la cacophonie gouvernementale et demande la démission de Christiane Taubira faute de pouvoir finalement s'attaquer à la mesure. Bref, les mœurs politiques n'ont pas changé depuis les dernières élections.

22 décembre.- Suppression de certains arrêts sans suppression des retards, suppression de bon nombre de lignes, suppression des navettes, suppression du délai raisonnable de validité des billets, suppression des fiches de renseignements, suppression du caractère national de l'entreprise à travers sa filialisation, suppression des 35 heures, suppression de personnel. Bref, suppression du service dit encore public (S.(N).C.F). Souffrances, colères, découragements pour tous ceux qui restent à quai (voyageurs et salariés). La voie est libre pour le DGV (désastre à grande vitesse) et son conducteur (son Führer)
21 décembre.- De Gaston Bachelard :
   " Les idées claires, trop claires, sont des idées mortes"
   "Il n'y a pas de vérités premières, il n'y a que des erreurs premières"
   "L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas"
20 décembre.- "Aujourd'hui, l'univers du chiffre et du classement a définitivement remplacé l'univers de l'humain"
   PS. Acteurs, comédiens, sportifs, etc., l'obsession de la mesure et de la hiérarchie frappe tous les domaines. Hier soir, il s'agissait de désigner la "plus belle femme de France" ! Les organisateurs ont ajouté un quiz dit culturel pour empêcher le public de croire qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un tri physique. Le fait qu'il y ait maintenant un "Monsieur France" (on se donne ainsi bonne conscience) ne constitue pas une victoire du féminisme.
19 décembre.-"Aujourd'hui, s'obstiner à réfléchir c'est aller à contre-courant"
   PS. Le tribunal de grande instance de Paris a suspendu hier l'extension de Roland Garros. Construire un court de tennis de 5000 places pour un coût de 400 millions d'euros à la place d'une partie des Serres d'Auteuil ça paraît évident et normal pour la fédération française (FFT), le mouvement sportif, la maire de Paris et le gouvernement. La justice a dit stop pour le moment à la poursuite de ce chantier absurde. Une semaine après l'accord de la COP 21 salué par tout le monde, il est peut-être temps de mettre enfin ses actes en accord avec ses paroles.
18 décembre.- "Je n'ai pas besoin d'aller bien loin pour constater que notre monde souffre d'abus d'intolérance. Je me heurte quotidiennement aux extravagances de tous les sectaires" (d'après Voltaire)
   PS. Jose Mourinho, l'entraîneur de Chelsea vient d'être limogé. Il gagnait plus d'un million d'euros net par mois et son indemnité de licenciement devait s'élever à 55 millions d'euros. Bon prince, il aurait négocié un départ à 14 millions d'euros seulement ! Il pourrait "rebondir" en Espagne. Dans un pays où la pauvreté sociale s'accroît, où la couverture santé s'effondre, où la politique d'austérité fait ses ravages dans les classes moyennes et modestes, et chez les retraités, Mourinho apportera du rêve... Une fois encore, le sport fera diversion
17 décembre.- Travailler plus (y compris le dimanche) pour gagner moins (en tout cas pas plus compte tenu de l'inflation), ne pas augmenter les salaires y compris le SMIC, bloquer les pensions des retraités, démanteler la protection sociale, allonger l'âge de départ à la retraite, réduire les effectifs, subir chaque jour la pression des managers, augmenter les dividendes, détruire au fil du temps le droit du travail et les conquêtes sociales, adopter dans les services dits publics les méthodes des grandes entreprises privées avec leurs conséquences (attentes indignes à l'hôpital, retards réguliers à la SNCF, "prise de tête" des citoyens appelés désormais à affranchir eux-mêmes leur courrier distribué de plus en plus tardivement),  la liste est longue de ces tracas, ces contraintes, ces pesanteurs quotidiens qui conduisent au vote Front national. Il faut aller encore plus loin dans la régression nous disent les gouvernement, le MEDEF et leurs relais médiatiques enfermés dans leur bulle dorée et leurs discours répétitifs. Le pire est déjà là et ils préparent aveuglément, sans se remettre en cause, la catastrophe finale Mc
16 décembre.- "L'esprit critique n'est pas l'esprit qui dit toujours non. L'esprit critique est cette capacité de sortir de l'instinct, de s'élever de l'émotion à la raison. Comme il suppose du temps et du recul, il est totalement négligé" Mc
15 décembre.- "Les journalistes qui invoquent les attentes du public pour justifier la politique de simplification démagogique ne font que projeter sur lui  leurs propres inclinations" (Pierre Bourdieu).
   Hier, les journaux (France 2 en tête) ont fait état en "une" d'un nouvel attentat terroriste dans une école. Aucune information, aucune vérification, aucune preuve si ce n'est la présence de la Ministre venue un peu vite soutenir l'instituteur sérieusement blessé. Le soir, "l'instit" hors de danger (!) avouait avoir tout inventé.  Les journalistes (la grande majorité) ne s'excuseront pas. La concurrence exige que chacun d'entre-eux se jette à corps perdu dans la quête du spectaculaire en dramatisant volontairement, en entretenant la psychose et en rognant toute profondeur. Les journalistes font leur métier...
14 décembre.- "Le Juif c'est l'Autre. Les "braves gens" n'ont peut-être plus besoin de Juifs. Mais il leur faut trouver quelqu'un à haïr"
   Et ces deux réflexions de lendemain d'élections : "La gauche se bat aujourd'hui sur le terrain de l'adversaire avec les armes de l'ennemi". Elle est bien cette "deuxième droite" décrite dès 1986 par Garnier et Janover
   Quant aux commentaires, ils illustrent merveilleusement la mauvaise foi et l'hypocrisie des uns et des autres (chez les "candidats de base" autant que chez les "pros" de la politique). La presse, elle,  continue de donner la parole à ses auditeurs (tous compétents pour dire des banalités et parfois des insanités) et  d'accorder encore beaucoup de place (voire la victoire) au FN. Comme prévu, l'accord planétaire sur le climat ne fait pas la "une". Trop compliqué à analyser et à comprendre. "Ce n'est pas ce que veulent les gens" nous dit la "presse dealer". Affligeant, dangereux, irresponsable.
13 décembre.-"Les élections transforment les luttes en bouts de papier" (Denis Langlois)
   PS. "Nous devons maintenant raisonner au niveau planétaire" nous a dit la presse au soir de l'accord jugé historique sur le climat. Le même soir, elle accordait beaucoup plus de place au tirage au sort de l'Euro 2016 (surtout pour la France) et aux matches de Ligue 1. Et nul doute aujourd'hui que nos "petites" élections régionales éclipseront totalement l'analyse de la conférence planétaire, et  feront l'objet de mille fois plus de commentaires  (insipides ennuyeux et convenus) que l'accord des 195 pays de la COP 21. Tout continuera comme avant.
12 décembre.- Face au FN, ayons toujours en tête cette phrase du poète et dramaturge Bertolt Brecht : "Celui qui ne sait pas est un imbécile mais celui qui sait et qui ne dit rien est un criminel"
11 décembre.- "L'électeur du Front national est-il un con ? De deux choses l'une : ou bien l'électeur du FN est un con et ça m'étonnerait quand même un peu; ou bien l'électeur de Jacques Séguéla n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup" (d'après Pierre Desproges)
10 décembre.Ceux qui ne trouvent jamais aucune excuse d'ordre  économique et social aux petits délinquants de banlieue sont les mêmes qui avancent des arguments économiques et sociaux pour justifier le vote Front national. Ou pire, pour voter pour lui !
9 décembre.- "Les électeurs votent FN parce que les hommes politiques méprisent les citoyens", tel est le terrible discours ambiant. Innocenter les électeurs résignés et aveugles, et dénigrer sans cesse le personnel politique dans son ensemble (tous heureusement ne ressemblent pas à Sarkozy) est le plus sûr moyen de courir vers le pire. Ne l'oublions pas : les totalitarismes ne furent pas comme on le croit trop souvent des systèmes  de politisation à outrance mais des entreprises de destruction du politique
8 décembre."La presse représente une force considérable, mais de même qu'un fleuve déchaîné submerge des campagnes entières et ravage des récoltes, de même des plumes et des micros sans contrôle, des complaisances sans retenue pour le pire* ne peuvent que tout détruire" (d'après Gandhi)
* Pour le FN depuis plusieurs années de la part de trop de journalistes et de directeurs de presse
7 décembre.- "Le propre de la solidarité c'est de ne point admettre l'exclusion"  écrit Victor Hugo. On nous répète à l'envi depuis le 13 novembre que les Français sont solidaires. Tu parles. Quand 30% d'entre-eux votent pour le parti de la haine et... de l'exclusion, on peut s'interroger sur le sens du mot solidarité. Nul doute que pour se donner bonne conscience, beaucoup d'électeurs du FN ont fait un don au téléthon.
6 décembre.- " Le faux est partout (publicité, imitations) mais plus grave encore dans le discours quotidien (...). Chaque jour on nous abreuve de nouvelles : en langue de bois ou décodées, plus on nous en dit moins on en sait" (Umberto Eco)
5 décembre.- "On peut donner pour certain que le 21ème siècle regardera Hitler et Staline comme des enfants de chœur" (d'après Cioran)
4 décembre.- Au pays des aveugles, l'existence des voyants est insupportable. Au royaume des non-voyants, les borgnes et leurs familles (les Marine, Marion, etc.) sont rois.
3 décembre.- Des concerts sont actuellement organisés pour lutter contre la barbarie et l'obscurantisme. On rêve aussi pour notre beau pays de concerts organisés pour lutter contre l'hypocrisie, les doubles discours, la mauvaise foi, les mensonges, les petitesses, les reniements et l'aveuglement. Si toutes les personnes directement concernées sont présentes, les salles seront bondées et les stades beaucoup trop petits.
2 décembre.- Ne  perdons plus de temps et montrons sans relâche en quoi les discours de Marine Le Pen et de ses amis du FN manipulent des idées qui, par l’évidence, l’a priori, mais aussi l’implicite et l’ambiguïté, deviennent socialement acceptables alors qu’elles mettent en cause les fondements mêmes de la société française » (d’après Raymond Boudon, L’art de persuader, Fayard, 1990)
1er décembre. "Je ne lutte pas (plus) contre le monde, je lutte contre une force plus grande, contre ma fatigue du monde"  (d'après Cioran)

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"Il faut avoir peur de la montée du Front national. Pas des attentats".
"Si les mots sont impuissants pour exprimer la barbarie, pourquoi parler autant ?...
Quand ils sont venus chercher les musulmans Je n'ai rien dit Je n'étais pas musulman
Quand ils sont venus chercher les juifs Je n'ai pas protesté Je n'étais pas juif
Quand ils  sont venus chercher les « socialo-communistes » Je n'ai rien dit Je n'étais pas « socialo-communiste »
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes Je n'ai rien dit
Je n'étais pas syndicaliste
Quand ils ont coupé les subventions à la culture Je n’ai rien dit
Je n’allais jamais au théâtre et aux concerts Puis ils sont venus me chercher Et il ne restait personne pour dire quelque chose.
(d’après un poème de Martin Niemoller, à l’adresse des électeurs et des soutiens conscients ou inconscients du Front national)

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30 novembre.-Contradiction - Les derniers sondages montrent que le Front national profite des attentats. Parallèlement, on nous dit qu’après la barbarie du 13, les Français font preuve d’une grande solidarité.  N’en déplaise  aux belles âmes, les Français qui votent FN sont plus cons que solidaires
Contradiction.- Les amateurs français de rugby se réjouissent de voir Dan Carter, élu meilleur joueur de la dernière Coupe du monde, porter les couleurs du Racing. Les mêmes amateurs se désolent régulièrement de la disparition des « valeurs » (mythiques) de l’ovalie. Carter va gagner un million d’euros par an. Il est sans doute la meilleure illustration du « rugby cassoulet » !
Contradiction. - Olivier Bourdon, le patron du café-librairie de Sancerre, a confirmé avoir dû renoncer à faire venir la veuve de Tignous au marché de Noël organisé chaque premier dimanche de décembre par l'association des parents d'élèves de Sury-en-Vaux et Verdigny, non loin de Sancerre. Ce marché regroupe une cinquantaine d'exposants.  Ce sont les maires de Sancerre et de Verdigny qui ont demandé à la préfecture le report «de trois mois» de cette séance de dédicaces compte tenu «de l'état d'urgence et des risques que fait courir» Chloé Verlhac. Sans interdire, la préfecture a insisté sur le fait que la période en cours n'est pas adaptée à ce genre de manifestation.  Finalement, c'est l'association des parents d'élèves qui a demandé l'annulation. Certains membres craignaient pour « la sécurité de leur enfant » et estimaient que la femme de Tignous « n'a rien à faire » à leur marché». La France est solidaire. Mais trop souvent depuis le 13 novembre la bêtise tue la solidarité.
PS. Dernières nouvelles. Devant le tollé général, la veuve de Tignous viendra signer à Sancerre mais dans un autre lieu (chez un vigneron et non à la librairie !) et sera reçue par le maire. A Hambourg, les habitants ont voté majoritairement contre la tenue des Jeux Olympiques de 2024. Les Parisiens feraient bien de copier les Allemands
29 novembre.- Le PSG a diffusé le 28 novembre un spot sur les écrans du Parc des Princes avant le match contre Troyes. Le site de « L’Equipe » précise que de nombreuses stars du monde du sport rendent hommage aux victimes. Et voici ce qui est écrit : « On peut notamment y voir Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Zlatan Ibrahimovic, David Luiz, Zinedine Zidane, Neymar, Wayne Rooney, Ronaldo, Andrea Pirlo, Edinson Cavani, Francesco Totti, Kevin Keegan, Pete Sampras, Eric Abidal, Andre Agassi, Angel Di Maria, Fabio Cannavaro, Blaise Matuidi, Luis Fernandez, Nikola Karabatic, Tony Parker, Carl Lewis, James Rodriguez, Thiago Silva ou encore Rafael Nadal témoigner leur solidarité en reprenant la phrase «je suis Paris» en différentes langues ». Cherchez l’erreur. En regardant la vidéo, il semble bien que quelques femmes apparaissent. Pour L’Equipe elles sont, comme d’habitude, passées inaperçues. Ne doutons pas que le journal continuera son combat pour l’égalité et pour le traitement sérieux du sport féminin. En réalité, la presse (et le monde des affaires) se moque totalement du sport féminin sauf pour de très grands évènements. On le sait : en sport, ce qui compte c’est le discours. La réalité on s’en fout ! Cela dit, comme nous l’écrivons souvent, le sport n’est pas un facteur d’émancipation mais une pseudo-libération pour les femmes (et pour les hommes également)
PS. Brève d’humour entendue dans l’émission Si tu écoutes, j’annule tout : "Le PSG pourrait commercialiser son maillot spécial « Je suis Paris ». Les bénéfices seraient reversés au profit des victimes des attentats. Contrairement aux propriétaires du PSG qui reversent leurs bénéfices au profit des auteurs des attentats"
28 novembre.- Depuis des années, Le Monde ne passe plus une seule analyse dite critique du sport, de ses fonctions politiques, idéologiques et économiques. Toute proposition d'article sur le conditionnement des foules à quelques mois de l’Euro 2016, sur la mobilisation aveugle pour les Jeux  olympiques de Paris 2024 ou sur tout autre thème sociologique entraîne le refus et plus sûrement le silence. Le Monde préfère publier une interview de Valbuena sur sa sextape. C’est un choix éditorial ! Le Monde n’est pas seul. Aucun journal ne traite le sport comme un phénomène social majeur de notre temps. La presse le laisse consciemment ou inconsciemment mais non innocemment dans son ghetto. Comme le font aussi les médiathèques et les librairies. Des livres de philosophes, de sociologues et d’historiens du sport se retrouvent dans les rayons aux côtés des ouvrages sur les amours de Manaudou, sur les sacrifices de Rafa (Nadal) ou sur la force de Zlatan. Preuve que le sport ne se discute pas. Seule exception : la littérature. L’écrivain Jean-Philippe Toussaint vient de sortir un livre  sur le football imaginaire – celui de l’enfance idéalisée – et prétend ne pas parler du social et du sport d’aujourd’hui (de l’argent, du dopage, du racisme, de la violence, etc.). Ce qui ne l’empêche pas pourtant d'évoquer la Coupe du monde 1998, Zidane, la télévision, les supporters ! Mais comme il est écrivain, son livre « Football » est rangé dans le rayon littéraire et ses entrées dans les médias sont assurées. En sport, on adore beaucoup parler de ce qui n’existe pas (« l’idéal », « l’esprit », « les valeurs ») pour ne pas avoir à parler de ce qui existe.
27 novembre. - En cette journée d’hommage national,  on peut aussi essayer de comprendre et de ne pas laisser s’imposer la seule  solidarité virtuelle des réseaux sociaux. Laissons la parole au philosophe orléanais trop méconnu Jean-Marie Muller, l’un des grands messagers  mondiaux de la non violence (1). Voici un extrait de son dernier article : « Terrorisme : au-delà de la dissuasion, mais en deçà de la guerre » :
«  (…) Mais pour vaincre le terrorisme, il convient de s'efforcer d'en comprendre les causes et les objectifs. Il ne faut pas que l'indignation contre la méthode dispense d'analyser les raisons de l'action, sous le prétexte fallacieux que rechercher à comprendre le terrorisme ce serait déjà commencer à le justifier. Les faits montrent pourtant que l'indignation est inopérante. Elle ne permet pas de comprendre pourquoi des hommes, en sacrifiant leur propre vie, décident d'aller jusqu'aux frontières extrêmes de la violence destructrice et meurtrière. Pour éradiquer le terrorisme, pour le déraciner, il faut s'efforcer de comprendre quelles sont les racines historiques, sociologiques, idéologiques et politiques qui l'alimentent (…) Contre toute stratégie d'action violente, le terrorisme se réclame le plus souvent de motifs rationnels. Si le terrorisme n'est pas la guerre, il peut être également un moyen de continuer la politique. Il possède alors sa propre cohérence idéologique, sa propre logique stratégique et sa propre rationalité politique. Il ne sert alors à rien de le nier en brandissant son immoralité intrinsèque. Dès lors que la dimension politique du terrorisme sera reconnue, il deviendra possible de rechercher la solution politique qu'il exige (…) Souvent, le terrorisme s'enracine dans un terreau fertilisé par l'injustice, l'humiliation, la frustration, la misère et le désespoir. La seule manière de faire cesser les actes terroristes est de priver leurs auteurs des raisons politiques invoquées pour le justifier. Dès lors, pour vaincre le terrorisme, ce n'est pas la guerre qu'il faut faire, mais la justice qu'il faut construire ».
*Dernier ouvrage paru : Entrer dans l’âge de la non-violence, préface de Stéphane Hessel (Le Relié)
PS. L'hommage rendu ce jour aux victimes était sobre et digne. Le discours de François Hollande était d'une belle tenue. Certains Français ont regretté de ne  pouvoir regarder et écouter la cérémonie sur grand écran. L'idée avancée ici le 26 "d'hommage-zones" était peut-être moins farfelue que ne l'ont sans doute pensé beaucoup de ceux qui l'ont accueillie sans la moindre réaction.
26 novembre.- Le comité d'éthique de la FIFA a demandé la radiation à vie de Michel Platini. Certains organes de presse "sportifs" en font leur sujet de discussion numéro 1. Des tables rondes sont organisées entre spécialistes (le "'bobeauf" Pierre Ménès en tête) pour affirmer que trop c'est trop. Des sondages sont effectués pour savoir si les Français pensent que le bannissement est ou n'est pas exagéré. Et oui, les Français ont un avis même - et surtout - s'ils ne connaissent rien du tout au dossier. Passons. Le président de l'UEFA et ses amis parlent de "chasse à l'homme'. Comme la justice parlant de Salah Abdeslam ! Puisqu'on parle de football et d'attentats, on aurait pu imaginer à l'heure où les "fan-zones" sont autorisées pour l'Euro 2016, des "hommage-zones" c'est-à-dire des lieux publics dans toute la France où aurait été retransmis en direct l'hommage national à toutes les victimes du 13 novembre. Les matches de football et de rugby font l'objet de retransmissions sur des places ou dans des salles communales. Ce n'était pas impossible. Un seul hommage national et non une multiplication d'hommages locaux aurait eu plus de force, plus de gravité, plus de grandeur
25 novembre.- Zlatan Ibrahimovic est un personnage insupportable, milliardaire hautain qui considère la France comme un "pays de merde" et pense qu'avant lui, le monde du football n'existait pas : "J'ai mis la Suède sur la carte du monde footballistique et maintenant je mets la France sur la carte du monde footballistique". Ibrahimovic ne fait pas d'humour. Il aurait pu modestement retirer la mot footballistique. La France sans lui n'existe pas. Comme des petits toutous qui suivent leurs maîtres,  la majorité des journalistes (et pas qu'eux) encensent leur "ami" Zlatan (l'emploi infantile du prénom fait croire stupidement à une certaine proximité) et bien pire encore le donnent comme exemple pour la jeunesse. L'idéologie du "je suis le plus fort", "je suis le chef et je vous emmerde si vous n'êtes pas d'accord avec moi" comme idéologie dominante et modèle de vie est mortifère ! La complaisance médiatique est écoeurante.
PS. Léa Salamé vient d'obtenir le prix de la meilleure intervieweuse de l'année. La folie du classement imbécile sévit dans tous les domaines. Ma brève réflexion du 17 novembre n'a visiblement pas ému le jury !
24 novembre.- Depuis trois jours, Bruxelles est une ville morte. Les terroristes ont gagné. Momentanément si la vie reprend demain comme prévu. En France, on nous répète à satiété qu'il ne faut pas avoir peur, qu'il ne faut rien changer. Sauf que tout change. Il suffit d'entrer dans la moindre moyenne ou grande surface d'une petite ville de province pour constater que l'on vous fouille comme si vous étiez en plein cœur de Paris. On peut douter que Daech s'attaque à la supérette de Jargeau ou de La Souterraine. Il faut rassurer nous-dit-on. Un peu comme on nous dit que les Français sont solidaires. Les généralisations sont terribles. A l'heure où l'on nous affirme que le Front national atteint 30%  et qu'il pourrait empocher quelques régions, on peut douter du sens du mot solidarité appliqué à toute la population. Le danger lointain ne doit pas faire oublier le danger très proche. La montée de l'extrême droite fait peur, aussi. Ne l'oublions pas.
23 novembre.- Pierre Ménès prêche depuis des années la « bonne parole » sportive sur les antennes de « Canal Plus » et bénéficie de bon nombre d’entrées médiatiques pour dire ici et là que le sport est beau et grand. Ce qu’il fait dans sa « Grosse kronik » (titre tout en finesse) de Direct matin parue le 20 novembre dans laquelle il se dit ému jusqu’aux larmes par les Marseillaises bouleversantes chantées dans les stades. Ne reculant devant aucune idée reçue comme à son habitude, Ménes écrit : « Le sport a su retrouver ce qui est sa force éternelle : la solidarité, le partage, une forme de communion entre athlètes et le public ». Retrouver sa force éternelle, rien que ça ! Quand l’a t-il perdue ? Mieux encore, quand l’a-t-il possédée ? Quant à la solidarité du monde du sport (pratiquants, dirigeants, amoureux), nous avons montré récemment combien elle était (et est) sélective. Toujours en première ligne pour jouer le gueulard aveuglé par sa passion, le misogyne rigolard, le bougon antipolitique mais faussement apolitique, le « bon gars » anti-intellectualiste qui se dit près du peuple (surtout du côté de La Baule), Pierre Ménès est le prototype d’une nouvelle catégorie : le bobeauf (à la fois bobo et beauf)
PS.Ce dimanche dans son émission de France Inter « L’œil du tigre » qui prétend parler du sport autrement (le but n’est pas atteint loin s’en faut), Philippe Collin posait la question : « Pourquoi les islamistes haïssent-ils le sport” ? On peut espérer, sans vraiment y croire,  qu’il pose prochainement la question censurée que nous posons depuis longtemps : “Pourquoi le sport est-il l’enfant chéri des dictatures et des pouvoirs les plus autoritaires ?”
22 novembre.- La semaine qui vient de s'écouler m'inspire les trois brèves réflexions suivantes. Elles doivent évidemment être développées et discutées comme beaucoup d'autres (y compris celle convenue mais médiatiquement relayée de l'insupportable Michel Houellebecq auteur d'un "modeste" et dérisoire "J'accuse" au lendemain du drame
- Le refuge dans la vie émotionnelle tient lieu d'engagement pour la majorité d'entre-nous désespérés de ne pouvoir accomplir une action politique d'envergure
- Tout autant que l'indignation sélective, la solidarité sélective est condamnable
- La concurrence façonne nos représentations et modèle nos façons d'agir. Y compris dans les hommages aux victimes des attentats
21 novembre.- « J’ai demandé à tous les clubs de L1 et L2 de jouer La Marseillaise. Je ne fais de procès d’intention à personne et je pense que tout le monde aura à cœur de respecter ce moment » a déclaré Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel. Il risque de ne pas être écouté à Bastia et visiblement n’imposera rien. Craignant que l'hymne français ne soit sifflé, le club pensait diffuser le «Diu Vi Salvi Regina, chant sacré par lequel depuis des siècles la Corse rend hommage aux défunts ». Il a finalement changé d'avis comme fut changée la date du match en raison du vent. Thiriez dit aussi avoir apprécié le comportement des supporters niçois qui ont entonné une fervente Marseillaise avant le match contre Lyon. Mais ensuite, comme l’écrit le site de « So foot », les Niçois ont exprimé leur intention de ne pas baisser la tête face aux terroristes d'une « façon plus originale » (en quoi ?), mais aussi plus propre à l'ambiance d'un stade de football. En plein match, ils ont chanté à l'unisson : « Daesh, Daesh, on t'encule, on t’encule». Curieuse manière de ne pas baisser la tête ! Par les temps qui courent, beaucoup de monde ferait bien de lire ou relire le livre du philosophe Michel Lacroix, « Le culte de l’émotion », (Flammarion, 2001)
20 novembre.- Grand Corps Malade est un chanteur sympathique. Il vient de sortir un album dans lequel il a demandé  à une dizaine d’auteurs (chanteurs, écrivains) d’écrire un texte avec comme seule figure imposée : intégrer la phrase « il nous restera ça ». Parmi eux, Hubert-Félix Thiéfaine qui rend une copie d’une obscure et folle poésie. Dans son album intitulé un peu pompeusement « l’heure des poètes », Grand Corps Malade (GCM) rend régulièrement hommage à Brassens qui disait : « Je ne suis pas un poète, moi, je suis un artisan de la chanson, ». Et il propose ce texte :
« On attend sans impatience, les premiers devoirs à la maison
Les premiers stress de contrôle, les boules au ventre à l’horizon
Les premiers mots dans le carnet pour les tarés quand ils s’amusent
Les premières mauvaises notes, pour les carrés de l’hypoténuse
Suivra leur premier appart avec une Pocahontas bien élancée
Ils reviendront vider leur chambre, ça j’ose même pas y penser
Il nous restera ça je l’espère, ce sentiment essentiel
De les avoir bien préparé à cet immense bordel"
   Grand Corps malade est sympathique mais ses paroles ne dépassent pas un niveau moyen de seconde. Il oublie une autre phrase de Brassens. « Je ne pense pas être un poète… Un poète, ça vole quand même un peu plus haut que moi… Je ne suis pas poète. J’aurais aimé l’être comme Verlaine ». Grand Corps Malade aurait aimé être Brassens. Il lui suffit de lire les textes du Grand Georges pour voir qu’il a encore du chemin à faire
* Cette brève réflexion écrite le vendredi 12 devait être publiée samedi. Les attentats ont repoussé sa publication. Depuis, Grand Corps Malade et HF Thiéfaine ont été récompensés par les grands prix de l’Académie Charles Cros du disque. Pourquoi pas ? Depuis, Grand Corps Malade a écrit un texte sur les attentats. Pourquoi ? Il suffit d’écouter l’album de Thiéfaine « Stratégie de l’inespoir » pour savoir qui est le plus poète des deux
PS. Le site Mag Centre a publié une partie du texte du 18 sur la solidarité sportive aux victimes des attentats. Un anonyme se fend d'un commentaire qui illustre parfaitement la stratégie des pro sportifs et des militants dits progressistes aveugles face au sport entendu comme fait social majeur. Il déplace le sujet pour l'esquiver. Que le sport ait toujours cautionné les pires régimes ne semble pas le gêner. Il fallait simplement comprendre que si l'indignation sélective est détestable, la solidarité sélective l'est tout autant
19 novembre.- Quand tous les médias se réjouissent de constater que 17 millions de téléspectateurs ont écouté la Marseillaise devant TF1 mardi soir, on comprend que toute analyse critique de cette belle solidarité sportive ne recueille que mépris indicible et silence total. Traiter le sport d’imposture absolue en pareille circonstance est une honte ont dû se dire bon nombre de nos (rares) lecteurs peu désireux d’argumenter. Ils préfèrent sans doute pour maintenir l’unité nationale, les propos des entraîneurs de rugby Fabien Pelous  et Jean-Marc Lhermet : "On doit faire ce que l’on sait faire de mieux, c’est-à-dire s’entraîner, préparer et jouer des matches. Il faut redonner au sport ce qu’il doit être dans notre société : un divertissement (…) Oui, il faut jouer. Ne pas jouer, ce serait aller dans le sens des gens qui commettent ces actes là. Il faut montrer qu’on est encore debout. C’est une forme de résistance ». C’est sans doute pour résister que les rugbymen se précipitaient dans les années 1970-1980 en Afrique du Sud, pays de l’apartheid institutionnalisé, pour jouer des matches  et divertir le peuple blanc pendant que Nelson Mandela croupissait en prison. Arrêtons l’hypocrisie. Comme celle de certaines radios incapables de résister au sensationnel tout en le dénonçant. Ecoutez les émissions de France Inter et de France Culture du mercredi 18 entre 6 h et 9 h pendant l’assaut mené à Saint-Denis et constatez la différence. France Culture a réfléchi. A France Inter, on a réagi en direct, on a dit n’importe quoi pendant des heures sur l’événement  (nombre de terroristes, de morts, interviews des passants, des locataires du dessus, des locataires du dessous, du frère de l'homme qui aurait peut-être vu, etc.), bref la matinale de France Inter fut un modèle à ne jamais reproduire, un modèle basé sur ce postulat : « On n’a rien à dire, on ne sait rien, mais on en parle ». Soyons sûrs que  le comportement de trop d'organes de presse - comme l'attitude du monde du sport - ne sera pas mis en cause. Tout continuera comme avant
18 novembre.- La palme d’or de la récupération « politique » au lendemain des attentats de Paris est attribuée à l’unanimité au mouvement sportif et à tous ses soutiens qui dans un grand élan du cœur affichent leur solidarité avec les victimes. Le gouvernement mondial du sport brandit de nouveau ses prétendues valeurs (fraternité, amitié, loyauté, etc.) et un peu partout dans le monde, les champions, dirigeants et supporters chantent « La Marseillaise » et agitent le drapeau tricolore pour montrer que leur monde vertueux combat pour la liberté, l’harmonie et la concorde. « Ce n’est pas seulement une attaque contre le peuple de France et contre Paris, c’est une attaque contre l’humanité et contre toutes les valeurs humaines et olympiques » ose écrire le Président du CIO Thomas Bach qui ajoute dans son message du 14 novembre : « Nous devons rappeler le pouvoir unificateur du sport, sa capacité à  rassembler les peuples et les communautés, à apporter la paix et la réconciliation ». Discours sans fondement, discours mythique quand on observe que le 20ème siècle, le siècle du sport, fut le plus meurtrier, quand on constate que le sport encourage régulièrement les nationalismes et, pire encore, quand on sait que le sport a cautionné les régimes les plus autoritaires. Les champions sont allés « jouer » à Berlin dans l’Allemagne de Hitler en 1936 après être allés "jouer" dans l'Italie fasciste de Mussolini en 1934, ils sont allés « jouer » dans l’Argentine du général dictateur Videla en 1978 à 800 mètres d’un centre de torture, dans un pays qui emprisonnait et massacrait les opposants, ils sont allés « jouer » à Moscou en 1980 dans l’URSS oppressante de Leonid Brejnev. Plus récemment, ils sont allés « jouer » sans scrupules particuliers à Pékin en 2008 dans la Chine qui emprisonne les opposants politiques et les intellectuels, et intimident les militantes des droits des femmes. En 2014, ils sont allés « jouer » à Sotchi dans la Russie homophobe muselée par Vladimir Poutine. Plus que jamais, le sport illustre une catégorie d’imposture indépassable, l’imposture absolue, celle qui, selon le sociologue Raymond Boudon, consiste à cacher des desseins peu moraux voire immoraux sous le couvert sous le couvert d’une éthique universelle
18 novembre (suite).- Petit ajout à la brève réflexion précédente. En guise de conclusion provisoire, on peut affirmer que le sport français est solidaire des victimes  dans deux cas :  quand elles sont Françaises et que la solidarité ne gêne pas trop les compétitions et les calendriers, ou quand elles ne sont pas victimes du terrorisme d’Etat
17 novembre.- 11 morts et 37 blessés, dont 12 en urgence absolue. On le dit souvent ; tous les morts n’ont pas la même importance. En temps normal, l’accident de TGV près de Strasbourg aurait fait la « une ». En temps de barbarie, il est passé inaperçu ou presque.  Les victimes et leurs familles sont médiatiquement oubliées. En parlant de média, un mot sur Léa Salamé symbole du nouveau journalisme jugé (par qui ?) pertinent et de qualité. Rentrer dans le chou de ses interlocuteurs à tout bout de champ, couper la parole, répéter les plus grosses énormités de certains politiciens méconnus pour faire réagir, telle est la stratégie de Madame Salamé. Hier, Jean-Jacques Urvoas, le député socialiste du Finistère, président de la commission des lois à l'Assemblée nationale, a été bombardé de questions par la journaliste dont le message principal est toujours le même : « Accusé répondez. Qu’avez-vous fait ? ». On peut préférer le journalisme de compétence au journalisme tauromachique
16 novembre.- L’extrême droite fait honte à tout le peuple de France après certaines de ses déclarations  sur les attentats de Paris. Nicolas Sarkozy fait pitié tant on le sent en pleine campagne électorale non pas pour les régionales mais pour la présidentielle. Il est prêt à tout dire sur la sécurité avec une hypocrisie inégalable oubliant qu’il fut un temps le président de la République qui voulait terroriser le terrorisme. Ses faux amis Juppé et Fillon font preuve d’un peu plus de dignité en de tels moments. Pierre Lellouche fait mal à l’intelligence tant il assure, avec forfanterie, avoir la solution pour anéantir Daech. Recevons avec tout le mépris qu’ils méritent les propos d’un homme qui fait de la mauvaise foi permanente l’atout principal de son opposition. Hier, nous parlions de silence. Si certains hommes et femmes politiques - mus par leur volonté farouche de destruction de l’adversaire par tous les moyens – pouvaient enfin se taire, le pays se porterait mieux.
15 novembre.- Silence. Face à la déferlante ininterrompue et étouffante d'émissions spéciales, d'analyses, de commentaires, de témoignages, de reportages "sur les lieux", de "re(re)diffusions" d'images, de projections, etc., du silence ferait du bien. Et pas une minute. Sur les antennes de radios et même de télévisions un peu de musique de Bach, Beethoven, Mozart, Schubert, Pergolèse et Vivaldi aurait permis de rendre un vibrant hommage aux victimes. Sur les réseaux dits sociaux,   les messages importants d'appels à l'aide et de portes ouvertes ne masquent pas totalement  les témoignages de solidarité convenus, les bavardages insignifiants et, bien pire, des remarques insultantes et diffamatoires donc condamnables.  Nos outils modernes de communication sont faits pour l'homme parlant sans cesse. Il devrait apprendre à se taire un peu en certaines circonstances.
14 novembre.- N'ajoutons pas un mot aux flots de paroles qui vont inonder la journée après les attentats de Paris. En boucle, les radios, télévisions et sites des journaux vont répéter les faits, donner la parole aux témoins, montrer et publier des images, passer et repasser les réactions, multiplier les commentaires pour certains chargés de sous-entendus  de "politique politicienne". Bref, en écoutant les uns et les autres, on a compris que nous étions en guerre mais qu'il ne fallait pas avoir peur.
13 novembre.- Certains entraîneurs de natation estiment que leur discipline pourrait faire face au même problème de dopage organisé que l'athlétisme russe. Dans ce sport, les Russes et les chinois sont soupçonnés de tricheries depuis longtemps, la Chine étant considérée comme un vaste laboratoire scientifique où se pressent les sportifs-cobayes. N’oublions pas que dans le monde du sport, le dopage est non seulement physique et chimique mais aussi mental. Le dopage « à la souffrance » (pour permettre de la supporter) n’est pas non plus une nouveauté. Ce qui est le plus surprenant  c’est d’abord de voir que le dopage dans le football, pays planétaire où les meilleures équipes sont d’Europe occidentale fait l’objet d’une terrible omerta, les rares affaires évoquées (celle de la Juventus de Zidane et Deschamps) étant aujourd’hui totalement et volontairement oubliées. C’est ensuite de voir que la natation française qui est au sommet de la hiérarchie mondiale après avoir été longtemps  très médiocre (au creux de la vague dirait-on si on n’était pas dans une piscine) ne fait l’objet d’aucun soupçon de la  part de la presse française. Gonflé comme un bibendum, Florent Manaudou ne peut être suspecté sans preuve. Comme Armstrong pendant très longtemps ! C’est enfin de croire que le sport défini comme pratique physique compétitive institutionnalisée (à ne pas confondre avec l’activité physique ce qui est très souvent fait pour entretenir le flou) peut être différent. On ne change pas des recettes qui font gagner quel qu’en soit le prix à  payer à court mais surtout à moyen et long terme. Les footballeurs américains chargés comme des mules durant toute leur carrière vivent en moyenne 53 ans. Les progrès de la médecine ne bénéficient pas à tout le monde…
12 novembre.- Pas de chance. Le CACS est invité par Guillaume Erner qui anime la matinale de France Culture. Au sommaire : les problèmes de corruption, de dopage, etc. Avec comme autre invité, Patrice Kanner. Pour des raisons personnelles, Michel Caillat ne peut se libérer. Pour une fois qu'une invitation arrive, on déclare forfait. Le Ministre a joué seul. On peut parier qu'il a milité pour "le sport propre", le "vrai sport" que cherchaient Marie Georges Buffet et Roger Bambuck dans les années 1980-90, que cherchait avant eux le père de la méthode naturelle, Georges Hébert dans les années 1920, et que cherchait avant lui Pierre de Coubertin qui parlait déjà des "périlleuses déchéances" dans les années 1900. Les envolées morales ne sont que des écrans de fumée. Dommage qu'on n'ait pas pu le dire  au Ministre sur les antennes de France Culture.
11 novembre.- Dopage organisé en athlétisme qu’on ne veut attribuer qu’à la Russie (souvenir de l’ex URSS) pour ne pas mettre en cause toute la planète sportive, corruption un peu partout (de Sepp Blatter à Lamine Diack), violence sur beaucoup de terrains, les envolées morales se multiplient pour innocenter une fois encore le sport (les premiers cris d’alarme datent de son origine). L’essentiel est de faire croire. Ce que réussit à merveille François Hollande (comme son prédécesseur) toujours prêt à être le premier à  tweeter et à feindre un intérêt pour tous les sujets.  Attitude mécanique  un peu ridicule comme le prouvent les quatre derniers textes. Le 5 novembre, le Président écrit : « J'exprime la reconnaissance de la Nation à René Girard, un homme libre et un humaniste dont l’œuvre marquera l’histoire de la pensée. » Hier, le compte a chauffé tristement. Le premier tweet était le suivant : « Je salue la mémoire d'André Glucksmann. Toujours à l'écoute des souffrances des peuples, il ne se résignait pas à la fatalité des guerres ».  Dans l’après-midi, on peut lire  : « Helmut Schmidt était un grand homme d'État allemand, un social-démocrate et un grand européen qui a toujours éclairé le débat public » Entre ces deux textes touchant un philosophe et un homme d’Etat, François Hollande a rendu hommage à un triathlète français, cinquième des derniers Jeux Olympiques  et essentiellement connu dans son petit monde : « Laurent Vidal était un immense champion. Je présente toutes mes condoléances à sa famille et au sport français ». Le mot tweet (marque déposée comme tweeter) n’a pas de traduction recommandée en français. Le Petit Robert atteste le mot  en 2009 et indique : mot anglais « gazouillis ». C’est exactement ça. Le babillage dérisoire est un passage obligé pour le Président de la République et pour beaucoup d’hommes et de femmes politiques. Mais obligé par qui ?
10 novembre.- Faire parler de soi tel était ce week-end le désir profond de Sophie de Menton et de l’inévitable Laurent Ruquier, un habitué du mélange des genres qui sert finalement le populisme. Sa dernière sortie qui se veut innocente touche le fils du ministre des affaires étrangères, Thomas Fabius sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir fait des chèques en bois. Question de Ruquier content de lui : « Trouvez vous injuste que l’on s’attaque à Laurent Fabius à travers son fils ? La technique méprisable du "j'en parle tout en disant qu'il ne faut pas en parler" permet de se donner bonne conscience. Faire croire qu’il est honteux d'évoquer un sujet en le traitant est  méprisable. Quel est l’intérêt de s’intéresser au fils, au cousin ou au beau-frère d’un ministre ? Aucun. Tout dirigeant politique doit il être tenu pour responsable de l’agissement des membres de sa famille ? Que dira Laurent Ruquier si on lui demande comment il juge le comportement de son père rentré complètement ivre du dernier banquet des anciens combattants du Havre ? Poser la question était scandaleux. Peu importe ce qu’a répondu Bruno Gaccio.  De son côté, Sophie de Menton a déclaré de manière inepte à propos de la ministre du travail : « Elle est là parce qu’elle est une femme, parce qu’elle est charmante, parce qu’elle a un nom pas forcément facile à prononcer.» A la présidente du mouvement » Ethic » (pas éthique) toujours disponible pour jouer la grande gueule réactionnaire, on est tenté de répondre sur le même ton : « Et vous Madame de Menthon est-ce votre (faux ?) titre de noblesse et le fait d’avoir  beaucoup couché qui vous a ouvert tant de portes dans le monde médiatico-industriel ? La vulgarité et la bassesse  n’entraînent plus de véritables réactions. La parole se libère et pas seulement sur les réseaux dits sociaux. Dommage qu’elle soit souvent abjecte et déshonorante
.9 novembre.- Alain Delon a eu 80 ans. Il fut un jeune premier ; il est aujourd’hui un vieux con (cela dit il pouvait être beau et con dans sa jeunesse). Il éructe ses sentences sur la France sur des airs d’extrême droite (il soutient le FN) qui charment sa grande amie Brigitte Bardot. Delon se moque des anniversaires. Nous aussi, surtout du sien. « Soyez gentils ne lui souhaitez pas » avouait son entourage et ses amis . Nous, on ne souhaite qu’une seule chose : qu’il se taise























Après la brève du 8, les supporteurs de Montpellier nous signalent qu’ils tiennent eux aussi à rendre hommage à René Girard en soulignant l’importance de l’ouvrage, « La violence et le sacré ». En effet, l’ex entraîneur du club  était un joueur dur, sa philosophie de jeu n’excluait pas la violence et il fut sacré champion de France en 2012
8 novembre.- Bilan de fin de semaine « culturelle ». Le philosophe René Girard  dont tous les médias à l’exception de France Culture  (ou France Inter en… 2004) n’avaient jamais parlé pendant sa très longue carrière fait l’objet ici et là d’hommages. Il n’est jamais trop tard pour faire croire qu’on s’intéresse à la pensée et à la richesse d’une oeuvre. Karim Benzema est mis en examen et pour trop de monde il est déjà coupable. Soit il a conseillé à Valbuena  de payer pour éviter tout souci, soit ses « amis » lui ont dit qu’il avait intérêt  de dire à Valbuena de payer sous peine d’avoir lui-même quelques soucis. L’alternative devenant un dilemme, Benzema a succombé à la loi dite du quartier. Les « NRJ Music Awards » (que les créateurs la station de radio NRJ en partenariat avec TF1 refusent d’appeler  par la traduction jugée trop ringarde  en français « Prix de la Musique NRJ »)  ont couronné les plus grands chanteurs de notre pays, Shy’m chez les femmes et M. Pokora chez les hommes Le prix de la meilleure chanson française est revenu à Kendji Girac pour « conmigo ». Quant au prix de l’humour ou plus exactement de la franche rigolade, il est attribué sans hésiter  aux organisateurs de la soirée. Pour tuer tout débat, on nous balancera à la figure le refrain connu : « Vous vous moquez parce que vous n’aimez pas le peuple ».  Et si mépriser le peuple c’était au contraire lui donner ce qu’il attend, ce qu’il écoute en boucle, ce qui est construit pour être « grand public ».  Tout ce qui est sympathique et agréable (même à l’oreille) n’est pas excellent. Et tout ce qui est populaire ne doit pas être sacré.
7 novembre.- Vous avez sans doute déjà entendu cette réflexion très largement partagée : « J’aime pas la musique classique ».  Dire cela est absurde, un peu comme si l’on disait, « j’aime pas la chanson »,  en jugeant sans nuances un ensemble où l’on engloberait Barbara, Bashung, Lady Gaga, Stromae, Noël Gallagher, Zaz et Mettalica. Immédiatement jugée élitiste et « intello », la musique dite classique va de Bach à Berio en passant par Schubert, Beethoven, Mahler, Chostakovitch, Varèse et des dizaines d’autres compositeurs de musique baroque, romantique, contemporaine.  Bref, dire « j’aime pas le classique » est aussi ridicule que de dire  « j’aime pas la nourriture ». Mais comment aimer ce type de musique si l’on n’en écoute jamais ? A part, France musique et quelques très rares émissions de radio et de télévision programmées le plus souvent tardivement, à quel moment peut-on apprendre à connaître  et à aimer Mozart, Pergolèse où Ravel ? Ni dans les médias, ni dans les écoles. Les programmateurs nous affirment qu’on ne peut pas passer de classique parce que les morceaux sont trop longs. C’est totalement faux quand on connaît le nombre de petites pièces qui ne dépassent pas trois minutes. Pour vous mettre en appétit, allez écouter la matinale culturelle de France musique du vendredi 6. Le chef d’orchestre John Elliot Gardiner et le pianiste Michel Dalberto s’expriment avec intelligence et passion sur leur travail. Dalberto explique avec finesse et jubilation pourquoi chaque compositeur (voire chaque œuvre) devrait être joué sur un piano de marque différente. Et, pour ce qui devrait être le plaisir du plus grand nombre (et qui ne l’est malheureusement que pour une minorité), il joue « Children’s corner docteur gradus ad parnassum » de Claude Debussy. Regardez la vidéo pour écouter d’abord mais aussi voir ses mains courir sur le clavier. C’est le type même de morceau qui pourrait passer sur toutes les antennes, habituer l’oreille à un autre type de musique et faire aimer à une foule de gens, jeunes et moins jeunes, des œuvres musicales d’une richesse absolue
6 novembre.- Une certaine presse se gausse de l’incapacité de la Ministre du travail à répondre à une question sur les contrats précaires. Comme par hasard, après Fleur Pellerin  (dans l'émission Le Supplément) c’est une autre femme qui est visée par l’attitude putassière de  la grande gueule démago de RMC. On pourrait facilement interroger à l’improviste Jean Jacques Bourdin, parfait  représentant des « gros beaufs distingués », sur les représentants du personnel, les durées légales du travail, les différences entre conventions collectives et accords collectifs, les multiples contrats précaires ou la distinction entre la SARl, l’EIRL et la SNC. On verra alors si le « grand pro de l’info » comme on (il) se plait à le (se) présenter sait de quoi il parle ! La prochaine fois, Bourdin interrogera sans doute Fabius sur toutes les capitales des pays qu'il traverse, Braillard sur les écrits de Coubertin et Taubira sur la pensée de Michel Foucault à propos des prisons.  Comme si la qualité d’un ministre et plus encore d’une politique dépendait de la réponse à une question digne d’une émission TV. S’amuser à piéger toute la classe politique et donc à la dénigrer avec des interrogations dignes d’un mauvais QCM  ne grandit pas l’homme qui se prête à ce jeu dangereux. Honte à Bourdin, à tous ces supporteurs (du Figaro aux citoyens dits de base) et à toutes ces grandes gueules incultes qui donnent des leçons en permanence sans avoir travaillé sérieusement le moindre dossier.
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* Les premières réactions jugent inadmissible l'ignorance de la ministre sur cette question relative au contrat précaire. Ce n'est pas très glorieux de ne pas répondre mais il me semble encore moins glorieux de poser la question en ayant à l'esprit le désir de montrer la nullité de l'invité(e) et la volonté de faire le "buzz". Bourdin n'oserait pas jouer à ce jeu malhonnête face à Valls, Chevènement ou Sarkozy. Il serait renvoyé dans les cordes immédiatement.
5 novembre.- Manuel Valls vient d’annoncer un nouveau code du travail pour 2018. A cette date, il sera sans doute redevenu maire d’une ville et combattra le gouvernement qui continuera le travail qu’il aura parfaitement commencé. Il faut « toiletter, assouplir, simplifier » dit le premier Ministre soutenu par la MEDEF ce qui signifie en clair, il faut  détruire le code du travail et en finir avec la hiérarchie des sources de droit. L’accord de branche voire d’entreprise devient supérieur à la loi ! Le travail de nuit, le travail du dimanche et des jours fériés, les primes et demain les salaires, la flexibilité en général seront négociés au plus près des travailleurs. Et contre eux. La réforme du droit du travail commencera dès 2016 par le temps de travail, mais sans toucher aux 35 heures nous dit-on. Il suffira de faire signer un accord sur les 39 heures payés 35 pour entériner le recul. Le gouvernement et ses amis nous parlent de progrès social en faisant croire que la lutte des classes n’existent plus et que les salariés dans les entreprises (99% ont moins de 50 salariés) ont autant de pouvoirs que les patrons pour imposer leur point de vue, bref, que ce sont des « accords gagnants-gagants ». Dont on connaît les grands perdants.  « On ne peut pas avoir en tête  les 3000 pages du Code de travail, il faut alléger » disait hier un chef d’entreprise. Comme s’il allait mieux connaître un Code limité à 1000 pages. Comme si l’on ne pouvait pas par exemple alléger le "monstre" en  inscrivant uniquement ce qui y est déjà écrit : « Le contrat de travail à durée indéterminée est le contrat de droit commun ». En supprimant les contrats précaires, on supprime déjà beaucoup de pages ! Cette réforme du Code du travail est un démantèlement social sans précédent, un nivellement par le bas organisé dans un système toujours plus mortifère, une marche supplémentaire vers l’arrivée au pouvoir de ceux (de celle) dont les gouvernements successifs auront préparé le terrain. Il suffit  de lire le programme de François Fillon - supprimer des milliers de fonctionnaires, en finir totalement avec les 35 heures et repousser l’âge de la retraite à 65 ans  - pour voir vers quel projet émancipateur nous conduisent les dirigeants politiques d’aujourd’hui.
4 novembre.- La droite soutenue aveuglément par Le Figaro (vive le journalisme libre !) parle jusqu’à l’étouffement de la « politique laxiste de Christiane Taubira ». Tous les chiffres (nombre de prisonniers en hausse, nombre de libérations anticipées en baisse, etc.) prouvent plutôt le contraire mais peu importe. Il faut tout dire et tout faire pour récolter des voix et anéantir une femme qui a le principal défaut d’être cultivée. Il est sûr que Sarkozy ne truffe pas ses discours de citations de Saint-John Perse ou de Victor Hugo (dont il ne connaît que le  célèbre 1793* !).  Dire n’importe quoi sur la sécurité, les réfugiés, etc.  pour attirer le chaland (l’électeur) c’est ce que font sans scrupule et avec une mauvaise foi écoeurante trop de dirigeants de droite (pas tous). Ils jouent sur le terrain de l’extrême droite en caressant le « bon peuple menacé » dans le sens du poil.  C’est médiocre, hypocrite, scandaleux et plus encore dangereux. Dans tout domaine, ils n’argumentent pas, ils assènent leurs mensonges avec un aplomb destructeur. Ils jugent les citoyens  assez sots pour ne pas percevoir  sous leur propos l’intox et la propagande.  « Elections piège à cons », c’est avec ce slogan en tête que trop de candidats (de l’extrême droite à l’extrême gauche) se présentent mus par le seul désir de conquérir (ou de conserver) le pouvoir par tous les moyens.  Tous les cons  que nous sommes doivent être appelés  lors des prochains scrutins (et d’abord lors des régionales) au choix suivant très limité : voter blanc ou ne pas voter. La démocratie régulièrement bafouée ne s’en portera pas plus mal.
*L’ancien Président avait ainsi parlé du livre « Quatrevingt-treize » (graphie voulue par Victor Hugo
3 novembre.- Le présentateur de la météorologie (météo est une apocope comme métro ou ciné) de France 2, Philippe Verdier, est licencié pour avoir plus que douté du réchauffement climatique dans un livre sorti récemment. La direction de la chaîne considère que le journaliste s'est servi de sa fonction à France 2 pour faire la promotion de son livre, et qu'il a outrepassé son "devoir de réserve". La revue  « Sciences et Avenir » s'est procuré l'ouvrage incriminé et souligne que Philippe Verdier « digère bien mal la science et  a réalisé une pseudo-enquête qui accuse maladroitement et à tort ». Le licenciement s'appuie t-il sur une cause réelle et sérieuse ? La justice le dira sans doute. Certains ont déjà jugé avec une assurance pour le moins discutable. Philippe Vandel qui a toujours tendance à asséner ses vérités  juge le licenciement abusif et fait référence au 7 janvier. En une phrase nous dit-il, ceux qui défendaient la liberté d’expression dans le drame de « Charlie Hebdo » sont les premiers à admettre l’éviction du M.Météo. Vandel oublie un peu vite que la liberté d’expression ce n’est pas dire n’importe quoi, n’importe où, n’importe comment. A l’écouter, au nom de la liberté d’expression, on peut dire que les races existent, que le SIDA se transmet en se serrant la main, que la pauvreté est génétique, que les accidents de la route sont dus aux arbres qui bordent les routes et que le sous-développement d’une grande partie de la planète est lié à la paresse d’habitants qui ne font rien pour s’en sortir. Faire référence à « Charlie Hebdo » et au combat conduit pendant des années  par Cabu, Tignous, Charb et leurs amis n’est pas seulement une maladresse. C’est une faute.  Lourde, grave ou sérieuse ? Les lecteurs jugeront.
2 novembre.- Les Français attendent des résultats très positifs de la COP 21, la conférence mondiale sur l'environnement et principalement sur les changements climatiques. Selon un dernier sondage (un de plus !), la majorité des Français se dit favorable au diesel. Parallèlement, la majorité des Parisiens est hostile à l'interdiction de la voiture dans certains endroits de la ville et même à la circulation alternée. Des groupes de défense des automobilistes s'alarment un peu partout de toute réduction de vitesse et de l'augmentation des amendes pour stationnement interdit (sur les trottoirs toujours plus envahis de bagnoles). Des agriculteurs pestent contre la mise en cause des pesticides et insecticides, des buralistes s'emportent contre toute mesure pouvant limiter la consommation de tabac, des motards s'étouffent à l'idée de devoir respecter le code de la route (!), bref, tout le monde est pour défendre prioritairement ses petits intérêts et accessoirement l'environnement. Nicolas  Hulot a de grandes chances d'avoir raison : la COP 21 sera un échec.

1er novembre.-  Les rencontres de la Coupe du monde de rugby ont fait de très fortes audiences. Pour l’Euro 2016 en France la propagande bat son plein et nul doute que plus de dix millions de personnes regarderont les principaux matches. C’est la preuve que le sport est un phénomène social majeur de notre temps qui mobilise des foules très importantes (beaucoup plus que n’importe quelle manifestation défendant les droits sociaux). Or, plus que jamais il reste un sujet tabou, ignoré, méprisé. Les amoureux ne veulent pas l’analyser et les anti-sportifs (ceux qui ne s’intéressent pas aux résultats) ne veulent pas voir le sport comme un fait de société aux multiples fonctions politiques, économiques et idéologiques.  Dans un texte évoqué ci-dessus la question suivante est posée : le sport-il un phénomène d’imprégnation fasciste ? Ce texte envoyé à un grand nombre de citoyens (militants, journalistes, etc.) a fait réagir… une personne. Le mot sport fait peur. L’aveuglement, le silence complice, le refus volontaire de tout débat, laissent de côté un phénomène qui sature notre espace et notre temps.  Le sport a toujours soutenu les pires régimes, il est un peu fasciste, non ? « Peut-être et alors quel est le problème ? »... 
31 octobre.- Christophe Barbier directeur de la rédaction de L’Express a sans doute beaucoup d’humour : il vient de mettre en une de son hebdo : « Hollande : le début de la fin ». Un titre qui  correspond parfaitement à la situation de l’homme à l’écharpe rouge qui est en conflit direct avec une grande majorité de ses journalistes.  L’omniscient Barbier a  une solution à tous les problèmes de la France mais n’arrive pas à résoudre celui de son journal. Cela ne l’empêche pas d’être omniprésent dans les médias et de dégainer avec une incroyable suffisance ses commentaires indiscutables et ses remèdes miracle. A écouter tous ces donneurs de leçons (de Barbier à Joffrin) nous avons tous la tête comme une citrouille. Ca tombe bien en ce jour de fête ( ?) commerciale  d’Halloween. Pas besoin de chercher à se faire peur ; notre vie quotidienne avec ses crimes d’indifférence, ses vanités, ses ignorances suicidaires et ses aveuglements conscients ou non, suffit à nos inquiétudes et à notre effroi.
27,28,29,30.- Le congé fait peur quand on se met, ne serait-ce qu'une journée, à l'écoute des "grandes radios" de notre pays. La démagogie et pire, le populisme (on parle au nom du peuple) dégouline sur RMC avec un ton insupportable de mauvais bateleurs de foire. La grossièreté et la vulgarité des "grosses têtes" sur RTL en font une émission populaire. Vive Baffie et ses fausses audaces graveleuses et Marcela Iacub, juriste et chercheuse, transformée en "racoleuse sexuelle". Sur Europe 1, Morandini a le don de transformer tout débat complexe en question binaire où les auditeurs ont évidemment la parole (comme sur les autres radios) puisqu'ils ont réfléchi à tous les sujets (du terrorisme au nucléaire en passant par l'euthanasie, les transports en cars, la Syrie, la FIFA, la COP 21, la fiscalité et... tout le reste !). Sur France Inter qui sauve un peu l'honneur (malgré tous ses économistes très libéraux à la Dominique Seux), il est conseillé à Patrick Cohen de laisser parler ses invités et de ne pas donner les réponses qu'il attend dans ses questions. France Culture et France musique restent des exceptions. Bref, une journée d'écoute des radios en dit long sur notre société, sur son évolution et son avenir inquiétant si rien ne change. Je suis tenté de conclure ainsi : à quoi sert l'accumulation de connaissances si ce n'est justement pour penser autrement ? C'est un signe de pauvreté d'esprit que de vouloir à tout prix ranger ses propres idées sous l'autorité d'autrui (du peuple par exemple). Je connais la réplique : « T’es un intello qui méprise le peuple ». Mais qui le méprise vraiment en lui faisant de croire qu’il prêche la vérité et véhicule toutes les vertus ? Qui le méprise : celui qui le caresse toujours dans le sens du poil ou celui qui veut lui donner des armes pour avoir un regard lucide et critique  et penser par lui-même ?
26 octobre.- Le blog se met en congé pendant trois jours. Il en profite tant que les congés payés existent encore. Le temps de travail augmente non seulement par semaine (les 35 heures à balayer) mais aussi durant l'année (la suppression de jours fériés c'est une augmentation du temps de travail). Plus chacun travaille plus il y aura d'emplois pour tous. Ce raisonnement absurde est largement diffusé et médiatisé. Société du chômage ou société du temps libre ? Le choix a été fait. Avec les conséquences sociales, économiques et politiques que l'on connaît.
25 octobre.- On change d'heure mais les discours sont invariables. "Il faut donner la parole au peuple" nous dit-on.  En dehors du fait non négligeable que le peuple a souvent cautionné le pire dans l'Histoire, il est à noter que le jugement de la Cour d'assises d'appel dans l'affaire du docteur Bonnemaison est qualifié d'incohérent. Or, la Cour est composée de trois professionnels et de... neuf citoyens tirés au sort. Oui, on change d'heure et en sport on change de plus en plus la minute de silence en minute d'applaudissement. Pourquoi ? Pour éviter que trop de supporters hurlent pendant que l'on rend hommage aux disparus des inondations ou d'un accident de cars. Les applaudissements couvrent les beuglements de supporters hystériques qui ne peuvent jamais se taire. Vive le sport et ses valeurs de fraternité et de respect des autres ! Les amoureux aveuglés me diront que ce ne sont pas de "vrais sportifs" et que ce n'est pas ça  le sport.  Comme le définit l'INSEP dans une formulation absurde qui l'arrange bien : "Le sport c'est ce que font les personnes quand elles disent qu'elles font du sport". Affirmons la même chose pour l'éducation, la famille, la religion, la folie, la justice, bref pour tous les sujets et le titre de ce blog aura trouvé son aboutissement final : tout travail intellectuel ne sert à rien puisque chacun forge sa propre définition et finit par ne discuter qu'avec lui-même. Ce que fait déjà fort bien le monde du "sport".
24 octobre.- La majorité de la presse nous le répète en boucle :"Les avocats sont en grève contre Christine Taubira". C'est absurde, ça ne veut rien dire, mais la phrase sera répétée à l'infini. Les mots n'ont pas de sens pour trop de médias. Qu'est-ce qu'une grève ? Laissons les journalistes  regarder la Constitution et plus encore la jurisprudence pour le savoir. Ca demande un peu de travail. Mais ça leur évitera d'utiliser un slogan à la fois erroné dans la définition du mot grève et volontairement personnalisé. L'objectif est d'attaquer une femme qui gêne parce qu'elle a des idées (elle est cultivée) et qu'elle les défend avec fermeté.
23 octobre.- Bonne nouvelle hier soir : faute d'être boycottée par trop de journalistes avides de lui donner la parole pour qu'elle fasse le "buzz" (le ramdam) en disant n'importe quoi sur l'euro, l'immigration, la justice, le terrorisme, etc., Marine le Pen a décidé de boycotter France 2 et sa grande messe "Des paroles et des actes". On peut dire qu'elle refuse le débat démocratique mais en réalité, elle n'engage jamais le débat. Elle assène continuellement ses mauvaises brèves de comptoirs en faisant croire qu'elle parle au nom du peuple. Sur le fond, c'est insignifiant mais dangereux. "Ni paroles ni actes" c'est finalement ce qui peut nous arriver de mieux avec elle et ses amis.
22 octobre.- Il n’y a pas une semaine sans un rapport de la Cour des comptes sur tous les sujets. La fiscalité, la gestion des fonctionnaires, les finances locales,  le coût de la santé (y compris celui des infirmières !), la faiblesse de nos lycées, etc., et hier les dysfonctionnements (et le coût évidemment) de notre politique du droit d’asile. Vous avez un souci avec l'administration, n’hésitez pas : la Cour des Comptes a réponse à tout. Mais pourquoi ne s’installe-t-elle pas directement à Matignon ? Tout serait plus simple. Bien sûr, la Cour des comptes comprend sept chambres composées d'un président de chambre, de conseillers maîtres, de conseillers référendaires, d'auditeurs, de rapporteurs et d'experts. Au total, la Cour est pleine : 735 magistrats ! Elle qui prône en permanence la réduction des dépenses publiques, aurait du mal à apparaître comme un gouvernement resserré ! Pour l’heure, il serait intéressait de commander un rapport sur l’impact réel des rapports de la Cour des Comptes. Et sur leurs coûts.
21 octobre.- Vous ne connaissez pas la team Yavbou ? C’est l’expression à la fois absurde et honteuse (franglais mêlé à la vulgarité) que les volleyeurs français champions d’Europe dimanche dernier ont retenue dès fin 2013. C’est leur marque et quelle marque. On apprend que les joueurs qui se sont désignés ainsi ont choisi le verlan de «bouillave», le verbe bouillaver signifiant au mieux (de manière la plus élégante) « agresser quelqu’un violemment » et plus précisément le  «défoncer». Une définition tout en euphémisme. En effet, le terme issu du romani (langue parlée par les gitans et les tziganes) signifie – plus sûrement – faire l'amour très vulgairement, très salement. Et plus clairement encore,  «baiser» de manière très virile. On pourra toujours dire que c’est une image, que les Français ont défoncé leurs adversaires, les ont battus à plate couture, les ont « niqués ». Qu’en pensent les femmes sportives ou non ? La «team Yavbou» n’est pas seulement championne d’Europe de volley, elle est championne du monde de la grivoiserie, de la muflerie teintée de sexisme, bref de la bêtise. C'est sans doute ce qu'on appelle la "distinction sportive".
20 octobre.- La droite, la gauche surnommée dès 1986 « la deuxième droite », le gouvernement et François Hollande nous le répètent : il ne s’agit plus de vouloir changer le monde, transformer la société, il faut s’adapter. S’adapter à quoi ? A la réalité, cette réalité qui fait rêver ! Il faut entrer dans le moule de cette société que l’on voit épanouie, égalitaire, responsable et qu’on imagine demain rayonnante, fraternelle, unie. Le mot union d’ailleurs c’est le grand mot de ceux qui prônent l’adaptation. Le Président de la République l’a encore dit hier : tous unis, riches et pauvres, patrons et salariés, pour une « France qui gagne ». C’est le mythe des intérêts communs, du « je veux satisfaire tout le monde » (donc je mécontente la grande majorité) illustrée par cette formule grotesque tout droit venue du stade Vélodrome de Marseille et repris comme un vulgaire slogan par les syndicats : « Tous ensemble, tous ensemble ». Réformer, réformer pour s’adapter c’est le maître mot de la classe politique, de la majorité de la presse et de trop de citoyens qui feraient bien de lire ou relire sans tarder un petit livre d’André Gorz, penseur trop négligé : « Réforme et révolution » (Editions Le Seuil  1969).
19 octobre.- La direction de la Poste a décidé via les postiers toujours plus exploités, de distribuer les  colis le dimanche avant Noël.  Avec la formule classique : « Sur la base du volontariat ». Comme si les salariés mal payés et travaillant dans des conditions de plus en plus déplorables avaient vraiment le choix. Ballon d’essai avant d’élargir la mesure des colis aux lettres et d’un dimanche à plusieurs dimanches. Il paraît que les Français sont favorables à cette mesure, surtout ceux qui sont les premiers à dire dans d’autres sondages (il y en a tellement où tout et n’importe quoi est exprimé) qu’ils ne souhaitent pas eux-mêmes travailler le dimanche. Aujourd’hui, la Poste distribue souvent le courrier à 13, 14, 15 heures voire pire dans beaucoup de quartiers, au point que les abonnés liront bientôt le  journal  de la veille ! Elle  fonctionne désormais comme une  véritable entreprise commerciale. La distribution de colis la veille de Noël (vive la société de consommation) sert les intérêts privés. La Poste n’a décidément plus rien d’un service public.
18 octobre.-  La presse nous le dit : écrasée, piétinée, broyée, humiliée, l'équipe de France de rugby a été nulle dans tous les domaines (touches, coups de pied, vivacité, puissance, etc.). Les mêmes qui, hier, nous disaient que la victoire (le miracle) était envisageable, ceux qui à la mi-temps encore (pour alimenter un faux suspense) affirmait qu'un retournement de situation était possible, n'ont plus ce jour assez de mots pour dire que les Français furent en dessous de tout. Comme dans tous les domaines diront les adeptes du French bashing"  (le dénigrement de la France pour parler correctement). Nul doute que certains jugeront François Hollande responsable de la déroute ! Mais si vous voulez tout de même rire sur le sujet,  écoutez la rubrique dite philosophique entendue ce matin sur France Inter "Petite philosophie du rugby". Michel Serres nous parle du ballon ovale comme "auteur du contrat social" et de la pédagogie du rugby par la violence maîtrisée. Décidément, qu'il soit philosophe ou non, l'amoureux du sport peut dire n'importe quoi.
17 octobre.- Le présentateur de France 2  Philippe Verdier est le  Nadine Morano de la météo. Contre tous les  scientifiques  (à l’exception de  l’illustre pseudo scientifique Claude Allègre), Verdier affirme que finalement rien ne permet de dire vraiment que le climat se réchauffe et que la planète est en danger. La photo (ci-dessous) de François Hollande en Islande ? Opération de communication nous diront évidemment ses adversaires et trop de médias. Et même si c’est vrai, est-ce pour autant qu’il faut négliger les conséquences du réchauffement climatique et juger que ce qui mérite de faire la « une » des journaux c’est le match de rugby France-Nouvelle Zélande. ? « Faites-nous honneur » titre le Parisien. Le quotidien ferait honneur à la presse en hiérarchisant mieux l’information. Ce qui compte en réalité pour elle (presse écrite mais aussi audiovisuelle), c’est ce qui est « vendeur ». Et le ballon ovale sur vend mieux que la fonte des glaciers.
EN IMAGES. François Hollande au pied d'un glacier fondu islandais
16 octobre.- Si nous le voulons, nous trouvons  des émissions de radio et télévision au terme desquelles nous nous couchons moins bêtes. Hier, par exemple, dans l’émission de Hervé Gardette Du Grain à moudre  sur France Culture, la question posée était la suivante : « Le "politiquement correct" est-il devenu minoritaire ? » Le parler vrai serait en effet en train de triompher, reléguant la bien pensance dans la minorité. Mais le parler vrai est-ce dire n’importe quoi, tout  étant jugé d’égale valeur (bref, c’est le café du commerce comme nouvelle idéologie) ? En soirée,  Franz Olivier Giesbert (FOG !)  reprenait sur France 5 son émission Les grandes questions  par la suivante  : « Peut-on s'affranchir des frontières? » Sur le plateau Régis Debray et l’inusable et surprenant Edgar Morin (94 ans)  ont dialogué longuement et sereinement. Un débat d’une grande richesse  où la pensée a repris ses droits dans notre monde de la vitesse et de la petite phrase. Malheureusement, le prochain invité de l’émission sera l’inévitable donneur de leçons Jacques Attali. FOG aurait sans doute pu en faire … l’économie.
15 octobre.- A Limoges, le 14 octobre, Nicolas Sarkozy a déclaré devant son « ami » Alain Juppé :  « J'ai confiance en lui. Je pense qu'il a confiance en moi". Surtout, "nous avons lui et moi une responsabilité (...) notre devoir est d'être unis, sans faille, ensemble pour vous offrir l'alternance ». Fin septembre, les quotidiens qui avaient bien écouté « couille molle » (le gentil surnom donné par les sarkozystes au maire de Bordeaux) titraient en chœur : « Juppé n’a pas confiance en Sarkozy et le dit haut et fort ». Le grand et triste cirque de l’entente à Limoges en dit long sur les hypocrisies de notre monde (et pas seulement du monde politique). Hypocrite est l’attitude des médias qui adorent donner la parole à Marine Le Pen et à son bras droit Florian Philippot sans dénoncer mot à mot ce qu’elle dit d’absurde, d’irrationnel et de démagogique. Hypocrite est  le comportement des Editions Fayard prêtes à  publier Mein Kampf en 2016. Hypocrite malheureusement est la posture de Jean-Luc Mélenchon qui monopolise la parole au sein du Front de gauche et balance ses missiles (« je veux bien aller en prison », « il faut recommencer ce qui a été fait à Air France) pour faire le maximum de bruit et être écouté. Hypocrites tous ceux qui tendent la parole non pas à ce qui se dit mais à ce qui détonne (Rebsamen dit que Hollande est un galet et toute la presse se régale !), ce qui se voit, ce qui est énorme, ce qui choque, ce qui peut faire le « buzz ». Plus c’est gros, plus c’est visible, plus c’est relayé. En matière d’hypocrisie et de mauvaise foi, le Front national est imbattable. Il trouve un peu partout des alliés qui jouent la même partition et lui préparent le terrain.
14 octobre.- On croyait peut-être à tort que les principales radios du service public (France Musique, France Culture, France Inter, France Info) étaient à l’abri de la publicité à l’exception de quelques annonces dites institutionnelles. Depuis quelque temps, il semble bien que les antennes sont ouvertes à une foule d’annonceurs dont on peut discuter le caractère institutionnel : Malakoff Mederic, Atol, Matmut, Macif, Mapa et  Fortuneo, la banque en ligne, filiale du Credit Mutuel Arkea. On va nous dire que ces compagnies bancaires et d’assurance sont mutualistes donc inventées par leurs clients et qu’elles se développent pour eux et avec eux ! La rentabilité passerait donc au second plan au Crédit mutuel qui est tout de même avant tout une Société Anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance, sa filiale Fortuneo étant une Société anonyme coopérative de crédit à capital variable et de courtage d'assurances. Atol est également une S.A., une Société anonyme de coopérative de commerçants, et Malakoff Médéric qui a le statut juridique d’association est en réalité la société mère d’un certain nombre de filiales qui sont des sociétés anonymes. Les radios du service public font donc de la publicité pour des entreprises privées. C’est sans doute légal, certains lecteurs nous le diront. Une chose est sûre : nous sommes rassurés quand on sait par exemple que Malakoff Mederic  est un groupe chargé d’assurer la protection sociale des Français.  Et plus encore confiants dans la pérennité du système quand on sait que ledit groupe est dirigé par Guillaume Sarkozy, le frère ainé de l’ancien président.
13 octobre.- Jouer sur le sens des mots, ne pas les définir permet d'entretenir le flou ou de faire passer pour neutre ce qui est en réalité une prise de position. Confondre le sport et l'activité physique fait passer le premier pour un bienfait de l'humanité alors qu'il a toujours cautionné les pires régimes et défendu les "valeurs" les moins défendables (compétition généralisée avec toutes ses néfastes conséquences, loi du plus fort, sexisme, nationalisme, etc.) en prétendant véhiculer la pureté, la loyauté, l'amitié et la fraternité. Chez les patrons, presque toujours relayés par les médias, le mot "charges sociales", ce fardeau dont on peut se délester a supplanté le mot cotisations (en oubliant qu'en face des cotisations, il y a les prestations). Les mots n'ont plus de sens. Aujourd'hui on nous dit que les avocats sont en grève. Le droit est précis : seuls les salariés peuvent être en grève. Or, il semble bien que les avocats salariés ne soient pas les plus nombreux à dénoncer la baisse de l'aide juridictionnelle. Quand un patron ferme sa boutique et un avocat son cabinet, il ne sont pas en grève, ils "baissent le rideau". Les mots toujours les mots. L'économiste Patrick Artus nous dit ce matin sur France Culture  que l'euro a accéléré la divergence des économies européennes. En 2002, pour "entrer dans l'euro", les pays devaient respecter cinq critères inscrits dans le Traité de Maastricht en 1992. Ces cinq critères très financiers (il n'y avait ni le taux de chômage, ni le taux de croissance) s'appellent les critères de convergence. Bref, plus on converge, plus ça diverge. Comprenne qui pourra.
12 octobre.- On peut se demander finalement si Rachida Dati n'avait pas raison. Elise Lucet est en effet pathétique au sens de "qui provoque un sentiment de tristesse grave". De tristesse et de colère quand on voit son journal de 13 heures sur France 2 sombrer dans l'anecdotique, la promotion des invités (tous merveilleux) et d'une certaine manière dans la désinvolture et pire, la désinformation. Nous avions signalé le 21 septembre son oubli touchant la réélection de Tsipras en Grèce. Aujourd'hui, elle a décidé d'affoler tout le monde en prétendant qu'on s'attendait à de nouvelles inondations dans le Midi. La moindre alerte orange va désormais se transformer en catastrophe imminente. Les habitants des Alpes Maritimes arrivant en cours de journal pourraient paniquer. En fait, l'alerte concerne le Vaucluse, le Gard et les Bouches-du-Rhône. Peu importe, l'essentiel est de dire aux populations que "la France a peur". Roger Gicquel doit se retourner dans sa tombe....
11 octobre.- Nous dénonçons régulièrement le comportement de beaucoup d’élus, Balkany en tête (soutenu par l’intouchable Teddy Riner) mais nous constatons un peu accablés que malgré toutes leurs « casseroles », ils trouvent un soutien sans faille auprès de la majorité de leurs électeurs. Electoralement, l’honnêteté, le respect des règles, la droiture ne sont jamais « payants ». Mieux vaut tricher, frauder, falsifier, comploter, manigancer et... bien parler. Les terribles inondations de Cannes et Mandelieu ont conduit à se poser les sempiternelles questions : pourquoi autant de constructions et donc de destructions des sols dans ces zones inondables ? Euh…  Parce que. Est-ce que ça remet en cause les projets niçois et le projet montpelliérain de gare TGV dans des endroits où les risques d’inondation sont réels ? Euh… Pas du tout. On continue, on fonce au nom du progrès, de l’emploi et de je ne sais quelle billevesée. Prenez un autre exemple : la FIFA. En France, les mondes du sport et de la politique (les ministres en tête) soutiennent unanimement ou presque Platini. Vous avez beau dire qu’il a longtemps travaillé très près de Blatter et qu’il n’est pas impensable qu’il soit mêlé à quelques affaires pas très claires, on vous laisse entendre que c’est un complot et que le Français est intègre. Aussi sûrement que le sport est beau, pur et loyal. Cette propension à défendre les arrangements entre amis, les corruptions, les infractions, les manigances et la mauvaise foi en dit long malheureusement sur notre société où les paroles sont  toujours de plus en plus belles quand les actes sont de plus en plus condamnables. 
10 octobre.- Lény Escudero est parti sans faire de bruit. Trop gênant, trop « engagé ». Sa mort a fait deux brèves à la radio et à la télévision et trois lignes dans la majorité des journaux et des sites dits d’information. Fils de républicains espagnols qui ont  fui le franquisme et se sont réfugiés en France en 1939 , Lény Escudero chante depuis 1957 la liberté et l’amour. Il faut écouter  « Vivre pour des idées », « Mon voisin est mort », « Ballade à Sylvie » et des dizaines d’autres chansons pour comprendre son combat (traduit dans les faits par des actions humanitaires sans qu’il ait le besoin de le crier sur toutes les ondes). Toutes les disparitions ne se valent pas nous confirme la presse qui a ignoré ou censuré la mort de Lény Escudero comme elle a largement ignoré et censuré ses textes durant 50 ans. Y compris cette chanson plus que jamais d’actualité : « Le siècle des réfugiés » dont voici les premiers mots :
« J'ai vécu
Au siècle des réfugiés
Une musette au pied de mon lit
Avec la peur au ventre
Des humiliés
Des sans logis
Qui tremblent
Les oubliés
Aux mal-partis
Ressemblent »

9 octobre.- Vous l'avez sans doute remarqué, les radios du service public ont des chroniqueurs économiques très libéraux : Philippe Manière sur France Culture et Dominique Ceux sur France Inter. Ce dernier y va toujours de bon cœur pour souhaiter l'allongement de la durée du travail, le recul de l'âge de la retraite, la baisse des "charges"(employer le mot juste de cotisations serait trop dur pour lui comme pour le patronat) et bien évidemment pour encourager la flexibilité, le démantèlement de la Sécurité Sociale et l'explosion du droit du travail. Et ce, au nom de l'inévitable réalité ("on ne peut pas continuer ainsi" est le leitmotiv). Dans son dernier article sur le blog d'Alternatives économiques, l'économiste Jean-Marie Harribey démonte sans grand mal les multiples erreurs que Dominique Ceux a débitées avec assurance lors d'une récente chronique sur la Sécurité Sociale. Nul doute qu'aucune rectification ne sera faite. La musique lancinante de tous ces chroniqueurs libéraux et de leurs relais journalistiques balaie tout autre discours sur son passage. Débattre, avoir un regard régulièrement critique sur ce qui se dit et se fait en donnant la parole à des femmes et hommes de l'ombre,  n'est pas la priorité de Patrick Cohen, le patron de la matinale la plus écoutée de France (selon Médiamétrie!). Vous allez me dire que c'est pire ailleurs sur Europe1, RTL, RMC et sur les chaînes de télévision. Sans doute. Mais est-ce une consolation quand la superficialité, l'approximation et l'apparente neutralité sont plus que jamais la règle ?
8 octobre.-  Comme un voleur de scooter qui nie l'être malgré la vidéo où il apparaît clairement, Nadine Morano ne revient pas sur ses propos malgré l'absurdité scientifique de sa  déclaration sur la race blanche. "La bêtise est la seule chose qui donne une idée de l'infini" disait Renan. Dans le même temps, la presse nous informe qu'un sondage prouvant que la majorité des Français jugent que les pilotes de ligne sont des privilégiés, serait sur le bureau de Manuel Valls et expliquerait son attitude très favorable à la direction.  Un autre sondage pourrait réconcilier Morano et Valls : plus de la moitié des Français pensent que c'est le soleil qui tourne autour de la terre. La preuve c'est que ça se voit : le soleil se lève et se couche, pas la terre ! Si ça continue, on va bientôt apprendre que 80% de la population et 96% des salariés sont favorables à l'ouverture des magasins de parfums la nuit. Tout le monde sait bien que c'est indispensable non seulement pour résorber le chômage  mais surtout pour mieux vivre. Comment trouver le sommeil si on est en panne de crème réparatrice à 22 h ?  Vive les sondages, vive la science, vive le progrès social !
7 octobre.- Les incidents à Air France font la "une" de l'actualité. Hollande s'indigne, Valls parle de voyous, Sarkozy en campagne évoque  la chienlit pour faire gaulliste (pitoyable) et les chaînes de télévision montrent en boucle les images d'un DRH (directeur du personnel comme on disait avant) torse nu. Ces images ont font le tour du monde nous dit-on ? Il est sûr qu'aux Etats_Unis, en Chine et en Afrique on ne parle que de ça ! Aujourd'hui plus que jamais, la violence qui existe est celle qui se voit. Un dirigeant torse nu pendant dix minutes semble plus à plaindre que des milliers de salariés qui chaque jour sont licenciés, contrôlés, harcelés, surveillés, engueulés par des petits chefs soumis eux-mêmes à la pression des grands chefs. La violence morale ne se voit pas donc elle n'existe pas. Hollande, Valls, beaucoup de journalistes feraient bien d'aller faire un tour chez Amazon par exemple pour se rendre compte (en réalité ils le savent car il n'est pas besoin de voir pour savoir) que ce qui ne se voit pas existe et que beaucoup de voyous se cachent dans de jolis bureaux transformés en véritables miradors d'entreprises chargés de la traque constante des travailleurs.  Qu'est-ce que la violence ?, tel devrait être le sujet du débat. Un vieux thème mis en lumière et brillamment analysé il y a fort longtemps dans des ouvrages de grande qualité* mais totalement ignorés à l'heure où il faudrait les (re)lire. Décidément, tout travail intellectuel ne sert à rien...
*Par exemple, dans tous les textes et livres sur la violence et la non-violence du Professeur trop méconnu et largement censuré, Jean-Marie Muller.
6 octobre.- Jeter un mégot dans les rues de  Paris peut désormais coûter 68 euros. Voilà une bonne idée que la ville d’Orléans (siège du CACS) serait sur le point d’adopter. Le problème dans la  « cité de Jeanne d’Arc » - comme ailleurs sans doute - c’est que des dizaines de voitures sont quotidiennement en stationnement interdit sur beaucoup de trottoirs de la ville au grand dam des handicapés, des piétions, des enfants en poussettes et... des facteurs à bicyclette. Dans beaucoup de rues dites piétonnes, le problème est identique. Et très franchement, les autombiles gênent beaucoup plus que les bouts de cigarettes ! A la mairie, on répond depuis des années (ce qui est un signe) que les agents municipaux verbalisent. C’est à l’évidence très insuffisant et peu dissuasif. Il serait bon que les élus se promènent de temps en temps à pied dans la cité et se rendent compte que pour les marcheurs aller en ville est un vrai chemin de croix tant  les automobiles et les poubelles occupent l’espace qui leur est logiquement réservé.
5 octobre.- Loin des gesticulations ridicules de Iacub et Joffrin, France Culture donne la parole à l'écrivain Erri de Luca. Un entretien intelligent mené par Guillaume Erner. A écouter avec la plus grande attention.
4 octobre.- Libération a trouvé le grand combat à mener dans une société en crise : s'en prendre très régulièrement à Michel Onfray en reprochant parallèlement au philosophe d'être trop médiatique. L'omniscient Laurent Joffrin que l'on entend plus encore qu'Onfray, lui a récemment fait la leçon, l'illustre écrivain Thomas Clerc que personne ou presque ne connaît a parlé de "la philosophie Nutella" et, cerise sur la gâteau d'un journal moribond, Marcela Iacub vient d'écrire un article intitulé : "Onfray ; jusqu'à la folie Dieudonné ?" Cette femme qui ne sait pas quoi faire pour qu'on parle d'elle (elle a défendu DSK contre les féministes) place la barre très haut dans le débat public ! Sa présence régulière dans l'émission intellectuelle (jamais vulgaire et jamais sexiste) "Les grosses têtes" sur RTL ne lui suffise pas pour asseoir sa notoriété. Encore un effort Marcela. Je vous soumets le titre de votre prochain article que l'épicier Joffrin publiera sans aucune scrupule : "Onfray-Hitler une même vision du monde" (sans point d'interrogation évidemment).
3 octobre.- Eloge de l’inégalité (4/4): Le darwinisme et la loi du plus fort- 01.10.2015Écouter l'émissionaudio
La découverte, par Darwin, de la sélection naturelle peut-elle être plaquée sur le champ social ? Doit-on imaginer une morale qui délaisse les plus "faibles" ? Ou mieux, doit-on contrôler les naissances de sorte à améliorer la race humaine ? Les théories de Darwin ont immédiatement donné lieu à de féconds contresens ; le darwinisme social n'a rien à voir avec Darwin. Jean Gayon nous raconte aujourd'hui l'épopée du darwinisme.
Les quatre volets de l’éloge de l’inégalité sont à écouter sur France Culture (en podcast), la seule radio où les enjeux majeurs de notre temps sont analysés et débattus. Ce que Jean Gayon dit du darwinisme n’aura aucun impact. Les « thèses » de Nadine Morano intéressent davantage les médias. Décidément, tout travail intellectuel ne sert à rien.
2 octobre.- Passage personnel à Paris. Du bruit jour et nuit, de la pollution, des incivilités permanentes, il me faut vite rentrer en province (la campagne diraient les Parisiens) pour respirer un peu.
1er octobre.- Après douze années d’existence, le Paris Foot Gay (PFG), association de lutte contre l’homophobie dans le football, a décidé de « raccrocher les crampons » : « Face à l’indifférence notable, la peur des institutionnels à s’engager réellement, la honte pour certains à traiter ce sujet, nous devons nous rendre à l’évidence : nous ne parvenons plus à faire avancer notre combat contre l’homophobie. » Faire du sport un vecteur de lutte contre l’homophobie (comme  contre le sexisme) est un mythe. Les  sportifs pratiquants, spectateurs et dirigeants ne sont préoccupés ni par l’éducation, ni par le progrès social, ni par la santé, ni par les discriminations. Les belles « valeurs » d’égalité et fraternité apparaissent dans les discours et dans les textes (la Charte olympique par exemple) mais dans la réalité, le sport est toujours du côté de l’ordre et des « évidences » (les gars sont plus forts que les filles,  les gars qui ne se battent pas sur un terrain sont des « tapettes » -  terme utilisé à quelques années d’intervalle par David Douillet et Tony Parker). Au nom d’un apolitisme suicidaire, le mouvement sportif et ses laudateurs de tous bords, aveuglés par les victoires, les performances et les records, cautionnent toujours le pire.
30 septembre.- Affaire Morano (suite du 27). Sarkozy souhaite retirer l'investiture de Nadine Morano pour les régionales après ses déclarations sur la « race blanche ».  En réponse, Morano menace de « dézinguer » Sarkozy et de l’empêcher de se présenter à la primaire pour la présidentielle. Pour la première fois peut-être, Morano promet de dire la vérité. Tiendra t-elle sa promesse ?...
29 septembre.-  Sarkozy propose que les salariés choisissent leur durée du travail. "Qu'ils fassent plus de 35 heures s'ils le veulent" nous dit-il en prenant volontairement les gens pour des abrutis. Rien n'interdit aujourd'hui une personne de travailler plus de 35 h (ce qui est souvent le cas d'ailleurs), la limite maximale commune de la durée hebdomadaire étant de 48 h.  Comme il a déjà été dit, les 35 h fixent le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Bref, si vous êtes payé autour du SMIC (disons 10 euros par heure) vous allez toucher 11 euros pour la 36ème heure (les premières HS ne sont payés que 10%). Et votre patron vous donnera donc 1 euro de plus. De quoi mettre l'entreprise en difficulté ! Sarkozy ne veut pas que vous touchiez  l'euro supplémentaire. On connaît la suite : demain il proposera aux Français de choisir leur âge de départ à la retraite, puis de choisir le montant minimum de leur salaire (pourquoi un SMIC à 10 euros ou presque si certains veulent travailler pour 5 ou 3 euros de l'heure). Le retour au 19ème siècle s'annonce plus que jamais sur le plan social. La supercherie est de faire passer toutes ces mesures terriblement régressives pour un vecteur de progrès et un outil de liberté individuelle. Il serait temps d'ouvrir les yeux.
28 septembre.- Vous ne pouvez pas le rater : Christophe Barbier, l’homme de spectacle accessoirement journaliste, que l’on voit en permanence dans les médias audiovisuels, donne toujours son avis et ses solutions sur tous les sujets. Nul doute qu’il en trouvera une pour son journal, L’Express. Peut-être est-ce lui d’ailleurs qui a proposé un plan social au sein du groupe Express Roularta racheté récemment par l’homme d’affaires Patrick Drahi. Environ 150 postes seraient supprimés parmi lesquels une trentaine  d’«écrivants». Aux dernières nouvelles, Christophe Barbier est confirmé à son poste de directeur de la rédaction de L’Express et de directeur général des rédactions du GAM (Groupe Altice media, nouveau nom du Groupe Express). L’homme à l’écharpe rouge qui sait toujours ce qu’il faut faire pour la France  donne  une iidée de ce qu’il faut faire pour lutter contre « la crise » de la presse :  approuver les licenciements  (surtout quand on ne fait pas partie de la charrette) et tout  faire pour attirer les lecteurs avec des titres toujours plus racoleurs. Bravo l'artiste !
27 septembre.- Nadine Morano dit une énorme connerie, une puanteur d'extrême droite dont elle est une habituée. Elle arrive à faire parler d’elle (c’est le but) dans les journaux toujours avides des déclarations les plus grossières et honteuses. Albert Jacquard et d’autres scientifiques ont passé leur vie a montré pourquoi il était absurde parler de race blanche. Leur travail est balayé par les petites phrases écoeurantes d’une femme inculte et par la complicité de trop de médias. En invitant Morano (qui est-elle aujourd'hui réellement ?), Laurent Ruquier lui offre une tribune nauséabonde en prétendant ne pas vouloir faire le "buzz". Il orchestre la dangereuse supercherie avec l'acquiescement de ses deux acolytes, Léa Salamé et l'incomparable Yann Moix désespérant de médiocrité face à Michel Onfray,  et qui, heureusement, au bout d'un moment, n'est plus écouté que par une seule personne : lui-même.
26 septembre.- Maïtena Biraben dans "Le Grand Journal" de Canal Plus, affirme sans réfléchir que le Front National tient le langage de la vérité et elle trouve une majorité d'amis (journalistes et autres) pour la défendre. Elle a dit ça comme ça au fil de la conversation ! Voilà qui permet de tout excuser même le pire. Michel Platini a touché beaucoup d'argent de la part de la FIFA pour un travail imprécis et à une date bizarre (9 ans après ledit travail !). Il trouve beaucoup d'amis (journalistes, hommes politiques - y compris Manuel Valls) pour le défendre. On ne touche pas à Platini qui, bien évidemment, n'était pas au courant en plus de dix ans de présence au sein de la Fédération internationale des agissements du Président Blatter. Le complexe politico-médiatico-sportif se porte bien. Il suffit pour en être totalement convaincu de voir comment est traité ce jour l'appel à la mobilisation de toute la France pour les Jeux olympiques de Paris 2024. Une forme de propagande totalitaire sur laquelle nous reviendrons plus longuement.
25 septembre.- Marx a écrit : « La misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple ». Nous avons souvent écrit que le sport est la religion des temps modernes. La catastrophe de La Mecque nous rappelle que les stades n’ont pas le monopole de la violence et de la bêtise des meutes de  fidèles hystériques mais finalement endormis.
24 septembre.- Illustration de la réflexion du 23. La ministre de l'Education nationale vient à Orléans pour parler du décrochage scolaire. Les journalistes ne peuvent pas s'empêcher de penser qu'elle vient pour aider le Président de la région François Bonneau. Comme si c'était essentiel. Qui peut croire sérieusement que la venue de Najet Vallaud-Belkacem peut modifier le sort des prochaines élections régionales ? Parler de l'accessoire pour éviter d'analyser le fondamental, c'est tellement plus simple.
23 septembre.- Vous connaissez le discours habituel des médias et du "bon peuple" : le gouvernement va sur le terrain et ils voient tous là une opération de communication;  il n'y va pas et ils reprochent aux ministres de rester dans leur bureau. Le Président éteint les lumières du Palais de l'Elysée pour éviter tout gaspillage et ils sourient ironiquement en voyant là ... une opération de communication. Si le Palais restait allumé toute la nuit, ils le condamneraient pour agissements anti écologiques. Martine Aubry parle d'Emmanuel Macron dans des termes d'une justesse absolue : "Ras le bol. J'en ai assez de son arrogance vis-à-vis des fonctionnaires et de son ignorance de ce que vivent trop de citoyens". Nul doute que de fins éditorialistes verront là une opération de communication et non une remise en cause ferme d'une politique suicidaire et d'une attitude méprisante. Voilà qui me fait penser à ce qu'on me reproche sottement quand j'avoue regarder certaines émissions du sport : "Finalement vous faites comme tout le monde". Et si je dis que je ne regarde pas, la sentence tombe très vite : "Alors, vous parlez de choses que vous ne connaissez pas". Imparable ! (à voir -  http://www.liberation.fr/video/2015/09/23/martine-aubry-en-a-ras-le-bol-de-l-arrogance-d-emmanuel-macron_1388855)
22 septembre.- Public marseillais chauffé à blanc par l'environnement (presse comprise), match arrêté après le jet d'une foule d'objets sur la pelouse, agressions multiples, arbitre mis au pilori, insultes entre présidents de clubs, le match Marseille-Lyon disputé le dimanche20, a tenu toutes ses promesses. Quand on ajoute à cela, les violences ici et là (à Bastia par exemple), la suite de la corruption à la FIFA (avec le licenciement du Français Jérôme Valcke) et un rapport de l'UEFA sur le dopage dans le football (non, jamais !), on peut dire qu'on a une image assez fidèle de ce qu'est réellement le sport. Mais attention, on nous le dit déjà : "ce n'est pas ça le sport", "le vrai sport" comme disait Georges Hébert en 1925. Et oui, ça fait une centaine d'années qu'on conditionne les populations avec l'idéal sportif, pure construction idéologique que la très grande majorité des observateurs accepte par complaisance pour les uns (les amoureux du sport de tous bords) ou par indifférence complice pour les autres (ceux qui n'aiment pas le sport et se foutent d'un phénomène social qui mobilisent des millions de personnes). Le mot imposture est le mot juste...
21 septembre.- Journal de 13 h d’Elise Lucet. Pas un mot dans les titres sur la victoire d’Alexis Tsipras en Grèce. Pathétique aurait dit Rachida ! Une défaite du même Tsipras aurait fait la « une ». Comment est-ce possible qu’une journaliste puisse ignorer ou censurer ainsi une telle information ?C’est bien la preuve qu’il faut absolument assurer un roulement dans la présentation des journaux télévisés. Elise Lucet (comme Pernault ou Delahousse) ne peut pas imposer sa vision du monde quotidiennement. Ce même jour, on apprend tout de même que l’inénarrable Yannick Noah remplace Arnaud Clément à la tête de l’équipe de France de tennis. Noah, le chanteur qui ne remplit plus les salles  a réussi une fois encore à rebondir. Nul doute qu’avec Noah, la Suisse n’aurait jamais soulevé le trophée. Federer et Wawrinka tremblent ! La fédération française de tennis dirigée par "le rugbyman" Jean Gachassin cherche avec Noah à faire un coup médiatique et licencie d’une manière honteuse Arnaud Clément. Mais  il semble bien que l’ex tennisman-chanteur ne soit plus qu’un has been prêt à tout pour sortir de l’ombre.
20 septembre. - Parlons encore travail. Dans le bulletin juridique Légisport, vous trouverez des renseignements intéressants sur les risques qui touchent une profession particulière : sportif. Dans le dernier numéro intitulé : "Le sportif, un travailleur face au danger ?", les avocats Michel et Serge Pautot abordent les  questions relatives aux conditions de travail  et divers problèmes (dopage, stress, blessures, etc.). legisport@wanadoo.fr
19 septembre.- Plus c'est gros plus les médias relaient. Emmanuel Macron l'a bien compris en mettant en cause le statut de fonctionnaire. Il alimente le discours absurde de l'inutilité de la fonction publique (en oubliant que le PIB c'est la somme de la production marchande et de la production non marchande qui représente plus de 20% du total) mais dit en fait tout haut ce qu'il pense. (et pas seulement lui). Le ministre de l'économie oublie aussi que le salaire des fonctionnaires est bloqué depuis plusieurs années ce qui signifie une baisse du pouvoir d'achat. Dans le même temps, il voudrait que les citoyens consomment et s'étonnent de voir le chômage en hausse.  Tout ça est scandaleux et écoeurant. Supprimer les 35 heures, les contrats à durée indéterminée (contrat de droit commun inscrit dans la loi), les statuts dits protégés qui devraient être le lot de tous,  et pourquoi pas en finir avec le SMIC et mettre l'âge de départ à la retraite à 65 voire 68 ans c'est aujourd'hui être moderne. Vive la ringardise ! Le discours dominant applaudi par la majorité des éditorialistes nous prépare au pire.
18 septembre.- Dans son émission "Affaires sensibles" sur France Inter, Fabrice Drouelle évoquait le jeudi 17 la privatisation de TF1 en 1986-1987. Il faut écouter les propos de Bouygues, Tapie et Lelay pour voir à quel point ils se moquaient du monde, ils promettaient tout et n'importe quoi avec une assurance effrayante (de la culture partout, de la musique classique à 20h30, des séries de qualité). Les mêmes ou leurs amis osent aujourd'hui dénoncer les promesses non tenues par les hommes politiques. Patrick Lelay a avoué quelques années plus tard - en toute franchise enfin - la véritable ambition de ces chefs d'entreprises : Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ”business”, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit (...). Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (...). Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité". Avec le sport, les télévisions ont trouvé un fantastique facteur de diversion et un moyen idéal de rendre disponibles les cerveaux. L'Euro de basket (Ouf, la France a perdu !) et la Coupe du monde de rugby avant le conditionnement footballistique de l'Euro 2016 nous le confirment parfaitement.
17 septembre.- Dans leur excellente émission de France Inter* (excellente parce que l’humour se mêle à l’intelligence), Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek ont fait une revue de presse décapante et très instructive. Au programme, un lapsus de François Bayrou qui parle des républicains à la place des réfugiés, le “drame” Francis Lalanne qui a cru bon de mettre en chanson le drame des migrants, et surtout la manière dont la télévision belge la plus regardée à 13 h (RTL TVI) a rendu compte de la visite de Madame Le Pen à Bruxelles chez ses amis d’extrême droite. Un reportage où non seulement la rédaction ignore volontairement les propos toujours obscènes de Marine Le Pen sur les réfugiés (le journaliste le dit clairement) mais où l’on montre les liens très forts qu’elle a avec le parti flamand d’extrême droite le Vlaams Belang. C’est lui qui l’avait invitée à un colloque organisé  sur le thème du réaménagement de frontières et c’est lui (son responsable termine son discours ainsi) qui souhaite la voir Présidente de la République. Il fut un temps où l’on se demandait s’il fallait donner ou non la parole à l’extrême droite (cette parole du pire qui déferle sur les réseaux dits sociaux). Aujourd’hui, plus personne ou presque ne se la pose sous le seul prétexte que beaucoup de gens votent FN. Le simplisme attire toujours les foules. Est-ce une bonne raison pour lui donner chaque jour la parole ? La presse audiovisuelle française pourrait s'inspirer de la télévision belge.
* Pour savoir comment on peut traiter les positions de l’extrême droite française qui ne veut pas dire son nom , voir http://www.rtl.be/videos/video/548894.aspx?CategoryID=4758
** A écouter sur le site de l’émission “Si tu écoutes, j’annule tout »… Vous trouvez la revue de presse au bout de 14 minutes mais vous pouvez tout écouter. http://www.franceinter.fr/emission-si-tu-ecoutes-jannule-tout-philippe-Duquesne
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16 septembre- La France a battu la Lettonie à l'Euro de basket et rencontrera l'Espagne en demi-finale pour une revanche des revanches. L'hystérie collective et le nationalisme alimentés par une presse toujours incapable d'analyser le sport comme un phénomène social, fonctionnent à plein régime. Le sport n'est ni neutre ni innocent. Le répéter ne suffit pas pour le faire comprendre. Le refus de savoir est terrible.
15 septembre.- La Cour des comptes sort des rapports régulièrement (qui les fait ? Comment ?) et les mesures qu'elle préconise sont toujours régressives. Faire des économies est son seul crédo. La "Sécu" est en déficit et le restera ; supprimons-la et que chacun s'assure individuellement. Ce n'est pas dit mais c'est sous-entendu. Comme dans le rapport sur les retraites. Mais au fait, quelle est la légitimité de cette Cour pour donner des leçons en permanence ?
14 septembre.- Claire Chazal a quitté définitivement la présentation du journal de TF1. L'audience a été très forte (plus de 12 millions de téléspectateurs). Voilà qui devrait donner une idée à la direction : licencier toutes ses stars pour  gonfler ses chiffres. Les réactions au départ de la journaliste ont été diverses mais tout le monde a souligné le manque d'élégance pour ne pas dire la goujaterie des dirigeants. La seule question essentielle qui n'a pas été posée est la suivante : est-il normal qu'un ou une journaliste présente pendant 5, 10, 15 ou 20 ans un journal télévisé quand on sait que l'influence personnelle du présentateur est importante ? Il n'y a pas de faits bruts, il n'y a que des faits construits. Et la construction pourrait être confiée chaque semaine à un journaliste différent. Quatre, cinq ou six journalistes pourraient se relayer en cours d'année et chacun imposerait d'une certaine manière son regard, sa vision du monde une fois toutes les cinq ou six semaines.
13 septembre.- La Maison de la Radio est encore plus triste que le ciel au-dessus de la capitale. Depuis, des semaines, le bon peuple est appelé ce jour à participer à une expérience unique, Vertigo. « Prenez vos baskets et grimpez les escaliers de la tour de la Maison de la radio : 22 étages, 365 marches, 70 mètres de hauteur ! » Le message est clair : venez tranquillement monter des escaliers mais allez le plus vite possible (il faut être le meilleur) et surtout venez fêter le sport avec Fabien Barthez et de nombreux sportifs. La confusion est totale mais pas innocente entre activité physique  et sport. Elle évite de parler sérieusement du sport entendu comme phénomène social majeur. Pire, l’opération se double d’une opération caritative permettant aux enfants un « programme d’éducation par le sport ». Le sport est-il éducateur par essence ? La question se pose et ce n’est pas la nouvelle émission de Philippe Collin sur France Inter qui la posera.  A l’évidence pour l'animateur, le sport c’est un plaisir, pas un sujet sérieux digne de réflexion. Son émission l’« Oeil du tigre »  est d’une affligeante banalité. On discute entre amis de l'accessoire pour ne pas avoir à évoquer l'essentiel.  Une chose est sûre : avec le service public, la sportivisation des esprits va bon train à  une semaine de la Coupe du monde de rugby, à moins d'un an de l’Euro de football et, si tout va mal, à neuf ans des Jeux olympiques Paris.
12 septembre.- Les réactions aux propos du Président du RC Toulon (voir le 11)  sont dérisoires : "Boudjellal est en colère", "Boudjellal s'en prend à une journaliste",  "Boudjellal dérape". Rien de plus. L'entraîneur et ancien Ministre, Bernard Laporte se contente d'un commentaire pitoyable : "L'essentiel c'est le rugby, et le rugby c'est le match contre La Rochelle". Les journalistes - en dehors de ceux de RTL - ne semblent pas s'être solidarisés en bloc avec la journaliste. Ils veulent sans doute assister tranquillement aux matches du RCT. Complaisance, connivence et silence sont les règles dans un milieu où, c'est bien connu, le dopage n'a jamais pénétré !  La Coupe du monde peut commencer sans aucun problème..
11 septembre.- Un livre sur le dopage dans le rugby écrit par Pierre Ballester (qui vient après les fortes accusations de Laurent Benezech) a été étouffé par la presse et plus encore par la fédération française et tous les amateurs de rugby. Une enquête sur le RC Toulon fait plus de bruit parce que le Président Boudjellal injurie une journaliste en tenant des propos misogynes qui ne sont pas rares dans le milieu. Après avoir parlé d'escroquerie médiatique, la grande gueule dirigeante du RCT tombe dans un sexisme primaire en déclarant : « Elisabeth Fleury de RTL a jugé une fausse info assez clitoridienne pour faire une enquête à charge contre nous. » Malheureusement, c'est ça le rugby, et pas les valeurs que défendent aveuglément tous les Daniel Herrero du monde.

10 septembre.- La CFDT se distingue en étant encore en étant le seul syndicat à saluer le rapport Combrexelle. Elle doit sans doute y voir un pas vers l'autogestion qu'elle prônait dans les années 1970. Dans le même temps, sur son blog, Gérard Filoche décortique le rapport. La CFDT ferait bien de lire les commentaires de Gérard Filoche, l'auteur de deux ouvrages récents sur la démolition du Code du travail.
9 septembre.- Jean-Denis Combrexelle dont le titre de gloire jusqu'ici était d'avoir été favorable au CPE (contrat première embauche) a été chargé de rédiger un rapport sur le droit du travail ou plus exactement sur le démantèlement du droit du travail. Un démantèlement très fortement engagé depuis quinze ans pour qui veut regarder de près l'évolution. Aujourd'hui, l'essentiel pour le gouvernement et ses relais médiatiques est de faire croire qu'il s'agit d'une refonte ou d'une réforme. Les réformes régressives existent et on les rencontre de plus en plus. Une réforme prudente écrit Le Monde. Modifier la hiérarchie des sources de droit c'est donc modeste et prudent. L'accord collectif supérieur à la loi c'est sans grande importance pour les informateurs d'aujourd'hui.  Demain, quand l'arrêté municipal sera supérieur à la Constitution, ils se poseront peut-être des questions sur le danger d'une telle... "révolution".
8 septembre.- Les buralistes sont dans la rue pour protester contre le paquet de cigarettes neutre. On en parle plus qu'une manifestation d'enseignants contre les classes surchargées ! Ainsi va le monde. "Les clients ne vont plus pouvoir repérer très vite leur paquet et ça risque de leur faire perdre patience" lance une buraliste  qui semble ne pas croire que le tabac est mauvais pour la santé. La mauvaise foi est terrible dans une profession qui, dans sa grande majorité, se moque totalement de l'intérêt général.
7 septembre.- Conférence de presse du Président Hollande. Les radios - y compris celles du service public - ne jugent pas utile de la retransmettre. Deux heures  pour parler de la situation du pays, c'est trop. Les éditorialistes  - qui ont solution à tout - vont nous dire qu'on n'a rien appris, que beaucoup de questions sont restées sans réponse. Ces mêmes radios passent des soirées entières à diffuser des matches de football avec en prime les commentaires hystériques des journalistes-supporters installés dans chaque stade. Et pour l'Euro 2016, nul doute que la presse audiovisuelle  saura bouleverser ses programmes. "C'est ce que veulent les gens" nous affirment tous ces journalistes dealers.
6 septembre.- La presse nous affirme que la photo du petit Aylan a permis aux Français de comprendre le drame  des migrants et qu’en jouant, comme les gouvernements, sur le culte de l’émotion, elle fait prendre conscience d’une situation dramatique. Toutes les photos ne semblent pas avoir le même poids. Toutes les photos ou, plus exactement,  toutes les causes ou tous les enfants. Des milliers d’enfants meurent de faim chaque année. Les photos (voir ci-dessous) n’émeuvent plus (ça dure depuis si longtemps)  et ne permettent pas de s’alarmer des désastres humanitaires qui frappent la Somalie et d’autres pays en Afrique.

En mars 1993, le village d’Ayod (Soudan) est dévasté par la famine.malnutrition 








Somalie - Plus de 38 000 enfants meurent de faim www.parismatch.com › Actu › International 29 janv. 2015 - Aujourd'hui, plus de 38 000 enfants sont sur le point de mourir de faim. ... un risque élevé de morbidité et de mort», expliquent les experts. ... Famille royale de Danemark en photos Marie adopte le style masculin-féminin.

Des enfants meurent de faim et tout le monde s'en fout ... www.dailymotion.com/.../xjmkd4_des-enfants-meur...30 juin 2011 - Regarder la vidéo «Des enfants meurent de faim et tous le monde ... Ces images m'ont transpercée le coeur ...


19 oct. 2006

© World Food Programme 2006
5 septembre.- La femme politique Rachida Dati répond à la femme journaliste Elise Lucet qui l’interroge sur ses « affaires » : « Je n'ai pas peur de vous, ma pauvre fille. Non mais, quand je vois votre carrière, votre carrière pathétique...». Les journalistes (ceux de la direction) de « Valeurs actuelles » font la « une » de leur journal (de leur torchon disent certains) cette semaine avec ce titre : « Le Charlatan » (François Hollande). Dans la France d’aujourd’hui, pour le grand public, on ne débat plus, on insulte, y compris le Président de la République. Le populisme fait ses ravages dans cette boue qu’alimentent Dati et ses amis de « Valeurs actuelles ».
4 septembre.- Depardieu dit n'importe quoi mais au lieu d'être fortement critiqué on lui donne la parole et on s'amuse. Si l'acteur milliardaire  n'a pas honte de ce qu'il dit, qu'il foute le camp et vite d'un pays où le revenu médian est de 1600 euros par mois. Ce vendredi est décidément bien noir quand on lit dans un sondage absurde (pléonasme déjà noté le 3) qu'une majorité de Français sont hostiles au 35 h. Que ceux qui pensent ça bossent 80 heures par semaine pour un salaire de misère et meurent au travail à l'âge légal de la retraite porté à 75 ans. Décidément, plus le pays est riche plus la réflexion est pauvre. Dans les années 1970-80, on débattait des 32 heures par semaine et le livre "Travailler deux heures par jour" pouvait faire la "une". La régression est terrible.
3 septembre.- Arrivés en masse dans Paris avec leurs gros engins les agriculteurs (pas tous mais au moins ceux de la FNSEA et les plus à droite) ont obtenu trois milliards d’euros de la part du gouvernement. Dans le même temps, un sondage absurde (pléonasme) nous apprend que 84% des Français interrogées déclarent «comprendre» et même, pour 65% d'entre elles, «soutenir» la manifestation. On ne sait pas si l’échantillon est  représentatif mais il n’’est pas sûr qu’il ait intégré les fonctionnaires et les retraités qui ne cessent de voir leur pouvoir d’achat baisser (quelle honte pour de nombreuses personnes qui gagnent 1000 à 1500 euros dans ces deux catégories) et les smicards toujours plus nombreux qui survivent avec 1200 euros nets. Peu importe, le sondage n’est pas fait pour informer (on pose à des gens des questions qu’ils ne se sont jamais posées et qu’ils n’ont jamais problématisées) mais pour forger les consciences. « Les Français ont bien compris que l’agriculture est vitale » nous dit-on. Beaucoup de médias seraient bien inspirés de leur faire enfin comprendre que l’Education est tout autant vitale. Aux dernières nouvelles, une foule d'agriculteurs disent qu'"on les enfume et les consommateurs avec eux". Toute mesure gouvernementale, provoquerait la même réaction. Autant satisfaire d'autres catégories.
2 septembre.- Les éleveurs sont en route pour la grande « manif » prévue le 3 à Paris. Leur revendication principale : la baisse des « charges ». Précisons d’entrée que dire « les éleveurs » ne signifient pas que c’est une catégorie homogène. Les inégalités sont fortes et il est évident que de gros éleveurs sont solidaires des petits… pour combattre le gouvernement. La complaisance avec laquelle les médias accueillent la révolte des paysans surprend quand on voit avec quel mépris sont traités employés et ouvriers qui n’ont que très rarement la parole dans les débats. Bref, il ne suffit pas de crier « les charges les charges, les charges en sautant sur son tracteur comme un cabri » pour croire qu’on a raison. A tous ces Français (cette « opinion publique » toujours prête au pire) donnons clairement l’équation : supprimons les charges (les cotisations pour être exact) et parallèlement supprimons toute  les prestations. Que chacun se débrouille. A bas l’Etat-Providence. Les éleveurs comme  les  anti-prélèvements obligatoires de tous poils doivent savoir qu’on ne peut pas gagner sur les deux tableaux. Si les professeurs mécontents avaient des tracteurs et non des crayons et des cahiers, ils seraient pris au sérieux en bloquant la capitale. Mais nul doute qu’on parlerait alors de prise d’otages. Face aux éleveurs on sort les mouchoirs et on pleure en exigeant pour tous le nivellement social par le bas.
1er septembre.- Il faut lire et relire le blog de Jean-Marie Harribey sur le site d’Alternatives Economiques. Son dernier article sur les déclarations récentes et inquiétantes de Jacques Sapir à propos de la sortie de l’euro mérite le détour. Gràce à Harribey vous comprendrez mieux le fonctionnement de notre système.

31 août- On apprend que le footballeur monégasque Anthony Martial  va être transféré à Manchester United pour une somme estimée entre 50 et 80 millions d’euros. Le joueur qui n’a pas encore 20 ans, qui n’a joué qu’une vingtaine de matches en ligue 1 et qui est peu connu sauf par les spécialistes (même s’il vient d’être appelé en équipe de France) était l’un des plus bas salaires à Monaco. Il ne gagnait lors de la saison 2014-2015 que… 42 000 euros par mois ! C’est le marché anglais nous-dit on qui encourage toutes les folies, un marché souvent cité en exemple face aux clubs français accablés par les « charges » (comme les éleveurs !) Ce même jour, on apprend les conditions du départ du directeur général d’Alcatel Lucent. M. Combes doit quitter son poste en recevant une prime de 13,7 millions d’euros. Ce qui correspond à peine au revenu annuel de Zlatan Ibrahimovic. Mélenchon , le CNPF et les syndicats s’indignent justement de la prime de départ de Michel Combes. On aimerait les entendre sur les sommes colossales dans le sport, sur l’obscénité d’une telle démesure dans les salaires et les transferts, sur les folles inégalités admises dans le milieu. En réalité, leur analyse ne va pas plus loin que celle de Didier Deschamps : « On peut trouver ça énorme mais c’est comme ça ! ». Le sport va de soi. Il est capitaliste. C’est comme ça.
30 août.- Voici l'information relevée dans Nice Matin.  « La salle de sport 100% buzz. "Vous êtes grosses, vous êtes moches... payez 19,90 euros et soyez seulement moches", clame l'affiche ». Cette publicité est d’abord doublement mensongère : d’une part, parce qu’elle confond innocemment (ou non) le sport et l’activité physique, d’autre part, parce qu’elle fait croire qu’en se bougeant un peu sans rien faire d’autre on va perdre du poids. Ce serait  tellement simple.
   Mais surtout, cette  publicité est scandaleusement et honteusement sexiste. L’humour et le second degré avancés par les responsables de cette usine à fric (le corps produit de consommation est rentable) ne peuvent justifier l’injustifiable (1). Les « féministes » - mais pas seulement elles - devraient porter plainte et appeler au boycott de tous les clubs Vita Liberté installés en France.



Salle de sport Vita Liberté







(1). Pourquoi ces messieurs qui veulent justifier l’injustifiable par l’humour n’ont-ils pas utilisé le masculin ? (« Vous êtes gros et moches ») 
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29 août- La découverte du livre du Hongrois Frigyes Karinthy (1887-1938) "Tous sports confondus" confirme notre échec, celui de l'analyse critique du sport entendu comme fait social total. Une analyse censurée, ignorée, méprisée dans les médias, les Universités, les partis politiques (y compris les partis dits progressistes), les médiathèques, les librairies et tous les milieux dits intellectuels. Dans ce petit recueil d'articles écrits entre 1912 et 1936, Karinthy démontre que le sport ne flatte pas les meilleurs instincts, que le sport c'est la guerre, que le culte des dieux du stade et du corps performant n'est pas un gage de progrès.  Aucun autre  travail sur une institution et sur  un phénomène  de masse aussi majeur n'est à ce point méconnu, caché, négligé, et vilipendé sans la moindre connaissance du sujet. Dans ce domaine plus qu'ailleurs encore, le travail intellectuel ne sert à rien. On nous parle d'idéal du sport et de ses "valeurs". Nous affirmons  depuis des dizaines d’années - et d’autres comme Karinthy avant nous -  que le sport prêche des valeurs qu'il ne porte pas (qu'il n’a jamais portées), qu’il est toujours l'enfant chéri des pouvoirs les plus forts, qu’il n’est pas intrinsèquement pur mais intrinsèquement capitaliste. Pire, nous affirmons que le sport est un "phénomène d'imprégnation fasciste", qu'il est temps d'étudier sérieusement son  idéologie et d'en finir avec ce que nous appelons "l'imposture absolue". Nous sommes prêts au débat. Mais qui le veut vraiment ?...

28 août - Emmanuel Macron invité du MEDEF prône la suppression des 35 heures : "On ne peut pas travailler moins si on veut produire plus". En dehors du fait que M. Macron oublie que les 35 h ne sont pas une limite mais le seuil de déclenchement des heures supplémentaires (de plus en plus mal payées si on se rappelle la situation d'avant 2000), il se moque du monde en prétendant, comme Sarkozy ou Woerth, qu'il faut travailler plus pour produire plus et gagner plus. Au cours du 20ème siècle, le temps de travail moyen annuel d'un salarié est passé de 3000 heures à 1600 h. La production était-elle plus faible en 2000 qu'en 1900 ? En 1936, le temps de travail est passé de 48 h à 40 heures ! Macron et ses amis de droite et de gauche veulent revenir en 1936 en insultant tous les travailleurs qui ont lutté pour ces conquêtes sociales et pour le temps libre. Ce temps où l'on peut vraiment vivre.

27 août - Eric Woerth parle de la nécessité de toiletter fortement (!) le Code du travail. Il n'est pas le seul. A la remarque d'une journaliste, "mais les syndicats craignent la dégradation de la protection sociale", Woerth sûr de lui répond cette absurdité : "Vous préférez la société du chômage ?". Pour lui c'est une évidence : moins de protection = moins de chômeurs. Avec ce non-dit : supprimons d'abord les protections (la durée légale du travail, les représentants du personnel, le CDI,  etc) et après on verra. C'est tout vu. La régression sera sans limite.



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Pour toute réflexion et toute demande sur les travaux et les conférences du CACS s’adresser à :
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Des basketteuses en camp de travail. « Comme prévu », la Chine s’est ouverte depuis 2008 !

Le mouvement sportif, les « amoureux du sport » et la classe politique dans son ensemble  nous l’avaient dit pour justifier le voyage à Pékin en 2008 : la Chine allait s’ouvrir et se démocratiser…

   Nous étions quelques-uns a appelé dès 2001 au boycott des Jeux Olympiques de Pékin 2008. La propagande officielle (du mouvement sportif et de toute la classe politique) et le matraquage médiatique ont réduit au silence ceux qui ne croyaient pas aux discours récurrents sur la nécessité d’y aller pour critiquer le régime et sur l’espoir de le voir « s’ouvrir ». Beaucoup d’exemples dans l’Histoire - comme ceux de la Coupe du monde 1978 dans la dictature argentine ou des Jeux olympiques dans l’univers étouffant de Moscou en 1980 - nous avaient appris que les droits des sportifs passent toujours avant les Droits de l’Homme (1).


   Le 25 décembre, nous apprenions que l’aventure chinoise de la basketteuse Isabelle Yacoubou a tourné court. Après quatre mois au sein du club de Heilongjiang Chenneng, la Française, vice-championne olympique en 2012, a été contrainte de quitter brutalement l’empire du Milieu, une mésaventure qu’elle a racontée sur son blog publié sur le site du Huffington Post. Son équipe a été exclue du championnat chinois (WCBA) à la suite d’un incident à la fin du match contre Bayi, club issu de l’armée chinoise, le 13 décembre dernier.

   En fin de rencontre, soupçonnant les arbitres d’avoir favorisé leur adversaire qui est parvenu à égaliser dans les dernières secondes de jeu, les joueuses de Heilongjiang protestent et décident de déclarer forfait plutôt que de disputer la prolongation. Remontés, les dirigeants de l’équipe qui s’estime lésée déposent un recours, vidéo à l’appui, pour prouver leur bonne foi. La réaction des autorités du basket chinois ne s’est pas fait attendre : « Non seulement notre requête n’a pas été examinée, mais la Ligue a unilatéralement pris la décision de nous bannir du championnat pour le reste de la saison, a raconté Isabelle Yacoubou. Notre coach a été suspendu deux ans. Mes coéquipières ont, elles, été sanctionnées sous la forme d’un séjour en camp militaire pour une durée indéterminée. »

   Si elle assure ne pas craindre pour la vie de ses anciennes partenaires, le pivot de l’équipe de France reste sous le choc et souhaite témoigner pour leur rendre hommage. Elle espère désormais qu’elles pourront rapidement être libérées.

   En tant qu’étrangère, Isabelle Yacoubou a échappé à cette sanction. Elle n’exclut pas pour autant, un jour (sans doute quand la Chine n’emprisonnera plus ses opposants), de rejouer dans grand pays devenu démocratique : « Cette expérience demeure une divine surprise dans mon cheminement », assure la championne !

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(1). Le CIO n’a pas craint d’inscrire dans sa Charte que le droit des sportifs est un droit de l’homme. L’obscénité du CIO ne révolte pas encore les vrais défenseurs des droits de l’homme


   . Luc Ferry "économiste illettré".- Ce 26 décembre, Luc Ferry, invité de France Inter, joue les économistes. Il alimente son discours de toutes les idées reçues possibles en la matière sans être gêné par son intervieweur. Luc Ferry est à l'économie ce que Cyril Hanouna est à la philosophie kantienne. On lui donne la parole, il feint de s'y connaître en tapant tous azimuts sur Valls et le gouvernement qui font pourtant la politique de ses amis. L'ignorance et la mauvaise foi dominent. Pour parler sérieusement d'économie allez sans tarder sur le blog de Jean Marie Harribey. Vous comprendrez alors que l'économie ça demande réflexion et travail : 
http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey

   . Sondages et conditionnement des peuples.- Ce 22 décembre, un sondage nous apprend que 75% des Français sont contre la loi santé de Marisol Touraine. Il y a quelques jours un autre sondage nous apprenait que près de 60% étaient favorables à la loi Macron sur la réforme du droit du travail. Plus de la moitié des Français disent admirer la politique de Madame Merkel en Allemagne. Le conditionnement des masses en terrible. Tous ces journalistes qui répètent ces sondages comme des perroquets savent fort bien que 98% (au minimum) des Français n'ont jamais lu un mot de la loi Touraine, pas une ligne de la loi Macron et ne connaissent rien de la politique allemande. Que la presse arrête de se foutre de la gueule du monde en alimentant le marché des sondages. Qu'elle arrête de prendre les Français pour des cons en le jugeant plus intelligents qu'ils ne sont !


    . Ce 14 décembre, un article lu dans le Parisien sur l'exemplaire Ibrahimovic : " Zlatan a trouvé un logement à sa taille: 600 m2 dans le XVIe pour un loyer mensuel de 30 000 euros"(voir la rubrique "Au fil de l'actualité").

   . Ce 13 décembre, la remarque du jour porte sur le film poétique d'Abderrhamane Sissako  Timbuktu (un beau film mais pas un chef d'œuvre sur la terreur djihadiste). Un film qui fait allusion au football interdit par les extrémistes religieux. Une scène nous montre des jeunes jouant au football sans ballon. Dans une autre situation - pas celle terrible et cruelle filmée par Sissako - cette scène aurait pu être une riche leçon pour qui rêve d'un monde sans compétition, sans violence, sans dopage, sans classement. Un monde où le corps-ballet remplace le corps-performance.

   . Ce 10 décembre, la remarque du jour est un constat : dans l'article sur les miss (ci-dessous), nous parlons de Laure Manaudou et de la terrible non-vie d'une championne de haut niveau. Dans le cas précis, une championne de natation pas de haut vol. Et pourtant, Laure Manaudou semble avoir plongé en "empruntant" un ours à Disneyland. Le sport est vraiment une école de la vie...

   . Ce 9 décembre, la remarque du jour est une citation : "Le sport a le pouvoir de changer le monde."

   On prête cette phrase à Nelson Mandela. Comme quoi, même les grands hommes peuvent dire d'énormes bêtises.

Décembre 2014
Dénoncer le concours des miss c’est plus simple que critiquer le sport
Et si l’on parlait formatage,  clonage et pseudo libération des championnes
   Comme beaucoup de militant(e)s progressistes, Carine Bizet (de M le magazine) dénonce sur Le Monde.fr du 7 décembre l’aspect nocif du concours de Miss France qui, dit-elle justement,  « délivre un bon vieux message sexiste : sois belle, sois sage et tais toi, toi aussi tu auras une couronne en strass ». Formatage et clonage sont en effet  les deux mamelles de la compétition.

   Dans le jury il y avait cette année Laure Manaudou. Cette sportive de haut niveau qui a passé toute sa jeunesse à faire des longueurs de piscine disait au moment de sa retraite à 23 ans (!)  qu’elle allait  enfin commencer à vivre : «  Je me demande comment je faisais pour ne rien faire avant ! J'ai perdu 10 ans mais je vais vite les rattraper » (juin 2013). Formatée, Laure l’a été très tôt, et faire chaque jour des kilomètres et  des kilomètres dans l’eau pour améliorer son temps d’un dixième de seconde semble davantage facteur d’aliénation que d’épanouissement. Mais on ne touche pas au sport… et aux médailles. Se demander si le sport sert l’émancipation ou la pseudo libération des femmes est sacrilège. Quant au virilisme sportif, il est interdit de l’évoquer sauf lors de « grosses affaires » (affaire de viol dans les vestiaires de l’athlétisme ou du tennis).
   Coïncidence, au moment ou Laure Manaudou hiérarchise les « plus belles femmes » de France, son frère Florent fait la « une » de l’actualité avec plusieurs victoires et deux records du monde aux championnats du monde en petit bassin (dont tout le monde se fout habituellement). Deux records sur 50 m battus sans en connaître le prix humain (la natation a aussi son lot. de blessés et de dopés) et que toute la presse (jamais chauvine et nationaliste) ignorerait totalement si ce n’était pas un Français qui les battait. Deux records aussi qui font passer au second plan la grève des contrôleurs de la SNCF. Des trains ont été supprimés mais comme ce ne fut pas la galère, on n’a pas vu d’usagers en colère (les seuls médiatiques) contre les grévistes.
   Décidément, le sport est intouchable. Dénoncer une fois par an le concours des miss c’est bien mais la pratique compétitive permanente et infernale de tous ces sportives et sportifs encadrés, enrégimentés, clonés, donnés en spectacle et en exemple ne mérite t’elle pas plus que l’indifférence méprisante ou la complicité assumée du plus grand nombre ? Tous les progressistes devraient se révolter et demander si le sport n’est pas plus que jamais aujourd’hui un outil de domination sociale et le pire… opium du peuple. Un mot qui, évidemment, décrédibilise immédiatement cette brève chronique passéiste, marxiste, ringarde et élitiste. Mais qui méprise le peuple ? Ceux qui, par populisme, refusent toute réflexion sur un phénomène de société aussi important, ou ceux qui veulent que chaque citoyen ait des éléments pour juger de ce fait social ?
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Le 19ème siècle est de retour.- L’Etat (donc le service public) ne cherche plus du tout l’intérêt général, l’intérêt du public, l’intérêt des citoyens. Son seul mot d’ordre c’est de faire des économies : dans l’Education nationale, dans la radio-télévision publique, dans la santé, dans les tous établissements publics à caractère commercial (SNCF et autres), etc.
  Trop de citoyens souhaitent plus de personnel dans les hôpitaux, dans les écoles et les lycées, dans les transports, etc.  mais ne disent pas un mot quand la rationalisation économique lamine peu à peu tout le secteur public. Ces citoyens aveugles veulent, comme on dit mécaniquement, le beurre et l’argent du beurre.  Ils acceptent volontiers toutes les prestations (y compris celles de l’assurance maladie et de l’assurance vieillesse) tout en dénonçant les “insupportables prélèvements obligatoires” (impôts, cotisations et taxes). Bref, la question de la répartition n’est pas posée, seule celle de la lourdeur des prélèvements l'est (sans savoir à quoi ils servent).
   Faire baisser le taux de prélèvements obligatoires est un leitmotiv. Il n'y a rien de plus simple. Supprimez les prestations sociales (ça commence), déremboursez les médicaments (c'est bien engagé), n’entretenez plus les infrastructures routières et autres (ça vient),  etc. bref supprimez les cotisations, baissez les impôts, et, soyez sûrs  mathématiquement les prélèvements obligatoires baisseront. Après, chacun se débrouillera en fonction de son pouvoir d’achat pour se soigner, apprendre, se détendre.  
   Heureusement, la croissance va repartir grâce au démantèlement du droit social et à déréglementation totale du droit du travail. Travailler le dimanche est une idée de génie. Au nom de la liberté évidemment ! Demain, toujours au nom de la liberté, on fera travailler les salariés la nuit. Et ceux qui veulent bosser 80 heures par semaine seront encouragés (surtout par leurs patrons).  Toutes les conquêtes sociales du 20ème siècle sont ringardes. Augmentons le temps de travail, supprimons le salaire minimum, éliminons les représentants du personnel, détricotons les lois sociales et les conventions collectives pour donner la priorité aux contrats individuels (au nom de la liberté !), finissons-en avec ces “charges étouffantes” et donnons l’impression aux salariés des classes modestes et moyennes qu’ils gagnent davantage en les pillant toujours plus.
   Dominique Seux, l'éditorialiste de France Inter, a tenu ce discours de "la liberté" dans son débat du vendredi 5 décembre avec Bernard Maris. Le marché fonctionne parfaitement tout seul sans les dysfonctionnements entrevus par cet imbécile de Keynes. Seux aurait dû aller plus loin : au nom de la liberté, il faut supprimer toutes les lois et pas seulement celles qui entravent (évidemment) l'économie. Supprimons tout ce qui nous retient, nous bloque, nous étouffe dans la vie courante. Supprimons  non seulement l'interdiction de dire "merde" à son patron et l'obligation d'aller travailler (au nom de la liberté) mais d'abord et avant tout l'interdiction de donner un coup de poing dans la figure aux parvenus et aux imbéciles qui ont le droit de parole sur les antennes de la radio publique
   Allons dans la joie et la bonne humeur vers cette société idyllique chère à Seux et à ses amis, la société de la consommation effrénée, du travail soumis sans fin, du chacun pour soi, de la compétition illimitée.  Le 19ème siècle (modernisée) est de retour. Certains en meurent déjà. Et ce n’est pas fini.


Les belles leçons de Charline.- Ecoutez là dès que vous pouvez. Elle est journaliste mais elle a aussi beaucoup d'humour (ce qui est rare dans la profession !). Elle nous donne encore le 4 décembre une vraie analyse économique et sociale. Sur France Inter, elle laisse loin derrière les "spécialistes" qui n'en finissent pas de décortiquer l'actualité selon les normes établies. A la télévision, les François Lenglet et consorts la traiteraient par le mépris.
   Ce 4 décembre, Charline Vanhoenacker pose finement le problème du travail le dimanche et le résume ainsi : "travailler plus pour dépenser plus". Elle a bien compris (et d’autres de ses chroniques le prouvent) que derrière toutes ces mesures se cachent la régression sociale, le laminage progressif des droits et acquis sociaux et la victoire absolue de la société de consommation. Imaginer qu'un touriste vient à Paris pour se promener au bord de la Seine, admirer les monuments et  visiter les musées est un non-sens pour Macron et ses amis de droite et de gauche : ouvrir les magasins le dimanche c'est permettre aux touristes non pas de flâner mais de consommer (enfin ceux qui ont du pouvoir d'achat qui leur permet d'acheter le dimanche ce qu'ils n'auraient pas acheté le samedi ou le lundi !). Certains diront que Charline Vandhoenacker n’a pas à "la ramener" puisqu’elle est Belge ! C'est au contraire une très bonne raison de l'écouter. http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1015105
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On ne peut pas faire autrement...
   On ne peut pas faire autrement que d’exonérer fiscalement les grands événements sportifs comme l'Euro 2016, clame François Hollande le 2 décembre à l’INSEP si on ne veut pas voir les compétitions importantes (de la Coupe du monde aux Jeux olympiques) organisées hors de France.

   On ne peut pas faire autrement que d’aider les champions en les  soutenant financièrement grâce au « contrat  gagnant »  entre l’Etat et les entreprises nous dit encore le Président de la République si notre pays veut être haut placé dans le tableau des médailles. Le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard ajoute même le 2 décembre : « Trop de sportifs vivent dans une précarité inacceptable ».

  On ne peut pas faire autrement que de rejeter le taux marginal de 75%  pour les sportifs gagnant plus d’un million d’euros par an nous affirme encore le gouvernement dit socialiste sous peine de voir nos champions s’expatrier. Comme s’ils ne le faisaient pas. Demandez aux joueurs français qui viennent de disputer la finale de la Coupe Davis.

Une chose doit être dite et redite : on peut toujours faire autrement.

   On peut refuser, à l’heure des restrictions budgétaires et des sacrifices demandés aux classes moyennes et modestes, d’exonérer les grands événements qui n’apportent finalement rien au pays en termes d’emplois et de revenus (l’histoire le montre).

   On peut imaginer que la lutte contre « la précarité inacceptable » doit toucher des millions de Français et pas seulement  ceux qui, nous dit-on, servent le prestige de la France.

   On peut affirmer qu’un taux marginal de 75% aurait été un signe de solidarité de la part des sportifs. Le monde du sport est, paraît-il, une « grande famille » et nul doute qu’au nom de l’idéal (!), les plus fortunés adoreraient aider leurs « amis précaires », champions ou non.

   On peut surtout penser que la France vivrait aussi bien et même mieux sans de grands événements sportifs et sans ses champions adulés.

   On peut enfin poser cette question : compte tenu du coût du sport en termes d’infrastructures, de cadeaux fiscaux, de santé publique, etc. n’est-il pas temps de dire STOP.

   STOP au spectacle sportif et vive la pratique corporelle pour tous

   STOP au sport (dit de compétition) et vive l’activité physique

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Dans la rue ? Tu parles. Au soir et au lendemain de la manifestation, on lit et on entend que "les petits patrons sont dans la rue". Ils étaient 10 000 dans toute la France soit 2,5 fois moins que le nombre de spectateurs ayant assisté à la finale de la Coupe Davis fin novembre à Lille. Sachant que la France compte près de 3,2 millions d'entreprises et que plus de 3 millions sont des micro entreprises (entreprises de moins de 10 salariés), il y a au moins 3 millions de petits patrons. Ce qui signifie qu'il y avait le 1er décembre 0,33% de petits patrons dans la rue ! La simplification médiatique gonfle artificiellement une mobilisation très limitée. L'essentiel est de faire croire à un mouvement de colère de grande ampleur. A moins de considérer qu’en fonction du critère de représentativité, les 10 000 mobilisés étaient simplement les porte-parole des 3 millions trop occupés pour aller manifester.

Toujours plus pour les patrons ou le suicide collectif- Les défilés patronaux du 1er décembre ont pour objectif de condamner le gouvernement qui dit pourtant, par la voix de Manuel Valls, aimer les entreprises. Il le prouve d'ailleurs en multipliant les cadeaux sans contrepartie réelle. Ce n'est pas assez. Ces patrons  (les petits - pas tous loin s'en faut - qui défilent mais plus encore les gros qui restent au chaud) veulent toujours plus de liberté pour exploiter et donc toujours moins de contraintes. Supprimons dans le droit du travail tout ce qui fut  gagner par les luttes sociales (réduction du temps de travail, organismes de représentation du personnel, SMIC, contrats protecteurs, licenciements encadrés). Supprimons aussi toutes les cotisations (dites charges pour montrer leur lourdeur) et supprimons donc la Sécurité Sociale en refusant évidemment d'augmenter les salaires (les salariés se soigneront s'ils le peuvent, individuellement, en passant par des mutuelles). Allons plus loin encore : supprimons tous les impôts qui frappent les entreprises privées et faisons parallèlement de beaux discours de lutte contre la pauvreté et de réduction obligatoire des déficits. La mauvaise foi patronale donne envie de vomir. La presse fait croire que 59% des Français soutiennent les patrons. Si c'est vrai, c'est que notre pays est devenu totalement fou. Pire, suicidaire.

La préparation au pire.- La presse adore taper sur le personnel politique et montrer (du moins le croit-elle) le gaspillage de l’argent public. Dernière victime : Pascal Boitard,  l'actuelle secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, qui a rédigé un rapport sur l'immigration commandé en 2011 par le président socialiste de la Région Ile-de-France. Selon  «Marianne», Pascale Boistard a été richement payée pour ce document non publié de... trente pages. Vingt-six, si l'on enlève page de garde, sommaire et bibliographie précisent les journalistes toujours bien intentionnés. Selon le magazine, Pascale Boistard a perçu plus de 7 500 euros.
Question 1 -  Combien de rapports publiés ou non sont restés dans les tiroirs ?
Question 2 - Un document de 30 pages demande t-il deux fois moins de temps à élaborer et à rédiger qu’un document de 60 pages et 4 fois moins qu’un document de 120 pages ? Les vrais journalistes savent qu’il est plus difficile de faire court (surtout sur un sujet aussi vaste que l’immigration).
Question 3 - Quel organe de presse est prêt à publier le nom de tous les journalistes qui cumulent « les mandats » (les postes, les interventions) et qui font des ménages grassement payés en animant telle foire aux andouilles ou telle remise de trophées sportifs ?
   Dans ce climat populiste et nauséabond, le pire se prépare.


Novembre 2014
L'aveuglement volontaire
Nous en parlons ci-dessous :
   Les sportifs français expatriés en Suisse (les tennismen en premier) pour bénéficier d'un régime fiscal avantageux ça ne fait pas réagir la "grande presse"*
   La corruption dans le sport en général et dans le football en particulier ça fait grincer des dents pendant deux jours, ça permet d'alimenter le mythe du sport dénaturé, dévoyé, sali par quelques brebis galeuses mais le soufflé retombe très vite. Jusqu'à la prochaine affaire.
   L'exonération fiscale en France des filiales de l'UEFA et les investissements colossaux pour l'organisation de l'Euro 2016 à l'heure des restrictions budgétaires (et du "non à l'augmentation du SMIC"), ça passe sans faire réagir un seul parti politique et un seul groupement dit progressiste.  Et sans perturber, malgré quelques modestes reportages,  une presse prête à conditionner les masses pendant près de deux ans encore en matraquant constamment les beautés de la compétition de 2016 et les prétendues valeurs du sport.
   Si l'on en croit la "grande presse", le scandale n'est pas là, dans ce gaspillage de l'argent public et dans la terrible croyance en ce monde du sport beau, pur et loyal . Il est dans la rénovation de l'appartement et le bureau de M. Lepaon. Les 150 000 euros dépensés par le dirigeant syndical "font le "buzz" (le tumulte, le tapage, la "une") alors que c'est de l'argent de poche pour un sportif de haut niveau. Peu importe, la presse en profite pour taper sur le syndicalisme. Pendant ce temps là, le sportisme (idéologie expliquée sur simple demande au CACS) reste dangereux mais intouchable. Pire, cette idéologie est encensée sans la moindre analyse.
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La Coupe Davis ou comment la presse fait monter la mayonnaise pour un événement désormais dérisoire en faisant  passer des "exilés" fiscaux pour de merveilleux exemples
   La France dispute la finale de la Coupe Davis et pour les médias il faut gonfler l'événement au maximum (après avoir gonflé les dépenses pour la magnifique salle de Lille).  La Coupe Davis n'intéresse personne ou presque depuis quelques années (beaucoup de pays comme les Etats-Unis et l'Espagne s'en moquent) sauf la France. A entendre la presse, la Coupe Davis mobilise les foules (elle fait tout pour conditionner les masses), et une victoire rendrait le pays optimiste ! Le simplisme est sans limites. Bien sûr, la Suisse a décidé de jouer le jeu cette année en présentant Federer et Wawrinka. Mais heureusement, le premier est mal en point. Voilà qui va faciliter tâche de nos vaillants soldats qui eux aussi  sont pourtant un peu Suisses.
   La plupart des tennismen français résident en effet en Suisse. Ce sont des expatriés (plus que des exilés au sens d'obligation de partir).Quand Tsonga affronte Wawrinka c'est un affrontement entre deux joueurs qui habitent à quelques kilomètres l'un de l'autre. Peu importe. Si les Français gagnent le saladier, ils seront reçus en héros par le Président de la République et donnés en exemples à toute la population française et d'abord à la jeunesse. Il le ne leur restera plus qu'à rapatrier leur argent en Suisse après avoir profité l'espace d'un week-end d'un équipement unique payé en partie par les contribuables français. Ca choque qui ? Peu de monde à l'évidence. Quel homme politique osera élever la voix pour dire stop à cette mascarade (ce scandale) permanent(e) ? Quel militant dit progressiste s'interrogera enfin sur les "vraies valeurs" du sport qui ne cesse de prêcher des vertus qu'il ne porte pas (qu'il n'a jamais portées) ? Décidément, en sport l'essentiel est non seulement de faire monter la mayonnaise mais d'abord de faire croire. Le monde du sport c'est le monde du FAUX.
   *Sur les exilés fiscaux du tennis, il est toujours bon de visionner la vidéo du groupe Action discrète  réalisée en 2010. Elle est encore d'actualité : http://www.tuxboard.com/action-discrete-coupe-davis/
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Des matches truqués. “Le foot français sous le choc”. Vraiment nouveau ?
La présomption d’innocence n’empêche pas d’avoir un regard historique

Pour en savoir plus, lire les pages consacrées à la corruption dans le sport, in Michel Caillat « Sport : l’imposture absolue », Editions Le Cavalier Bleu, 2014
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Ne le dites pas :  la France exonère l'UEFA d'impôts pour l’Euro 2016. - Pas d'impôt pour l'UEFA et les organisateurs de grandes manifestations sportives lors des évènements ayant lieu en France. La mesure surprend voire révolte  en période de restrictions budgétaires, et pourtant le gouvernement l’a présentée lors du Conseil des ministres du 12 novembre dans le projet de loi de finances rectificative. Mais surtout ne le dites pas : si vous lisez le compte rendu dudit Conseil des Ministres, vous ne trouverez rien. Augmenter le point d’indice des salaires des fonctionnaires (qui continuent chaque année de voir leur pouvoir d’achat baisser) serait une mauvaise mesure. Faire des cadeaux à une association de droit suisse (l’UEFA) en est une bonne. L’UEFA est plus forte que les fonctionnaires : elle a su, dans son cahier des charges,  imposer l’exonération fiscale aux Etats ! Le scandale ne semble pas révolter grand-monde.
 

Le sport se moque de la santé.- Priscilla Gneto, judoka de Levallois et championne de France des - 52 kg, a écopé le 10 novembre  d'une longue suspension par la Fédération française après avoir dû déclarer forfait au Grand Prix d'Abu Dhabi pour un problème de poids fin octobre. Priscilla Gneto n’a pas respecté son contrat de travail* dit contrat d’athlète de haut niveau en se présentant avec un kilo de trop ! On ne rigole pas avec la discipline en sport mais on se moque de la santé des athlètes (la médecine sportive sert avant tout à être performant). Trop de judokas font le « yoyo » avec leur poids et certains en sont déjà morts. L’essentiel est ailleurs : remporter des titres.
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   *On nous fera croire parallèlement que les judokas sont de vrais amateurs ou presque (Teddy Riner en est le parfait exemple). En réalité Priscilla Gneto est une salariée de la fédération  qui vient de lui rappeler qu’elle avait des obligations contractuelles. La surcharge pondérale est une faute




Les journalistes donneurs de leçons et leur fausse neutralité

   Si vous écoutez bien la radio et la télévision, vous vous rendez compte que les journalistes ont des solutions à tous les problèmes. Le 6 novembre, Mme Taubira vient à Orléans et ses déclarations "un peu langue de bois" comme le dit mécaniquement la journaliste de France Bleu, ne satisfont pas les avocats. L'avez vous remarqué, la presse soutient sans le dire, les professionnels qu'elle rencontre : le 5 novembre elle comprend la révolte des agriculteurs opposés aux mesures environnementales. La presse sera le lendemain favorable aux dites mesures si elle rencontre des écologistes et quelques chercheurs avertis. Le 5 novembre encore,  elle comprend également la révolte des buralistes opposés aux mesures de santé publique. Mais la même  presse sera demain favorable à toute mesure qui permettre de sauver des vies et de faire des économies à la Sécurité sociale.

   Majoritairement, les médias sont le simple reflet de ce qu'on peut appeler les petits corporatismes. L'avez-vous noté : tout le monde est pour des réformes (comme si les réformes ne se multipliaient pas depuis plusieurs années) à la seule condition qu'elles ne touchent pas son propre secteur d'activité : agriculteur, buraliste, professions réglementées, élus départementaux, etc. La liste est longue.

   Au bout du compte, seuls les fonctionnaires sont contraints de subir sans broncher. Et seules les réformes anti sociales (durée du travail, salaire, contrat de travail, représentation du personnel, etc.) sont jugées saines, indispensables par une presse qui oublie toujours de se mettre elle-même en question (avantages fiscaux, cumul des "mandats", "ménages", etc.). Toute mesure de rigueur, tout retour en arrière (allongement du temps de travail avec recul de départ de l'âge à la retraite) est considéré comme bénéfique. Toute mesure fiscale (n'importe laquelle même celle qui pourrait demander un effort aux milliardaires) est combattue. La presse se lamente du déficit mais rejette toute restriction et toute grande réforme de la fiscalité. Elle se félicite de l'allègement de ce qu'elle appelle de manière non innocente les "charges" (qu'il faut appeler plus justement des cotisations) sans se rendre compte que ledit allègement signifie parallèlement la baisse des prestations. En réalité, à l'image des citoyens, la presse ne veut pas plus de justice fiscale. Elle veut moins de déficit public sans diminution des dépenses et sans recettes supplémentaires. Chapeau les artistes journalistes !

   Une chose est sûre : la "grande presse" conditionne l'opinion. Son matraquage permanent sur l'exception française (la France est nulle ou/et rétrograde) est étouffant et crée un climat insupportable. Elle se croit neutre et elle ne l'est évidemment jamais. Il suffit d'écouter les derniers mots d'Yves Calvi ce 6 novembre face à François Hollande pour en être convaincu. "Vive les Jeux Olympiques" nous a seriné le journaliste. Au nom de quoi ? Au nom de qui ? Que Calvi donne la parole une fois au CACS (et pas uniquement à l'imposteur Pascal Boniface) pour faire comprendre que le projet d'Organisation des JO à Paris serait désastreux. Comme celui de l'Euro 2016. Mais qui veut en parler sérieusement ? Pas la presse pour le moment.

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