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Non à l’Euro 2016 !
Non aux constructions et rénovations
des stades en France
À l’heure des très dures politiques européennes d’austérité et des coupes claires dans les budgets sociaux et culturels, est-il pensable de dépenser près de 2 milliards d'euros pour le sport d'élite ?
Le premier soutien :
"On est dans la démesure totale avec le cahier des charges de l'UEFA. On est dans un autre monde. Le jeu n'en vaut pas la chandelle." C'est par ces mots que le député maire de Nantes Jean-Marc Ayrault a définitivement enterré l'idée d'une candidature de sa ville pour accueillir l'Euro 2016 (Septembre 2009). Pour l'ensemble des articles, les réactions sont à envoyer à : lecacs@live.fr.
A diffuser sans modération autour de vous
L’Europe est engagée dans ce
qui est l’une des plus grandes crises financières, économiques et sociales de
son histoire. Les peuples – grec, espagnol, italien, irlandais, en attendant les
autres… – en subissent déjà les conséquences, tour à tour touchés de plein fouet
par les mesures de la « Troïka », UE (Union européenne), FMI (Fonds monétaire
international) et BCE (Banque centrale européenne) qui provoquent une
dégradation générale et rapide des conditions de vie : baisse des salaires, détérioration du
niveau des retraites, démantèlement de la protection sociale, « détricotage » du
droit du travail, licenciements, accroissement de la précarité et de la
vulnérabilité, chômage massif en particulier dans la jeunesse, montée des
populismes sur fond de racisme et de xénophobie, envolée d’une extrême droite
fascisante, etc.
Malgré cela, la plupart des
gouvernements européens n’en continuent pas moins de chercher à obtenir
l’organisation de compétitions sportives de niveau international. Les
conséquences financières, très souvent désastreuses pour les pays en proie à
cette ivresse compétitive, sont désormais incommensurables pour des populations
qui en payent trop chèrement le prix : le Portugal, après son Championnat
d’Europe de football en 2004, décide de détruire les stades qui ne sont plus
utilisés et que le pays est incapable d’entretenir. Bien que la sélection
nationale sorte victorieuse de l’Euro 2008 et 2012 ainsi que de la Coupe du
monde 2010, les clubs de football professionnels espagnols cumulent une dette
globale de 3,5 milliards d’euros et 752 millions d’euros sont dus au fisc par
ces mêmes clubs.
Pour l’organisation de sa Coupe du
monde en 2010, l’Afrique du Sud a dépensé pour la construction de cinq nouveaux
stades et la rénovation de cinq autres 1 milliard d’euros pour un montant global
des dépenses s’élevant à 7 milliards (soit 30 % de dépenses de plus que prévu
initialement), alors que les recettes ne se sont élevées qu’à 3,7 milliards
d’euros. L’Angleterre, berceau du sport moderne et du capitalisme,
possède désormais des clubs cotés en bourse mais dont l’état
financier est catastrophique : en Premier
League, 18 d’entre eux ont un endettement global qui s’élève à 4 milliards
d’euros.
Et que dire des budgets
octroyés pour l’organisation des Jeux olympiques. La Grèce a dépensé 9 milliards
d’euros dont 7 milliards payés par les citoyens pour l’organisation de ses Jeux
en 2004 et 5 % du PIB se sont envolés dans des installations sportives
aujourd’hui rouillées et en jachère. Les Canadiens
ont fini de payer en 2006 la note des Jeux olympiques de Montréal de 1976 ; et
il aura fallu vingt-cinq ans pour que les Grenoblois règlent la facture des Jeux
d’hiver de 1968. Le coût réel des Jeux
olympiques d’été de Londres 2012 a, au minimum, quadruplé passant de 3,7 à
environ 15 milliards d’euros, certains annonçant même un coût global de 28,6
milliards d’euros.
On pourrait multiplier les exemples qui tous démontrent que
l’organisation de rencontres sportives internationales non seulement n’est pas
une source de revenus – la manne du tourisme est, elle aussi, une belle illusion
– mais qu’elle constitue une source de dépenses publiques à la façon du tonneau
des Danaïdes, les stades représentant le summum des investissements inutiles et
coûteux à long terme.
Une étude de
la Bank of America-Merril Lynch a permis de démontrer qu’entre 1954 et 2006 les
pays organisateurs de ces compétitions avaient enregistré une croissance
économique inférieure à leur rythme habituel sans compter le nombre d’heures de
travail perdues au moment de la retransmission des matchs eux-mêmes ! Les
grandes compétitions sportives ne créent
ni emplois sur le long terme, ni rayonnement pour une ville, ni croissance
économique pour le pays, ni développement durable d’une pratique physique
raisonnée des populations. Malheureusement, l’expérience n’a pas servi de leçon
et en 2010, se moquant des erreurs du passé, Nicolas Sarkozy arrachait face à la
Turquie l’obtention de l’Euro 2016.
Le coût financier de cette
épreuve pour les seules constructions et rénovations des stades en France
s’élèverait officiellement à 1,7 milliard d’euros. Avec cette somme, combien pourrions-nous
construire de logements, d’écoles, d’hôpitaux, de gymnases et d’espaces verts
pour tous ? Face à des dépenses de pur prestige considérées comme insensées,
les villes de Strasbourg et de Nancy se sont retirées de ce projet. On
rappellera le retrait de la candidature de la ville de Rome pour les Jeux
Olympiques de 2020 alors que le Brésil s’est lancé, en vue de la Coupe du monde
de football en 2014 et des JO en 2016, dans une dangereuse escalade de
constructions sportives tous azimuts et de destructions de quartiers entiers
(habitations, écoles, etc.), le gouvernement déplaçant pour l’occasion 1,5
million de familles soit près de 10 millions de personnes.
Enfin, il ne
faut pas oublier qu’un stade n’est pas un lieu isolé de son contexte
sociopolitique, un espace neutre. Le stade n’est pas qu’un cadre architectural
efficace. Partout en Europe et ailleurs, il est le lieu d’incubation de nombreuses
violences, là où couvent les comportements les plus méprisables : xénophobie,
antisémitisme, racisme, concentration massive de toutes les bêtises,
militarisation des
territoires, surveillance généralisée.
Nous refusons donc ces logiques
d’appauvrissement, de militarisation, de surveillance et de répression
généralisés.
À l’heure des dramatiques politiques européennes d’austérité et des
coupes claires dans les budgets sociaux et culturels, nous disons
:
NON aux
constructions et aux rénovations pharaoniques des stades !
NON aux
dépenses inutiles et délirantes d’argent dans un pays entré en
récession
pour
quelques jours de compétition !
NON à l’organisation par la
France de la 15e Édition
du Championnat d'Europe
U.E.F.A. de football 2016 !
NON À L’EURO 2016
!
Vous pouvez signer la pétition et faire part de vos
réactions à l’adresse suivante :
Directement ou à (re)taper : http://www.petitions24.net/non_a_leuro_2016
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