samedi 14 janvier 2012

                                                                  Petits joueurs...
  
   Début janvier 2012, Robert Pires expliquait qu'il avait des "touches" en Inde. Ces dernières se sont concrétisées. L'ancien milieu de l'équipe de France va participer au lancement de la nouvelle Premier League dont la présentation a été faite le vendredi 13. Il évoluera dans le West Bengala (un championnat à six équipes) avec Fabio Cannavaro, Jay-Jay Okocha, Robbie Fowler, Fernando Morientes et Hernan Crespo. Selon la Gazzetta dello Sport, ces stars devraient toucher entre 500 000 et 1 million de dollars pour sept semaines de compétition.
   Si l’on prend une petite moyenne, disons 700 000 dollars pour sept semaines, ça ne fait que 100 000 dollars par semaine soit 433 000 dollars par mois. Sachant qu’un dollar vaut 0,788 euro ce 14 janvier, le salaire mensuel de ces joueurs sera en moyenne de 341 000 euros ce qui ne fait finalement que 243 SMIC soit 20 ans de SMIC. Il faudra donc à ces footballeurs travailler au moins deux mois pour gagner ce qu’un smicard gagnera durant toute sa vie. A côté de Beckham ou de Thierry Henry ce sont des petits joueurs. Cela, dit pour des retraités, c’est correct ! Ils vont gagner en un mois ce que la majorité des jeunes retraités ne gagneront pas jusqu’à leur mort…
   Les voix qui n’ont pas manqué de s’élever à l’annonce du salaire mensuel de Beckham au PSG (venue avortée finalement) avaient alors oublié que ce n’était qu’une petite partie de ses revenus estimés à 30,4 millions d’euros en 2010. La classe politico-médiatique française n’a jamais trouvé à redire au revenu global de Thierry Henry (18 millions d’euros en 2010 soit 1,5 million d’euros par mois ce qui équivaut à 1071 SMIC ou 89 ans de salaire minimum). Quant aux modestes salaires des retraités (241 SMIC), ils ne révolteront personne et ne feront pas plus de cinq lignes dans les journaux. Décidément, l’indignation devant les inégalités est bien sélective. A écouter certains de nos dirigeants, les privilégiés sont ceux qui ont un emploi stable (ou presque et de moins en moins). Vive Pires. Vive Henry. A bas les fonctionnaires !

  

vendredi 13 janvier 2012

La question sans réponse
  
   Quand il observe que l'infirmerie des grands clubs mais aussi, trop souvent, des petits - toutes disciplines confondues -, est toujours remplie, le CACS se pose la question suivante rarement voire jamais posée :
Quel est le coût du sport - entendu comme activité physique compétitive institutionnalisée - pour la collectivité en général et pour la Sécurité Sociale en particulier ?
   Un rapport établi dans les années 1970 aurait été enterré à peine fini. Pourquoi ? Depuis, aucun chiffre n'est sorti et pourtant... (1)
   Contrairement au mythe entretenu, le sport n'est pas bon pour la santé.
   Qui osera, en 2012, à l'heure de la rigueur et des coupes claires dans les budgets sociaux, lancer une étude sérieuse pour répondre enfin à la question sans réponse : quel est le coût de la casse physique et morale du sport dit de compétition (2) ?
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(1). Seul un rapport accablant de l'Académie nationale de médecine publié en 1983 a donné quelques pistes sur la gravité du mal. Ce rapport sur l'entraînement intensif et précoce fut ignoré, censuré, étouffé. En 30 ans, on peut penser que le mal s'est encore beaucoup aggravé.
(2) Confondre sport dit de compétition (mauvais pour la santé) et activité physique (bonne pour la santé) c'est comme confondre le cyclisme des participants au Tour de France et la pratique de la bicyclette par le facteur qui fait sa tournée. La confusion des mots largement entretenue n'est jamais neutre.